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  2024-05-16
 

Éclaireurs célestes

VOL.16 / MAI 2024 par Derrick Silimina  ·   2024-05-16
Mots-clés: coopération spatiale

La coopération sino-africaine cartographie le futur du développement durable en Afrique.  

Des experts chinois et kényans étudient la couverture terrestre à l’aide d’une image de télédétection au Kenya, le 29 septembre 2016. (XINHUA) 

  

L’aventure spatiale de la Zambie est ponctuée d’histoires fascinantes, notamment celle dEdward Nkoloso, un enseignant zambien qui, dès 1964, aspirait à faire de la Zambie le premier pays à envoyer un homme sur la Lune, devançant ainsi les États-Unis. M. Nkoloso envisageait de lancer une fusée transportant douze astronautes, une jeune femme et des chats vers la Lune. Bien que sa passion ait donné naissance à lAcadémie spatiale zambienne et que son groupe d« Afronautes » ait subi un entraînement rigoureux, son projet ambitieux na jamais vu le jour, faute de financement par les Nations unies, qui n’ont pas accordé les 700 millions de dollars nécessaires. 

 

Soixante ans plus tard, le rêve spatial de la Zambie demeure intact. Récemment, le ministre de la Science et de la Technologie, Felix Mutati, a annoncé la formation d’un comité directeur technique de 20 membres chargé de développer le programme national des sciences spatiales. Ce comité ambitionne de lancer un satellite pour répondre aux défis nationaux dans les domaines de l’agriculture, de la gestion des terres, de la santé et de l’énergie. Ce projet stratégique pourrait transformer radicalement le développement du pays. M. Mutati souligne l’importance de cet objectif, insistant sur la nécessité d’un travail assidu de la part du comité pour réaliser cette ambition cruciale pour le progrès national. 

 

Des experts en technologies de l’information et de la communication soutiennent que l’acquisition d’un satellite est essentielle pour la Zambie. Un tel progrès technologique non seulement stimulerait les télécommunications, mais améliorerait également les technologies de cartographie météorologique et de télédétection, ce qui renforcera la souveraineté nationale et garantira un développement durable à travers un réseau de communication plus efficace et sécurisé. 

 

À la suite des résolutions prises lors de la COP26 pour atténuer le changement climatique, il devient impératif pour la Zambie de s’attaquer efficacement à ce fléau. La possession d’un satellite est identifiée comme un élément clé dans cette lutte. « Avoir un satellite améliorera significativement notre capacité à collecter des données en temps réel, ce qui est crucial pour la prise de décisions éclairées. Cette initiative sera soutenue par l’élaboration d’une politique scientifique robuste », a indiqué Stephen Simukanga, directeur général de l’Autorité de l’enseignement supérieur en Zambie. 

 

L’écologiste zambien Kagosi Mwamulowe partage cet avis, soulignant l’urgence pour la Zambie d’atteindre ce niveau technologique pour mieux combattre le changement climatique. « Posséder notre propre satellite nous permettra d’accéder à des données précises, essentielles pour optimiser les pratiques d’agriculture intelligente, et de bénéficier de mises à jour météorologiques en temps réel, améliorant ainsi notre gestion environnementale. Actuellement, dépendre de la technologie satellite externe expose notre accès aux données à des risques potentiels », a-t-il expliqué à CHINAFRIQUE. 

 

M. Mutati a également mentionné que la Zambie bénéficie du soutien de nombreux partenaires internationaux prêts à investir financièrement, notamment grâce à l’expertise scientifique locale prometteuse pour le développement d’un satellite « Made in Zambia ». 

  

Un tracteur équipé de terminaux du système de navigation par satellite BeiDou chinois en Tunisie, le 10 mars 2019. (XINHUA) 

  

Coopération sino-africaine 


La collaboration spatiale avec l’Afrique est un pilier de l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route », visant à accélérer la construction d’infrastructures dans les pays en développement. Dans ce cadre, la Chine s’associe avec les nations africaines pour développer des programmes spatiaux adaptés à leurs besoins de développement. « Les résultats ont été probants en matière de lancements de satellites, de développement d’infrastructures spatiales et de mutualisation des ressources satellitaires. Nous avons également investi dans des formations de haute qualité pour les chercheurs africains, vu leur forte volonté d’explorer l’espace », a indiqué Hu Changchun, représentant chinois auprès de l’Union africaine (UA). Les enjeux clés de cette coopération incluent le changement climatique, la surveillance environnementale et la gestion des catastrophes. 

Le rapport annuel 2023 sur l’industrie spatiale africaine projette une croissance de 16,16 % de l’économie spatiale du continent, pour atteindre 22,64 milliards de dollars d’ici 2026. Cette projection fait suite à une année 2022 dynamique, malgré le fait que seuls 13 pays africains possédaient des satellites. 

 

Les communications satellitaires sont cruciales pour pallier le déficit de connectivité en Afrique. Historiquement, la Chine a joué un rôle clé, ayant lancé les premiers satellites de communication pour le Nigeria en 2007 et 2011, ainsi que pour l’Algérie en 2017. En 2018, la Tunisie a accueilli la première station de réception au sol en dehors de la Chine pour le système de navigation par satellite BeiDou. En 2019, la Chine a également assisté l’Éthiopie et le Soudan dans le lancement de leurs premiers satellites. 

 

Andrew Kaniki, un amateur spatial zambien, souligne l’opportunité pour la Zambie de collaborer avec la Chine afin de développer son propre satellite. Cette technologie pourrait révolutionner la prestation des services gouvernementaux, notamment dans les domaines de l’éducation, de la communication et de la santé, en assurant une couverture même dans les zones les plus isolées. 

  

Reportage de Zambie 

  

L’exploration spatiale contribue au développement durable 


Les sciences, technologies et données spatiales jouent un rôle crucial, à la fois direct et indirect, dans la réalisation des objectifs de développement durable. En effet, les applications spatiales telles que l’observation de la Terre et la géolocalisation sont essentielles pour appuyer le développement. Elles facilitent la compréhension du changement climatique et la gestion des catastrophes naturelles. Grâce aux prévisions météorologiques avancées, à la télédétection, aux systèmes de positionnement global, à la télévision par satellite et aux systèmes de communication, ainsi qu’aux avancées en astronomie et sciences de la Terre, ces technologies fournissent des données vitales pour l’élaboration de politiques efficaces. 

 

Selon une source des Nations unies, ces technologies bénéficient à tous les pays, indépendamment de leur niveau de développement économique, en améliorant leur capacité à prendre des décisions éclairées. De plus, la recherche dans les technologies spatiales stimule les innovations qui peuvent être adaptées pour des usages terrestres. Investir dans ce domaine favorise également l’éducation scientifique, élargissant l’accès au savoir et créant de nouvelles opportunités pour l’innovation et le développement d’infrastructures.  

 

En Afrique, l’importance de ces technologies est particulièrement marquée. Elles sont fondamentales pour atteindre le développement durable comme le souligne l’Agenda 2063 de l’UA, un plan stratégique visant la transformation socio-économique du continent sur les cinquante prochaines années. 

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