2024-05-16 |
Potentiel illimité |
VOL.16 / MAI 2024 par Hu Fan · 2024-05-16 |
Mots-clés: coopération spatiale |
La collaboration sino-africaine dans l’arène spatiale illustre parfaitement l’essence de partenariats mutuellement bénéfiques.
Une fusée Long March-2C, transportant le satellite MISRSAT-2, quitte le pas de tir du Centre de lancement de satellites de Jiuquan situé dans la province du Gansu, au nord-ouest de la Chine, le 4 décembre 2023. (XINHUA)
Au cours des dernières années, la coopération entre la Chine et l’Afrique dans le domaine spatial s’est intensifiée, marquée par l’exportation de satellites chinois, la construction conjointe d’infrastructures spatiales et la recherche et développement collaborative. Cette coopération a engendré des bénéfices significatifs pour les deux parties.
L’industrie spatiale, qui exige un investissement technologique et capital important, nécessite la formation de partenariats avec des entités compétentes telles que la Chine. Ce partenariat est crucial pour aider l’Afrique à renforcer ses capacités spatiales. L’Égypte illustre parfaitement les avantages de tels engagements. Ce pays, stratégiquement situé entre la Méditerranée et la mer Rouge, possède un territoire à la fois désertique et maritime. Il est donc essentiel pour lui de développer des capacités avancées pour l’étude de ses ressources naturelles et la gestion des catastrophes environnementales.
Le 4 décembre 2023, la mise en orbite du satellite égyptien MISRSAT-2, développé conjointement par des techniciens chinois et égyptiens, a marqué une étape importante. Ce satellite de télédétection est destiné à répondre à ces besoins cruciaux, ainsi qu’à d’autres défis. Le partenariat a également favorisé le développement de compétences locales, grâce à la formation dispensée par les experts chinois et à l’implication des équipes égyptiennes dans la conception, le développement et les tests de satellites.
En outre, avec le soutien de la Chine, l’Égypte a établi un centre de montage, d’intégration et de test de satellites. Ce centre ne bénéficie pas uniquement à l’Égypte ; il est également accessible à d’autres nations africaines, offrant une plateforme pour acquérir des technologies et des expertises de pointe qui auraient pu être autrement inaccessibles, comme le souligne l’Agence spatiale égyptienne.
Selon un rapport de l’Institut américain pour la paix publié en octobre 2021, 23 des 54 pays africains ont établi des partenariats spatiaux bilatéraux avec la Chine. Ces collaborations couvrent une gamme variée de programmes incluant l’observation de la Terre, le développement de satellites, la construction de stations au sol, ainsi que la navigation et le positionnement par satellite. Elles s’étendent aussi à des domaines critiques tels que la surveillance du changement climatique et la gestion des catastrophes.
Ces partenariats offrent également un soutien substantiel au développement spatial de la Chine, avec des exemples notables tels que la Namibie. Les téléspectateurs chinois suivant les missions spatiales en direct éprouvent souvent un vif intérêt lorsqu’ils entendent mentionner la Namibie au centre de commandement. En effet, la ville côtière de Swakopmund abrite une station de suivi spatial, de télémétrie et de commande, inaugurée en 2000. Cette station est la première du genre dans l’hémisphère sud et joue un rôle crucial dans le suivi des rentrées des véhicules spatiaux habités chinois, ainsi que dans les missions d’exploration lunaire et spatiale lointaine.
En août 2019, cette station a accueilli Liu Yang, la première femme taïkonaute chinoise dans l’espace, et son collègue Chen Dong pour une visite de cinq jours. Leur présence en Namibie avait pour but d’inspirer les jeunes Namibiens à poursuivre leurs rêves dans le domaine spatial. Avant eux, Yang Liwei, le premier taïkonaute chinois, avait visité la Namibie en 2010, illustrant l’importance que la Chine accorde à ces coopérations bilatérales en la matière.
L’engagement de la Chine et de l’Afrique dans l’exploration spatiale continue de s’intensifier. En janvier 2023, la Commission de l’Union africaine a inauguré l’Agence spatiale africaine, située dans la Cité spatiale égyptienne. Cette nouvelle institution, fruit d’une décennie d’efforts, vise à développer un marché spatial dynamique en Afrique et un programme spatial dirigé par le continent lui-même. Pendant ce temps, la Chine poursuit ses objectifs ambitieux, notamment l’envoi de taïkonautes sur la Lune et le retour d’échantillons de Mars d’ici 2030. Avec des objectifs communs bien définis, le potentiel pour une coopération future entre la Chine et l’Afrique semble non seulement prometteur mais également stratégique.
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