法语词典:
中文 ANGLAIS
ACCUEIL Chine Monde Economie Culture Environnement Chinafrique Documents
  2020-03-31
 

Héros de l'ombre

par Hu Fan  ·   2020-03-31
Mots-clés: COVID-19

Des travailleuses communautaires à Nanchang, dans la province du Jiangxi, envoient des vivres aux résidents de leur quartier, le 5 février. (XINHUA)

 

Le 18 mars, Wuhan, chef-lieu de la province du Hubei, épicentre de l'épidémie de COVID-19 en Chine, n'a signalé aucun nouveau cas infecté pour la première fois. Cet aboutissement est le fruit des efforts inlassables et conjoints de tous les habitants du pays. Parmi eux, les travailleurs communautaires ont été une force importante.

Lors de sa visite à Wuhan le 10 mars, le Président Xi Jinping s'est entretenu avec des travailleurs communautaires, des bénévoles et des résidents, en plus des patients atteints du COVID-19 et du personnel médical. Il a remercié tous ceux qui œuvrent au niveau communautaire, qualifiant leur travail de clé pour contenir la maladie, et a hautement apprécié la contribution de la population de Wuhan après la mise en quarantaine de la ville, d'une population d'environ 10 millions d'habitants.

Cet arrêt de la propagation de la maladie n'aurait pas pu être réalisé sans le sacrifice, le dévouement, la persévérance et le travail acharné du peuple de Wuhan, a-t-il fait part.

 

Un autre front

Jia Yumin ne se considère pas comme courageuse. Elle a été parmi les premiers habitants de Wuhan à prendre des mesures de protection. Suivant les conseils de son mari, elle portait un masque en allant au travail, malgré le fait qu'elle ne se sentait pas à sa place dans le métro, plein de passagers qui ignoraient encore la gravité de l'épidémie.

À l'époque, sa famille était occupée à relever ses propres défis. Son père souffrait d'une opération échouée et était arrivé à Wuhan de sa ville natale, dans le nord de la Chine, pour recevoir des soins médicaux plus appropriés. Son frère cadet et sa famille étaient également arrivés pour aider à prendre soin de leur père. Ils étaient tous à Wuhan, chez elle, lorsque la ville a été mise en quarantaine le 23 janvier pour empêcher une nouvelle propagation de la maladie.

L'anxiété a surgi chez eux alors qu'ils ont appris que les hôpitaux de la ville étaient bondés de patients s'y empressant pour se faire diagnostiquer du virus, de sorte que les soins médicaux pour leur père ont été rendus difficiles. En outre, les mesures appliquées dans leur communauté pour contenir l'épidémie se sont intensifiées au point où aucune entrée ni sortie sans

laissez-passer n'a été autorisée.

Pourtant, lorsque l'Université de Wuhan, où elle travaille, a appelé ses employés à participer au travail de service communautaire pour aider à prévenir la propagation de la maladie, elle s'est portée volontaire.

« Nous ne pouvons pas tous rester à la maison ; certains d'entre nous doivent sortir et faire le travail nécessaire », a confié Yumin à CHINAFRIQUE.

Membre de la direction de l'École des langues et lettres étrangères de l'université, elle a été nommée à la tête d'une équipe de cinq personnes. Leurs tâches allaient des patrouilles de routine dans le quartier au signalement de problèmes concernant la livraison de nourriture, de légumes ou de médicaments aux habitants d'un quartier résidentiel où vivent de nombreux retraités de l'université.

L'une de leurs prérogatives était de prendre soin des personnes âgées, en particulier celles vivant seules, qui étaient parmi les plus vulnérables de la ville. Ils sont par exemple venus en aide à une dame retraitée s'étant cassé une jambe. L'équipe l'a conduite à l'hôpital où elle a reçu des soins, puis l'a raccompagnée chez elle afin qu'elle récupère. Yumin et ses camarades ont également trouvé une infirmière pour prendre soin d'elle à domicile.

Après avoir rejoint l'équipe, Yumin a choisi de vivre seule dans un autre appartement afin de ne pas transmettre le virus à sa famille au cas où elle l'aurait contracté. Les premiers jours, elle se sentait seule lorsqu'elle n'était pas en service. C'est le soutien de sa famille qui l'a aidée à surmonter les jours de baisse de moral. Son équipe s'est ensuite élargie à 20 membres, alors que davantage de ses collègues se sont portés volontaires pour participer, ce qui lui a donné plus d'énergie et de force pour mieux faire son travail.

Au cours des deux derniers mois, de nombreux bénévoles comme Yumin se sont joints à la lutte contre le COVID-19 au niveau communautaire à Wuhan et à travers la Chine. Alors que les médecins et les infirmières sauvaient des vies, les efforts dans les communautés étaient essentiels pour empêcher la propagation de la maladie.

« Le confinement dans les communautés est, en un sens, décisif », a expliqué Zhong Nanshan, expert respiratoire chinois de renom, dans une interview accordée à la CCTV.

Aide volontaire

 

Ali. A, un bénévole nigérien, s’est joint volontiers aux efforts de lutte contre le virus dans son quartier. (XINHUA)

  

Aide volontaire

Les tâches étaient difficiles pour les 4 millions de travailleurs communautaires chinois dans 65 000 communautés. Ils devaient connaître l'état de santé de chaque résident de leur communauté, identifier les patients potentiels et s'assurer de prendre les mesures appropriées, telles que la prise de température et la prévention des rassemblements. Dans les communautés scellées, les travailleurs communautaires devaient assurer un approvisionnement quotidien et répondre aux demandes spéciales telles que l'achat de médicaments pour les patients atteints d'autres maladies.

Pour réduire la charge de travail et atténuer la pression au niveau communautaire, une aide a été organisée par les bureaux du gouvernement, les institutions publiques, les entreprises publiques et les universités, entre autres, pour envoyer des membres du personnel rejoindre les agents communautaires. Au Hubei, plus de 580 000 de ces personnes ont joint la force de prévention et de contrôle dans les communautés urbaines et rurales de la province.

D'innombrables personnes se sont portées volontaires pour participer. Parmi eux, de nombreux Africains qui séjournaient en Chine pendant l'épidémie.

Ali. A, Nigérien, est en Chine depuis 11 ans. Il s'est porté volontaire pour aider dans son quartier à Beijing. Portant un brassard rouge permettant d'identifier les volontaires, il mesurait la température corporelle des résidents entrant ou sortant du quartier résidentiel.

Maîtrisant le chinois, l'anglais et le français, il a également aidé à expliquer les mesures de prévention et de contrôle aux nombreux étrangers vivant dans le quartier en traduisant les différentes informations chinoises et en les affichant sur un groupe de média social en anglais dédié aux étrangers du quartier.

Ali voit sa communauté en Chine comme sa deuxième maison. Il a été très ému lorsque des informations ont été fournies au quartier en anglais. Le gouvernement chinois protège non seulement son peuple, mais aussi les étrangers vivant en Chine, s'est-il réjoui.

Dans le village de Tiancun, dans la ville de Shijiazhuang, dans la province du Hebei, dans le nord de la Chine, Gina Kime de la République démocratique du Congo, mariée à un résident du village, a rejoint une équipe de 40 volontaires pour aider à contenir la maladie. Ses tâches dans l'équipe allaient de la distribution de tracts dans les rues au conseil aux villageois se promenant, ainsi que la livraison de masques aux personnes âgées qui vivent seules et le maintien de l'hygiène dans le village. Le travail de Gina s'est révélé très efficace.

 

Luo Caoran et sa femme, des employés du bureau sanitaire du district d’Enxuan, dans la province du Hubei, font une visite d’inspection dans un village de montagne, le 13 février. (XINHUA)

  

Efforts concertés

Tian Renzhi est directeur du Centre de promotion de l'industrie du thé de Hefeng, un district du Hubei. Pendant près de deux mois, il s'est joint à des travailleurs communautaires et a travaillé dans un camp près de son lotissement, veillant à ce que les mesures de prévention et de contrôle soient strictement appliquées, bien que le district ait longtemps été épargné de nouveaux cas infectés.

Environ 500 résidents vivaient dans la communauté, dont une fraction seulement a reçu le laissez-passer de sortie des travailleurs indispensables. Les laissez-passer ont été numérotés et chacune de leurs entrées et sorties a été enregistrée. D'autres n'ont pas été autorisés à sortir sauf pour des soins médicaux, auquel cas ils ont été escortés et remis au poste de contrôle situé à environ 100 mètres à chaque extrémité de la rue.

« Ce que nous faisons peut sembler excessif, mais nous devons être très prudents dans le cadre des efforts conjoints à travers la province », a indiqué M. Tian à CHINAFRIQUE. Bien que le risque d'infection soit faible dans le district, la prévention des infections à l'extérieur du district est devenue le point central de la prochaine phase des efforts de confinement.

En plus de surveiller le flux de personnes, leur devoir consistait également à assurer l'approvisionnement quotidien pendant la période de mise en quarantaine.

M. Tian a spécifié que tous les services publics du district, à l'exception des hôpitaux, avaient rejoint la lutte avec la plupart de leurs ressources allouées à des missions de prévention et de contrôle similaires à la sienne. « Pour notre centre, 90 % du personnel est affecté à la lutte, le reste étant conservé en service », a-t-il affirmé.

Situé dans une région montagneuse, le district est connu pour son thé de qualité. La plantation et la transformation du thé sont une source importante de revenus pour les habitants. M. Tian a signalé qu'ils venaient d'approuver la reprise de la production pour plus d'une douzaine d'usines de transformation, un bon début pour les plus de 1 000 usines du district qui ont cessé de fonctionner en raison de l'épidémie. « Elles doivent disposer du matériel et des procédures de prévention et de contrôle des maladies nécessaires pour reprendre la production », a-t-il fait remarquer.

Le centre a également envoyé deux de ses membres du personnel pour aider aux efforts de confinement de l'épidémie dans les villages du district qui manquent de gens familiarisés avec les méthodes de prévention et de contrôle des maladies.

Grâce aux efforts de tous les gens ordinaires comme M. Tian, une tendance positive est apparue dans la lutte contre l'épidémie. Alors que la Chine est sur le point de surmonter la menace du COVID-19, la maladie, annoncée par l'OMS comme pandémie le 11 mars, se développe rapidement dans le reste du monde. Le test se poursuivra car les cas entrants provenant de l'extérieur sont identifiés quotidiennement.

 

Pour vos commentaires : hufan@chinafrica.cn 

 
 
 
Imprimer

24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine


京ICP备08005356号-8 京公网安备110102005860