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  2024-05-16
 

Aspiration partagée

VOL.16 / MAI 2024 par Xia Yuanyuan  ·   2024-05-16
Mots-clés: coopération spatiale

La Chine soutient les nations africaines dans le développement de leurs compétences et capacités spatiales. 

Des étudiants assistent à un cours en direct depuis la station spatiale chinoise Tiangong à l’Université d’aéronautique et d’astronautique de Beijing, le 21 septembre 2023. (CNSPHOTO) 

  

L’industrie aérospatiale chinoise se distingue par sa quête d’autonomie et d’innovation indépendante. Consciente que les technologies de pointe ne sont pas simplement achetables, la Chine mise sur la maîtrise des technologies fondamentales pour solidifier sa position de leader en matière de développement aérospatial. 

 

Les défis majeurs pour l’Afrique dans ce secteur comprennent le manque de talents qualifiés et d’infrastructures adéquates. Dans ce contexte, la Chine joue un rôle crucial en soutenant les capacités autonomes des pays africains dans l’aérospatiale. Via le Forum sur la Coopération sino-africaine, elle contribue significativement à la formation des chercheurs africains dans les divers aspects du développement satellite, incluant la conception, la fabrication, le lancement et le contrôle. Ce programme vise à développer un vivier de talents aérospatiaux locaux et à ouvrir des perspectives pour l’évolution indépendante de la technologie aérospatiale en Afrique. 

 

Depuis 2014, le gouvernement chinois octroie des bourses à des étudiants provenant d’Algérie, d’Égypte, d’Éthiopie, du Togo, du Cameroun, du Mozambique, du Nigeria et du Soudan, entre autres, pour poursuivre des études supérieures dans des domaines spécialisés tels que la télédétection, les systèmes d’information géographique, ainsi que les communications et la navigation par satellite. Parallèlement, la Chine a renforcé sa collaboration et ses échanges en matière d’innovation scientifique et technologique avec des universités et des instituts de recherche de nombreux pays africains, favorisant ainsi un échange de connaissances et de compétences bénéfique pour les deux parties. 

  

Boaz Mwubahimana (COURTOISIE) 

  

Renforcement des capacités 


Après avoir achevé sa licence en analyse d’images satellite pour la cartographie des îlots de chaleur urbains à l’Université du Rwanda, Boaz Mwubahimana, un Rwandais de 28 ans, a candidaté en mars 2022 à une bourse offerte par le gouvernement chinois pour poursuivre ses études de troisième cycle. Accepté, il s’est installé en Chine l’année dernière pour entamer une maîtrise en photogrammétrie et télédétection au prestigieux Laboratoire clé d’État d’ingénierie de l’information en arpentage, cartographie et télédétection, rattaché à l’Université de Wuhan dans la province du Hubei. 

 

« Être ici et participer à un projet de ce laboratoire d’État est une chance incroyable. J’ai énormément appris », confie Boaz à CHINAFRIQUE. En Chine, il a approfondi ses connaissances sur le système mondial de navigation par satellite (GNSS) et a concentré ses recherches sur les technologies BeiDou, notamment en matière de systèmes de navigation. Il a également été formé à l’utilisation de la technologie satellite BeiDou dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route » (ICR). 

 

Boaz souligne les progrès significatifs de la Chine dans le domaine aérospatial, en particulier en navigation. « Les services de localisation de haute précision de BeiDou sont en passe de surpasser d’autres systèmes GNSS mondiaux comme le GPS américain, le GLONASS russe et le Galileo européen », explique-t-il. 

 

Ambitieux, Boaz envisage de poursuivre un doctorat en Chine avant de retourner au Rwanda. « Je me spécialise dans l’analyse des données et j’aspire à contribuer à la gestion urbaine et écologique de mon pays », affirme-t-il, déterminé à mettre ses compétences au service de sa nation. 

  

Les participants de « 2019 Light of Egypt » posent pour une photo de groupe au Caire, en Égypte. (COURTOISIE) 

  

Construire l’avenir 


En plus de l’Université de Wuhan, le Centre régional d’enseignement des sciences et technologies spatiales en Asie et dans le Pacifique (affilié à l’ONU et basé à l’Université d’aéronautique et d’astronautique de Beijing) joue un rôle clé dans l’éducation et la formation en aérospatiale pour l’Afrique. Depuis 2014, ce centre a pleinement profité des bourses du gouvernement chinois pour soutenir plus de 30 étudiants africains de troisième cycle dans des domaines spécialisés tels que la télédétection, les systèmes d’information géographique, ainsi que les communications et la technologie satellite. Il a également organisé 24 sessions de formation intensive pour les étudiants africains. 

 

Fondée en avril 2017 par l’Université polytechnique du Nord-Ouest de Chine et la Société de navigation spatiale de Chine, l’Alliance d’innovation spatiale est une initiative s’inscrivant dans le cadre de l’ICR. Cette alliance vise à établir une plateforme collaborative pour le développement des talents, l’enseignement et le transfert de connaissances dans le domaine aérospatial. Plusieurs institutions d’Égypte, d’Algérie, du Nigeria, de Tunisie et du Cameroun, entre autres, ont rejoint cette alliance pour renforcer la coopération et les échanges en matière d’innovation scientifique et technologique aérospatiale. 

 

Le premier camp d’hiver de l’alliance, nommé « 2019 Light of Egypt », s’est tenu du 21 au 31 janvier 2019 au Caire, attirant plus de 100 enseignants et étudiants de 15 universités de cinq pays africains. Ces participants ont exploré les aspects des sciences et technologies spatiales à travers diverses conférences. En 2020, l’alliance a établi le Centre de développement régional africain en Égypte pour étendre son réseau de coopération régionale, encourageant plus duniversités et dinstituts de recherche africains à sengager dans ces collaborations enrichissantes. 

  

Des étudiants namibiens visitent une exposition spatiale à Swakopmund, en Namibie, le 19 août 2019. (XINHUA) 

  

Renforcer l’autonomie  


L’Observatoire spatial d’Entoto, perché à 3 200 mètres d’altitude sur la colline d’Entoto, se situe à environ 20 km au nord de la capitale éthiopienne, Addis-Abeba. Dans son centre de commandement et de contrôle, des techniciens surveillent en temps réel les données transmises par le premier satellite éthiopien, ETRSS-1, lancé depuis la Chine en décembre 2019. Cet engin de 72 kg est dédié à la télédétection multispectrale, dont la station de réception au sol est basée à l’observatoire même. 

 

Ce satellite est conçu pour améliorer la gestion environnementale et météorologique, essentielle pour l’agriculture, la prévention des sécheresses, l’exploitation minière et la gestion forestière en Éthiopie. Yilkal Eshete, chef de projet à l’Institut éthiopien des sciences spatiales et géospatiales, évoque sa collaboration fructueuse avec les partenaires chinois. « Durant le développement du satellite, plus de 20 ingénieurs et scientifiques éthiopiens ont été formés en Chine sur les technologies satellitaires, les applications terrestres et les manœuvres satellites », a-t-il indiqué. Grâce à cette formation, une fois le satellite en orbite, les équipes éthiopiennes ont pu gérer de façon autonome les opérations au sol et les systèmes applicatifs. 

 

La collaboration sino-africaine s’étend également à la Namibie, où une station de télémétrie, de suivi et de commande a été établie à Swakopmund il y a 20 ans. Un programme de formation a été mis en place depuis 2002, permettant à de nombreux techniciens namibiens d’acquérir des compétences techniques et opérationnelles avancées. « Après plusieurs cycles de formation, nos techniciens ont acquis une autonomie complète dans les tâches de suivi et ont formé un vivier de talents spécialisés », a déclaré le chef de la première équipe technique namibienne lors d’un entretien. Il est devenu par la suite directeur de l’Autorité de régulation des communications de Namibie après avoir suivi ces formations et passé un examen de troisième cycle. 

 

Alfred van Kent, directeur exécutif du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Formation et de l’Innovation de Namibie, souligne plus de 20 ans de coopération spatiale entre la Namibie et la Chine, qui a renforcé le secteur aérospatial namibien. En parallèle, selon Eugene Avenant, ingénieur en chef à l’Agence spatiale nationale sud-africaine, la Chine a largement contribué à la capacité des pays africains à développer de manière indépendante leur secteur spatial, en offrant une formation de haute qualité à de nombreux chercheurs du continent. 

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