« L'un des principaux problèmes à l'époque était que de nombreux hôpitaux avaient été détruits par la guerre de longue durée qui a pris fin avec le cessez-le-feu de 2005. Bien que la reconstruction ait commencé en 2010, la guerre civile a de nouveau éclaté en 2013, et s'est terminée cette année [2019] par un autre cessez-le-feu. C'est une bonne chose que la Chine ait décidé [d'aider le Soudan du Sud] en construisant de nouveaux hôpitaux et en reconstruisant les hôpitaux existants », a-t-il affirmé.

Le projet auquel il fait référence a vu le jour grâce à un accord entre le gouvernement sud-soudanais et la société chinoise China Civil Engineering Construction Corporation (CCECC). L'accord, initialement signé en 2010, est toujours en vigueur, même si sa mise en œuvre a été retardée par la guerre civile de 2013.

« Nous avons achevé seulement quatre hôpitaux. Je dois admettre que la guerre civile a posé de nombreux défis auxquels nous ne pouvions pas faire face. Mais maintenant c'est fini. Nous travaillons en partenariat avec la Chine par le biais d'une entreprise sous contrat et nous espérons terminer environ 32 hôpitaux d'ici le début 2021, vers février. Outre la construction de nouveaux hôpitaux, la Chine contribue [également] à la modernisation des hôpitaux existants, tels que l'hôpital universitaire de Juba, qui a été achevé récemment en moins de deux mois », a déclaré Aggrey Tisa Sabuni, conseiller présidentiel aux Affaires économiques et ancien ministre des Finances et de la Planification économique du Soudan du Sud.

Besoin de docteurs

M. Sabuni a confirmé qu'un certain nombre d'hôpitaux étaient déjà en cours de construction à Juba, dans les provinces du Haut-Nil et de Jonglei, et dans cinq autres régions fortement affectées par la guerre. Cependant, selon l'Organisation mondiale de la santé, le pays ne compte que 189 médecins, pour une population d'environ 11 millions d'habitants. Le Soudan du Sud doit donc embaucher plus de médecins pour répondre aux besoins des hôpitaux en cours de construction.

« Il y a une pénurie de médecins formés et expérimentés dans notre pays. Certains sont partis lorsque la dernière guerre civile a éclaté pour chercher une vie meilleure au Kenya, en Ouganda et en Éthiopie et dans un certain nombre de pays occidentaux. Nous devrons peut-être embaucher des médecins étrangers et améliorer la qualité de la formation dans nos écoles de médecine », a affirmé M. Sabuni.

Un centre de santé mentale, qui sera le plus grand du pays, sera également construit. Sur les 32 hôpitaux prévus, M. Sabuni a confirmé qu'au moins 18 étaient déjà en construction.

« Nous avons déjà identifié les emplacements pour le reste des hôpitaux à construire et acheté des terrains pour la plupart d'entre eux. La reconstruction après des années de troubles politiques n'est pas une tâche facile, mais nous faisons de notre mieux. Je peux confirmer que la construction de la plupart des autres établissements commencera en janvier », a-t-il précisé.

Les études de faisabilité sur les sites des établissements en attente de construction ont déjà été réalisées avec succès. M. Sabuni a précisé qu'il n'était pas en mesure de donner un coût précis de construction, car les prix des matériaux et du travail fluctuent. Il a tout de même confirmé que le gouvernement chinois avait précédemment accordé une subvention de 33 millions de dollars pour relancer les travaux. Selon M. Sabuni, de nombreux matériaux et équipements de construction ont été importés de Chine et des experts en construction chinois aideront également à la réalisation du projet. « Nous avons pleinement confiance en la Chine », a-t-il ajouté.

Le gouvernement sud-soudanais est également en pourparlers avec la Chine pour étendre le réseau routier dans les zones où les nouveaux hôpitaux seront construits afin de les rendre plus accessibles lorsque les travaux seront terminés.

Coup de pouce chinois

Alors qu'il effectuait une inspection de l'hôpital universitaire de Juba au début de cette année, l'ambassadeur de Chine au Soudan du Sud M. Hua Ning a déclaré que la co-opération médicale était un élément important des relations amicales entre la Chine et le Soudan du Sud. La modernisation de l'hôpital universitaire de Juba est un projet historique qui améliorera considérablement les conditions médicales et sanitaires du pays, apportant de réels avantages aux populations locales. M. Hua a déclaré que le nouvel hôpital universitaire de Juba sera propice à la guérison non seulement des blessures physiques, mais également des blessures psychologiques causées par des années de guerres et de conflits. Il a ajouté que la Chine continuera de fournir un soutien complet au développement sanitaire du Soudan du Sud.

Des sources au sein de l'ambassade de Chine au Soudan du Sud indiquent que le projet de rénovation de l'hôpital universitaire de Juba, financé par la Chine, comprend des services ambulatoires et d'urgence, un bâtiment de soin obstétrical et gynécologique et les dortoirs de l'équipe médicale chinoise en mission sur place. Il a été officiellement remis au Soudan du Sud en septembre 2019.

Parallèlement à la construction d'hôpitaux, une coopération sanitaire en matière de formation est également en cours. Selon l'agence de presse chinoise Xinhua, une délégation de la province de l'Anhui a signé des accords de coopération en novembre 2019 avec le ministère de la Santé du Soudan du Sud et une université sur place pour améliorer le partage des connaissances, le renforcement des capacités et les programmes d'échange. Selon Shan Xiangqian, chef de la Commission provinciale de la santé de l'Anhui, les nouveaux accords de coopération permettront aux médecins chinois travaillant au Soudan du Sud de continuer à fournir des soins médicaux gratuits et des services de renforcement des capacités.

La délégation chinoise a également signé un protocole d'accord pour le renforcement des capacités et le partage des connaissances avec l'Université du Haut-Nil au Soudan du Sud. « L'objectif de ce protocole d'accord est de former des médecins et de permettre aux Chinois de bénéficier également de notre environnement local, où ils pourront traiter certaines maladies qui n'existent pas en Chine », a déclaré M. Marial Awou Yol, vice-chancelier de l'Université du Haut-Nil.

Reportage du Soudan du Sud

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