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  2020-02-27
 

Une lutte épique

par Hu Fan  ·   2020-02-27
Mots-clés: COVID-19; Wuhan; Chine


Les membres d'une équipe médicale de l'Université médicale de l'Armée de terre sont réunis à l'aéroport international Jiangbei de Chongqing, dans le sud-ouest de la Chine, avant de s'envoler pour Wuhan, le 24 janvier. (XINHUA)

Lorsque le deuxième groupe d’experts envoyés par la Commission nationale de la santé (CNS) à Wuhan, capitale de la province du Hubei en Chine centrale, a confirmé la transmissibilité du nouveau coronavirus entre humains le 18 janvier, le flux migratoire du nouvel an lunaire chinois durait déjà depuis huit jours. Les autorités avaient précédemment estimé un nombre total de 3 milliards de voyages pendant ces vacances d’un mois. Avant que la décision ne soit prise de mettre en quarantaine Wuhan, le 25 janvier, pour empêcher la propagation du virus, de nombreuses personnes avaient déjà quitté la ville, la plupart qui travaillaient à Wuhan venaient d’autres cités de la province.   

Les premiers jours de l’éclosion de coronavirus, plus tard nommée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) COVID-19, ont vu le nombre d’infections confirmées augmenter rapidement, en particulier à Wuhan, de nombreux cas suspects restants à confirmer en raison d’une incapacité à les diagnostiquer. Submergés par les patients, les hôpitaux ont cruellement besoin de matériel médical. Leur stock d’équipement de protection s’est épuisé en quelques jours et le personnel est surmené.   

Les masques, pour les quelques quidams qui n’en avaient pas, ont rapidement été en rupture de stock. Pire encore, les usines de fournitures médicales à travers le pays n’ont pas pu fonctionner à pleine capacité en raison de l’absence du personnel pour les vacances.   

Le 25 janvier, jour de la Fête du Printemps, le Président Xi Jinping a présidé une réunion du Comité permanent du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois, où des décisions ont été prises pour établir un groupe de premier plan pour gérer le confinement de l’épidémie et envoyer des équipes de supervision au Hubei et dans d’autres zones gravement touchées. Plus tard, M. Xi a qualifié la bataille contre le virus de test majeur du système de gouvernance et des capacités de la Chine.   


Vue aérienne de l'Hôpital Huoshenshan, à Wuhan, le 2 février. (XINHUA)

Épicentre de Wuhan   

À l’aube du 25 janvier, la première équipe d’assistance médicale est arrivée à Wuhan en provenance de Shanghai. Ils étaient là pour aider l’Hôpital Jinyintan, où étaient admis les patients les plus critiques à l’époque.    

D’autres équipes ont suivi. Au 13 février, plus de 20 000 médecins de 180 équipes avaient été envoyés au Hubei, dont plus de 7 000 étaient des professionnels des soins intensifs. Il s’agit d’équipes médicales d’élite chinoises, dont de nombreux membres ont de l’expérience dans la lutte contre le SRAS et Ebola.   

Le 13 février, 11 grands et moyens avions de transport militaire ont atterri à l’aéroport de Wuhan Tianhe, apportant une partie des 2 600 autres médecins et des fournitures militaires. Pour la première fois, de gros avions de transport chinois Yun-20 ont été déployés à des fins non militaires.    

Au cours de ces jours, les Chinois confinés chez eux ont été touchés par des photos et des vidéos de médecins transpirant sous des vêtements de protection et des infirmières à la tête rasée sur les réseaux sociaux, pour une hygiène personnelle plus facile, la fatigue se lisant sur leur visage.   

Pour contrecarrer la pénurie de lits pour les patients étant dans des conditions critiques, la construction rapide de deux nouveaux hôpitaux, Huoshenshan et Leishenshan, a été lancée. Le premier a été achevé le 2 février et a vu le congé de ses sept premiers patients le 14 février. Le dernier a admis environ 500 patients au 14 février dans les parties achevées de l’hôpital, tandis que le reste était encore en construction.   

Pour isoler et traiter les patients qui n’étaient pas critiques, les sites de Wuhan, dont des gymnases, des centres d’exposition ou des centres sportifs, ont été convertis en hôpitaux temporaires.   

Le 4 février, des membres du personnel médical transportent des patients infectés par le nouveau coronavirus jusqu'à l'Hôpital Huoshenshan, à Wuhan, dans la province centrale du Hubei. (XINHUA)

Travailleurs médicaux engagés    

Alors que le soutien et l’attention étaient concentrés sur Wuhan au début de l’épidémie, d’autres villes de la province se sont également livrées à une dure bataille. Dotées de moins de moyens, ces villes subissaient autant de pression que Wuhan.   

Su Yanli est une infirmière travaillant dans l’un des deux hôpitaux qui ont pu admettre des patients infectés dans le district de Hefeng de la préfecture autonome Tujia et Miao d’Enshi, à l’angle sud-ouest de la province. Loin de Wuhan, la préfecture avait relativement peu de cas d’infection.    

Lorsque le premier cas du district a été confirmé à l’hôpital, l’équipe avait peu d’installations ou de connaissances sur la façon de traiter le patient. Mme Su a travaillé consécutivement pendant quatre jours et trois nuits pour prendre soin du patient avec un autre médecin, tandis que le reste du personnel a été formé en urgence sur la façon de gérer correctement le virus. Elle a ensuite été mise en quarantaine par précaution.   

« Nous l’avons fait pour que nous puissions disposer du plus grand nombre de personnes possible pour les nouveaux patients », a-t-elle confié à CHINAFRIQUE. Heureusement, bien que mal protégé pendant son quart de travail, Mme Su n’a pas été pas infectée.    

Son mari, un policier, travaillait également pendant les vacances. La mobilité des personnes était strictement contrôlée dans le district, avec des postes de contrôle à l’entrée de chaque communauté et des voitures de police patrouillant dans les rues, diffusant des avertissements et des directives.   

Tout en envoyant l’essentiel du soutien médical à Wuhan, la NHC a jumelé 19 provinces / municipalités avec les 16 autres villes / préfectures du Hubei, chacune ou deux provinces soutenant une ville / préfecture. Selon la commission, 25 équipes médicales composées de plus de 3 500 membres ont été envoyées dans ces lieux au 13 février, où on leur a demandé d’inclure 50 % supplémentaires de personnel en renfort.    

Le 12 février, une équipe de 119 membres de Tianjin est arrivée à l’aéroport de Xujiaping d’Enshi avec des fournitures médicales. Mme Su a indiqué qu’une dizaine de membres avaient été affectés à leur district, ce qui était d’une grande aide maintenant que l’hôpital avait cinq cas confirmés.   


Un patient à Wuhan fait un geste d'encouragement au personnel médical lui prodiguant des soins, le 27 janvier. (XINHUA)

Effort d’équipe   

Alors que l’épidémie s’intensifiait, les entreprises, les organisations sociales et les particuliers chinois, y compris les Chinois d’outre-mer, ont rapidement réagi et fourni une aide sous diverses formes.   

Lorsque les hôpitaux du Hubei en grave pénurie de fournitures médicales ont mis en ligne leurs besoins et appelé à l’aide publique, l’association des anciens de l’Université de Wuhan a été parmi les premiers groupes sociaux à réagir. Sa succursale de Beijing a lancé un programme de collecte de fonds le 24 janvier et a formé une équipe pour rechercher des approvisionnements mondiaux. Le 28 janvier, leur première livraison de 4 000 blouses d’isolation stériles est arrivée dans l’un des hôpitaux.   

Le soutien sous forme de liquidités et de fournitures médicales des entreprises était écrasant. Alibaba, le leader chinois de l’Internet, a levé plus de 230 millions de yuans (32,9 millions de dollars) le 9 février et a créé un autre fonds de 1 milliard de yuans (143 millions de dollars) le 25 janvier pour acheter des fournitures médicales pour les hôpitaux du Hubei. Tencent, une autre société Internet de premier plan, a créé un fonds de 1,5 milliard de yuans (215 millions de dollars) à des fins similaires.   

Pour atténuer la pénurie de fournitures médicales, de nombreuses entreprises, y compris celles qui ne font pas partie du secteur médical, ont ajouté des lignes de production pour les fournitures dont les hôpitaux avaient un besoin urgent. Début février, trois constructeurs automobiles chinois, BYD, SGMV et GAC, ont annoncé leur intention de mettre en place des lignes de production de masques et de désinfectants. Les autres secteurs qui ont participé comprenaient les fabricants de vêtements, de chaussures et de couches en papier.   

Zhao Junyan, un lycéen de 15 ans, a fait la une des journaux en rapportant d’Indonésie 20 000 masques dans cinq valises. Ces masques ont été collectés par l’oncle de Zhao, un homme d’affaires chinois établi en Indonésie, en apprenant que sa ville natale, Wenzhou, dans la province du Zhejiang (est de la Chine), a été durement touchée par l’épidémie. Zhao, qui passait ses vacances avec son père, s’est porté volontaire pour les ramener.   

Outre les fournitures médicales, des tonnes de produits de première nécessité tels que des fruits et légumes ont été expédiés au Hubei à travers le pays. Celles-ci comprenaient 22 tonnes de bananes d’un village du sud-ouest de la province chinoise du Yunnan, qui était récemment sorti de la pauvreté. Les villageois voulaient aider et tout ce qu’ils avaient à offrir étaient des bananes. Ils ont donc passé deux jours à cueillir et emballer des bananes et la vidéo d’eux les transférant à un point de collecte sur des motos est devenue virale. Avec l’aide d’un chauffeur de camion bénévole, leur don a été envoyé à la ville de Huangshi au Hubei, à 1 800 km.   


Des travailleurs emballent des masques de protection dans une usine du district de Linli, dans la province centrale du Hunan, le 26 janvier, au deuxième jour du Nouvel An lunaire. (XINHUA)

Appui international   

Depuis le début de l’épidémie, la Chine a reçu un grand soutien de la communauté internationale. De nombreux pays et organisations internationales, y compris des pays africains tels que l’Algérie, l’Égypte et le Ghana, ont fait don de fournitures médicales.    

Lors d’une conférence de presse en ligne, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Geng Shuang, a salué et exprimé sa gratitude pour l’aimable soutien de la communauté internationale. Mais il a souligné que la Chine dépendra principalement de ses propres ressources pour lutter contre la maladie. « Nous sommes confiants dans notre capacité à y faire face », a-t-il indiqué.   

La confiance de la communauté internationale en la Chine s’est faite le 31 janvier, lorsque l’OMS a annoncé la nouvelle flambée de coronavirus comme une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI). Cependant, il a souligné qu’il ne recommandait pas de limiter le commerce et les voyages dans le pays et a hautement apprécié les mesures de prévention et de confinement de la Chine.   

Plus tard lors d’une conférence de presse, le représentant de l’OMS aux Philippines, Rabindra Abeyasinghe, a félicité la Chine pour ses efforts proactifs non seulement pour contenir l’épidémie à Wuhan et dans d’autres régions de Chine, mais aussi pour empêcher le virus de se propager à d’autres pays.  

« Nous sommes très reconnaissants de ces efforts du gouvernement chinois », a exprimé M. Abeyasinghe.   

Un soutien est également venu de France. En plus des fournitures médicales du gouvernement français, le consulat général de France à Wuhan a montré sa confiance dans la ville en restant ouvert pendant l’épidémie, le seul consulat à le faire.   

« Je vais rester ici et surmonter les difficultés », a exprimé Olivier Guyonvarch, consul général de France à Wuhan, qui est resté au consulat avec trois autres diplomates. 


Des volontaires livrent des vivres au domicile des résidents en quarantaine à Changchun, dans le nord-est de la Chine, le 7 février. 

Une leçon coûteuse   

L’épidémie a conduit à des discussions animées sur les réseaux sociaux chinois sur la protection des animaux sauvages. Les enquêtes montrent que le virus provenait d’un marché de gros de fruits de mer, où des animaux sauvages étaient vendus illégalement pour la consommation. L’épidémie de SRAS, il y a 17 ans, serait également liée à la consommation d’animaux sauvages.   

Un autre sujet très débattu est le système de contrôle des maladies en Chine. Bien que de grandes améliorations aient été constatées en comparaison à la réaction de la Chine dans la lutte contre le SRAS en 2003, certains pensent que la réponse à une telle épidémie aurait dû être plus rapide.  

Lors de la 12e réunion du Comité central pour l’approfondissement de la réforme globale tenue le 14 février, le Président Xi a noté les lacunes révélées jusque-là dans la lutte contre l’épidémie. Des résolutions ont été prises pour améliorer le système chinois de prévention et de contrôle des grandes épidémies et améliorer la réponse aux urgences de santé publique.    

En particulier, les lois sur la prévention des maladies infectieuses et la protection des animaux sauvages seront renforcées et la biosécurité sera incluse dans le système de sécurité nationale de la Chine. Des mesures doivent également être prises pour améliorer la circulation des fournitures d’urgence.   


Des clients achètent des légumes dans un supermarché de la municipalité de Chongqing, dans le sud-ouest de la Chine, le 3 février. L'approvisionnement en produits de première nécessité est demeuré stable malgré l'épidémie. (XINHUA)

Bien que la bataille contre le virus soit toujours en cours, avec de nouveaux cas confirmés chaque jour, des preuves suggèrent également l’efficacité des efforts que tout le pays a déployés.   

Dans des endroits autres que le Hubei, le nombre de cas confirmés a baissé pendant plus de 10 jours consécutifs depuis le 23 janvier. Le 12 février, le seul cas d’infection de la région autonome du Tibet a guéri.   

Pour vos commentaires : hufan@chinafrica.cn 

  

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