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Économie
  2017-09-03
 

NBD : un nouveau venu dans la cour des grands

par Hou Weili | VOL. 9 septembre 2017
Mots-clés: BRICS

Le renminbi est utilisé dans de nombreux pays en développement.

 

Les toits de la Zone industrielles de Lingang à Shanghai ne servent pas qu’à recouvrir les usines et les entrepôts car depuis le mois d’août, des panneaux solaires y ont été installés afin de générer de l’énergie pour les entreprises et les foyers environnants. 

Ce projet inaugural dans les énergies nouvelles a été financé en 2016 par la Nouvelle banque de développement (NBD) des BRICS, une institution financière multilatérale internationale cofondée par les pays BRICS. « Les stations photovoltaïques sur les toits avec leur capacité de 100 kW vont réduire les émissions de dioxyde de carbone de 88 360 tonnes », a indiqué Wang Tai, vice-directeur général de Shanghai Hongbo New Energy Development Ltd., qui a bénéficié du premier prêt chinois de la NBD et est maître d’œuvre du projet. 

La priorité à la protection de l’environnement 

La protection de l’environnement est une priorité de la NBD. D’après Leslie Maasdorp, vice-président et directeur financier de la NBD, 50 % du capital sera levé via l’émission d’obligations vertes pour des projets relatifs à l’environnement. C’est une modalité effective pour soutenir les projets à long terme d’économie d’énergie et respectueux de l’environnement en empruntant à des taux faibles, a-t-il noté. 

Pour garantir l’allocation concrète des capitaux dans le secteur environnemental et du développement des infrastructures, la NBD a dressé une liste des priorités pour chacun des pays BRICS. Pour la Chine, l’urbanisation est une tâche à long terme difficile qui doit être effectuée de manière durable. Les projets d’infrastructure vert et à faible teneur en carbone sont une nécessité. Zhou Xiaochuan, le gouverneur de la Banque populaire de Chine – la Banque centrale du pays – a fait savoir en 2016 que la Chine avait besoin de 600 milliards de dollars d’investissements dans la protection et la restauration environnementale, l’exploration et les applications dans les énergies nouvelles, l’amélioration de l’efficacité énergétique et les transports verts. 

Grâce aux obligations vertes, l’Afrique du Sud a fait des énergies vertes une de ses priorités. Parmi les prêts accordés par la NBD en 2016, on trouve un financement à Eskom, le plus grand fournisseur d’électricité du pays, avec près de 95 % de l’électricité consommée du pays et 45 % de la consommation en Afrique. Le prêt de 180 millions de dollars lui permettra d’investir dans des projets d’énergie renouvelable et devrait réduire les émissions de dioxyde de carbone de 2 millions de tonnes, d’après la banque. 

Cette institution financière cofondée par les économies émergentes a pour objectif d’aider les pays membres à prospérer dans la voie du développement durable plutôt que de parvenir à une croissance du PIB au prix de la pollution de l’environnement, a déclaré Zhan Shu, conseiller auprès de la NBD. 

Un moteur économique 

Le ralentissement économique actuel en Chine et la récession dans les autres pays des BRICS a jeté une ombre sur les perspectives de la coopération des BRICS. M. Maasdorp estime cependant que la coopération ne sera pas menacée, mais au contraire renforcée à court terme dans le contexte d’une économie stagnante. 

Selon lui, la banque adopte une perspective à long terme qui favorise les projets d’infrastructure générant des rendements sur une longue période. « Sur le court terme, la banque est un investisseur avec une bonne assise financière. Ce n’est qu’en accroissant les investissements dans le secteur des infrastructures que la banque pourra aider les économies en récession à renouer rapidement avec la reprise. » 

Pour faciliter les projets en Afrique du Sud, la NBD a ouvert une succursale régionale à Johannesburg en août. « Cela va permettre d’accroître la sphère d’influence de la banque dans toute l’Afrique », a noté Xu Xiujun, chercheur spécialisé dans la NBD à l’Institut des études d’économie et de politique mondiales relevant de l’Académie des Sciences sociales de Chine. 

De plus en plus de pays africains pourraient adhérer à la NBD, car elle prévoit de s’ouvrir à de nouveaux membres à l’avenir. Bien que le continent soit confronté à des défis gigantesques dans le financement des infrastructures, il abrite des économies dynamiques comme le Nigéria et l’Éthiopie. « Avec l’arrivée de nouveaux membres, la banque sera plus puissante et jouera mieux son rôle d’institution financière multilatérale de développement », a remarqué M. Xu. Il a aussi noté qu’il était important que la banque obtienne une notation élevée des agences de notations internationales et accroisse les financements en devises des pays membres. Actuellement, les notations les plus élevées ont été accordées par les agences chinoises Chengxin International Credit Rating et China Lianhe Credit Rating, mais pas par des agences de notation internationales. 

Faciliter l’internationalisation du renminbi 

La NBD est la première institution financière internationale dont le siège se trouve en Chine, mais cela ne signifie pas que la Chine domine, d’après M. Maasdorp. « Shanghai a été choisie car c’est un centre financier important et cela attirera l’attention mondiale en termes financiers », a-t-il remarqué. En fait, les droits de vote sont répartis à part égale entre les cinq pays signataires, qui contribuent à hauteur de 10 milliards de dollars au capital initial de 50 milliards de dollars. 

Fan Yongming, directeur du Centre d’étude des pays BRICS de l’Université de Fudan, estime que cette disposition permettra de donner aux pays en développement une plus grande voix au chapitre dans les systèmes monétaires et financiers internationaux, ainsi qu’une diversification. « La création de la NBD va faciliter l’internationalisation du renminbi en fournissant une plate-forme pour la circulation de la devise », a-t-il dit. Et d’expliquer que la banque émet des obligations sur le marché financier international. « Les obligations libellées en renminbi étant souscrites par des investisseurs internationaux à grande échelle, cela fait progresser le processus d’internationalisation de la devise. » 

La NBD va aussi fournir des services de banque commerciale, comme le règlement des transactions. « L’accroissement de la part du renminbi dans le règlement des transactions internationales est aussi un facteur important de l’internationalisation », selon M. Fan. Et d’ajouter que la NBD ne remplace pas les institutions internationales ou régionales actuelles, mais les complète et fait progresser les réformes des mécanismes financiers internationaux. « La NBD et les autres institutions sont davantage des partenaires que des concurrents. C’est la coopération et la concurrence qui font avancer les réformes des mécanismes actuels et permettent d’attirer l’attention des institutions internationales établies sur les économies émergentes. »  

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