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  2020-03-02
 

Priorité santé

par Gitonga Njeru  ·   2020-03-02
Mots-clés: Kenya; santé
La création du Kenyatta University Teaching, Referral and Research Hospital (KUTRRH) réduira la menace croissante posée par le cancer non seulement au Kenya, mais aussi dans d’autres pays d’Afrique. (HELLORF)

John Bidanya, 42 ans, est atteint du cancer. Mais c'est avant tout un homme heureux : le traitement qu'il reçoit au nouveau centre de cancérologie de la périphérie de Nairobi, est presque achevé.

Le Kenyatta University Teaching, Referral and Research Hospital (KUTRRH), est situé dans la banlieue de Nairobi et dispose de 650 lits, avec des installations supplémentaires pour les patients atteints de cancer.

« Je me suis posé des questions quand j'ai commencé à ressentir une envie fréquente d'uriner. J'ai également eu des problèmes avec ma vessie. Je suis donc allé consulter au KUTRRH », explique M. Bidanya, qui a été dépisté pour un cancer de la prostate de stade 1. Et d'ajouter : « Mon traitement est presque terminé car mon problème est actuellement très mineur et les tarifs ne sont pas prohibitifs. À la fin de mon traitement, dans deux mois, le coût total que j'aurai engagé sera inférieur à 1 000 dollars. »

Ses soins incluent de l'hormonothérapie, qui ralentit la croissance des tumeurs aux premiers stades avec un effet durable.

Des installations ultramodernes

Selon la professeure Olive Mugenda, chercheuse éminente et présidente du conseil d'administration de l'hôpital, l'établissement de construction chinoise est destiné aux malades locaux et étrangers. Le service de cancérologie est un centre de recherche, un centre de diagnostic et un centre de sensibilisation du public. La professeure Mugenda indique également que l'hôpital avait reçu du matériel médical chinois pour diagnostiquer et traiter 83 des 100 types de cancers connus, et fait part de son espoir que les personnes se rendant en Inde et aux États-Unis chaque année pour être diagnostiquées, utiliseront l'établissement.

« Ces derniers mois, nous avons diagnostiqué les types de cancers les plus courants dans la région, notamment les lymphomes, les leucémies, les mélanomes, les sarcomes, ceux de la prostate, du sein et des ovaires. Je suis fière de vous dire que tous les traitements ont réussi », lance la professeure, ajoutant que le service de cancérologie prévoyait de traiter tous les cancers à l'avenir.

Le lancement de cet hôpital il y a quelques mois, a eu lieu au moment où le gouvernement s'apprêtait à annoncer une date pour son programme de couverture sanitaire universelle.

« Lorsque cela sera mis en place, le traitement du cancer sera presque gratuit grâce aux subventions puisque le gouvernement garantira près de 100 % du total des frais médicaux », a déclaré Mme Mugenda.

Cette nouvelle structure réduira la menace croissante de cancer non seulement au Kenya, mais aussi dans d'autres parties de l'Afrique. Les patients seront référés par d'autres établissements au KUTRRH pour diagnostic et traitement. Selon Mme Mugenda, les pays africains ayant le plus de cas de cancer, à l'exception du Kenya, sont l'Afrique du Sud, le Zimbabwe, le Malawi, l'Île Maurice, l'Ouganda, le Cap-Vert, le Burundi et le Rwanda.

Le KUTRRH travaille déjà en étroite collaboration avec les établissements de ces pays pour des envois de patients rapides, dont certains sont à l'œuvre.

Selon l'Atlas du génome du cancer, les types de cancers les plus courants en Afrique subsaharienne comprennent actuellement le cancer du sein, du col de l'utérus, de la prostate, du foie, des poumons, de l'œsophage et de l'estomac.

Au moins 50 % des cancers diagnostiqués dans cette région sont largement évitables. « Le problème est que la plupart des gens ne savent pas qu'ils ont un cancer et qu'ils sont diagnostiqués au stade quatre, ce qui rend le traitement très difficile », développe encore la professeure, qui souhaite que les gens profitent de cette installation et puissent économiser au minimum 45 % des coûts qu'ils investiraient pour un diagnostic en Inde ou aux États-Unis.

Le KUTRRH collabore actuellement avec des spécialistes chinois dans la recherche sur le cancer. La décision de la construction du centre intervient à un moment où le gouvernement prévoit de construire au moins 46 autres centres dans tout le pays, et avant août 2022.

L’ambassadeur chinois Wu Peng (troisième à gauche) visite le Kenyatta University Teaching, Referral and Research Hospital, le 15 mai 2019. (kutrrh.go.ke)

Un service vital

Selon Cecily Kariuki, l'ancienne secrétaire à la Santé du Kenya, le coût total de la construction du KUTRRH, équipement compris, était estimé à 10 millions de dollars jusqu'à la date d'achèvement et de lancement en octobre de l'année dernière.

« Depuis la mise en exploitation l'an dernier, je peux vous dire que l'hôpital est le seul de ce type dans cette région et je pense que nous pouvons lutter contre le cancer. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec les Chinois pour en faire une réalité », affirme Mme Kariuki, qui confirme que le gouvernement a construit l'installation avec un prêt de concession de la Banque d'import-export de Chine.

« Le prêt de la Chine est concessionnel et cela signifie qu'aucun frais ne sera imposé au contribuable. Le gouvernement sera chargé de rembourser le prêt. Nous nous attendons à ce que les coûts du traitement du cancer soient subventionnés ou presque gratuits pour le citoyen, une fois que le gouvernement aura déployé la couverture sanitaire universelle », a déclaré Cecily Kariuki.

La couverture sanitaire universelle est une initiative de santé de l'OMS. Il s'agit d'un accord avec les pays membres pour offrir à leurs citoyens des soins adéquats sans charges financières excessives. L'OMS a demandé aux pays de s'engager dans cette initiative avant 2030. Le Kenya devrait donc lancer son programme cette année.

Les spécialistes de la santé affirment que le KUTRRH est en bonne voie pour se hisser au niveau d'autres centres de santé, non seulement en Afrique, mais dans le monde, en matière d'oncologie.

Selon le Kenya Medical Practitioners and Dentists Council, une agence gouvernementale qui délivre des licences médicales aux praticiens, le nouvel hôpital dépassera les huit autres dans le pays en termes de services et de coûts.

Daniel Yumbya, PDG du Kenya Medical Practitioners and Dentists Council, a salué le lancement de l'établissement et l'importance de travailler avec des partenaires pour sauver des vies.

« Le cancer est un fardeau et beaucoup reste à faire. Travailler avec les Chinois sur la recherche au sein de l'établissement est une idée nouvelle », a-t-il indiqué.

Par ailleurs, le pays travaille sur un cadre d'enregistrement pour un grand nombre d'oncologues, étant donné que seuls 35 praticiens traitent actuellement près de 47 000 cas au Kenya. Ainsi, le gouvernement kényan formulera à terme un plan d'embauche pour un grand nombre d'oncologues chinois afin de résoudre le problème, avec en avant-garde, leurs collègues qui travaillent déjà au KUTRRH.

Reportage du Kenya

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