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  2020-04-10
 

Anatomie d'une épidémie

  ·   2020-04-10
Mots-clés: COVID-19; santé

Note de la rédaction :

Depuis l’apparition du COVID-19, Liu Yuanli, professeur et doyen de l’École de santé publique de l’Académie chinoise des sciences médicales et du Collège médical de l’Union de Beijing, a fourni des suggestions sur la prévention scientifique et le contrôle de l’épidémie.

Une équipe nationale de chercheurs dirigée par Liu a suivi de près la prévention et le contrôle des épidémies dans la province du Hubei et dans tout le pays, et a formulé des recommandations opérationnelles. Son équipe à l’étranger a prêté une attention particulière à la tendance épidémique internationale, aux derniers résultats de la recherche et à l’expérience internationale pouvant être utilisée comme référence.

Le Pr. Liu a également été chercheur et enseignant sur les politiques et la gestion internationales de la santé à l’Université de Harvard pendant près de 20 ans. Il est l’un des fondateurs de la systématologie de la santé, et s’est exprimé sur l’importance de comprendre l’épidémie, la possibilité d’une lutte prolongée et le système de santé publique chinois dans une interview avec le magazine Caijing. En voici un extrait.

 

Un nouveau défi

Comparé au SRAS en 2003, la transmissibilité du COVID-19 est beaucoup plus forte. Près de 80 % des personnes infectées ne présentent que des symptômes bénins ou aucun symptôme pendant la période d’incubation. Bien que le taux de mortalité du COVID-19 ne soit pas aussi élevé que le SRAS, les manifestations cliniques sont très compliquées, affectant plusieurs organes et les systèmes respiratoire, sanguin et circulatoire.

D’un point de vue historique, le COVID-19 est l’urgence de santé publique avec la propagation la plus rapide, le plus large éventail d’infections, et des défis en termes de prévention et de contrôle les plus complexes que la République populaire de Chine ait connu depuis sa fondation en 1949.

Une réponse efficace à ce type de crise est une course contre la montre. La maladie doit être détectée à temps, suivie d’une réponse rapide. En outre, le pays doit également prendre les mesures appropriées. Il est vrai que chaque fois qu’une nouvelle maladie infectieuse apparaît, de nombreuses incertitudes l’accompagnent sur la nature de l’agent pathogène, son mode de transmission, sa toxicité et son degré de contagion. Mais l’expérience nous rappelle que nous devons y faire face le plus tôt possible. Parallèlement, nous devons communiquer avec le public en toute franchise, et rappeler à chacun de prendre les mesures nécessaires, de manière à avoir l’initiative.

La médecine traditionnelle chinoise (MTC) peut aider. L’artémisinine, par exemple, a permis de sauver des millions de patients atteints de paludisme, et peut servir de modèle. À l’heure actuelle, il n’y a pas de traitement spécifique pour le COVID-19, et étant donné que les patients dépendent principalement de leur système immunitaire, nous devons accorder plus d’attention au rôle de la MTC sur la base d’une approche holistique.

Nous sommes heureux de voir que la Commission nationale de la santé a inclus la MTC dans le traitement du COVID-19, ce qui est une bonne nouvelle pour de nombreux patients ici et à l’étranger.

Sensibilisation et préparation

Les statistiques montrent que l’intervalle des infections par le virus mutant de la grippe est passé de 10 à 40 ans avant les années 1970, à environ 5 ans dans les années 1980. Pendant les années 1990, ces infections grippales se sont produites tous les deux ans.

Au cours des deux premières décennies du XXIe siècle, nous avons été témoins de plusieurs pandémies virales telles que le SRAS 2003, la grippe A H5N1, H1N1, H7N9, et enfin le COVID-19. Par conséquent, nous devons être prêts à répondre en permanence au défi des maladies infectieuses émergentes, tant au niveau national que mondial. C’est la nouvelle norme de prévention et de contrôle des épidémies.

Il existe deux possibilités pour le développement futur du COVID-19. La première est la situation que nous voulons tous, c’est-à-dire que le virus, comme le SRAS 2003, finira par disparaître à un certain moment. Il est également possible que le virus persiste, de façon intermittente, dans des épidémies locales. À l’heure actuelle, le COVID-19 est devenu une pandémie mondiale, et même si la Chine remporte la guerre contre le virus au niveau national, il y a toujours un risque que l’épidémie se reproduise par importation.

Par conséquent, nous devons nous préparer une « guerre prolongée » et relever activement les défis sous deux aspects : l’un est la reprise ordonnée du travail, de la production et la réouverture des écoles ; et l’autre est la coordination des efforts nationaux et étrangers de prévention et de contrôle des épidémies. Mais également la poursuite des échanges et de la coopération internationale.

La réponse de la Chine à l’épidémie a permis à tous les pays du monde de gagner un temps précieux dans leur préparation. En outre, la Chine a partagé les résultats du séquençage génétique du COVID-19 avec la communauté scientifique internationale, afin que le monde puisse commencer à développer des vaccins et des médicaments.

Deux membres du personnel médical et une travailleuse communautaire visitent des résidents d’un quartier de Chongqing, le 7 mars.

Un test majeur

Après le déclenchement de l’épidémie, la Chine a pris des mesures fortes. Plus de 40 000 membres du corps médical, organisés en 330 équipes, ont été dépêchés dans la province du Hubei, l’épicentre de l’épidémie. Plus de 15 000 d’entre eux sont spécialisés en soins intensifs, dans les maladies infectieuses, en médecine respiratoire, cardiovasculaire et en anesthésiologie.

Après un mois de travail, les résultats ont été remarquables.

Dans le même temps, ce test grandeur nature a également révélé certaines lacunes de notre système de santé publique. Depuis le SRAS en 2003, le pays a consacré beaucoup de ressources pour établir un système de déclaration en ligne des maladies infectieuses. Mais il semble qu’il se soit montré inefficace. La Chine a sans doute besoin de mettre en place un système de surveillance des épidémies intelligent basé sur des informations croisées, les mégadonnées et l’intelligence artificielle. Et comment distinguer clairement le rôle des institutions de santé publique et médicales et celui du gouvernement et des organisations non professionnelles lors de la réponse aux urgences ? Comment apporter un soutien plus important et garantir la modernisation du système de prévention et de contrôle des épidémies ? Ce sont des questions qui méritent notre attention.

Réforme en cours

Depuis la réforme de la Chine et son ouverture il y a plus de 40 ans, le processus de réforme du système de santé peut être divisé en trois étapes.

De 1978 à 1997, le principal problème était le manque de médecins et de médicaments. Dans la seconde phase, de 1998 à 2008, le coût des soins a augmenté rapidement et la sécurité sanitaire était faible. De 2009 à aujourd’hui, le pays a mené un nouveau cycle de réforme du système médical, visant à résoudre des problèmes tels que la difficulté d’accès aux ressources médicales et le coût des soins élevé.

À l’heure actuelle, nous avons toujours certains problèmes. On peut notamment évoquer l’accent mis sur le traitement plutôt que sur la prévention, ou la faible proportion des dépenses de santé publique dans le total des dépenses de santé, ainsi que la pénurie de professionnels du secteur. L’épidémie de COVID-19 souligne l’importance et l’urgence de renforcer le contrôle des maladies en Chine, le développement des fonctions professionnelles et administratives du système et de poursuivre la mise en œuvre de la prévention et du traitement.

À l’avenir, il est nécessaire d’accroître les investissements dans les établissements publics de santé et de créer des centres de santé publique au niveau de l’État dans plusieurs régions, comprenant des services pour traiter les nouvelles maladies infectieuses. Dans le même temps, nous devons laisser les institutions médicales au niveau communautaire, les médecins de famille et de diverses associations professionnelles jouer pleinement leur rôle.

 

Pour vos commentaires : liuwei@chinafrica.cn

 

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