Les 300 000 masques donnés par la Fondation Jack Ma et la Fondation Alibaba arrivent en Belgique, le 16 mars.

Alors que la situation de l’épidémie de COVID-19 en Chine est actuellement sous contrôle, la maladie est devenue pandémie, éclatant dans plus de 150 pays et régions, n’épargnant aucun continent. Au 18 mars, 35 pays ont déclaré l’état d’urgence, accentuant ainsi la nécessité pour la communauté internationale de travailler de concert pour vaincre le fléau.

Avenir commun

« L’épidémie est le test de notre solidarité - politique, financière et scientifique », a observé le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Nous devons nous unir pour combattre un ennemi commun qui ne respecte pas les frontières, nous assurer que nous avons les ressources nécessaires pour mettre fin à cette épidémie et mettre nos meilleures connaissances au premier plan pour trouver des réponses communes à des problèmes communs. »

Le conseiller d’État chinois et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a annoncé le 18 mars que la Chine fournirait une assistance dans la mesure de ses moyens aux pays dans le besoin pour lutter contre le COVID-19, soutenant le concept d’une communauté humaine avec un avenir partagé.

L’Europe est devenue le nouvel épicentre de la maladie, l’Italie déclarant le deuxième plus grand nombre de cas confirmés après la Chine au 18 mars. L’Espagne et la France ont également été parmi les plus touchées d’Europe.

La Chine a envoyé sa troisième équipe médicale expérimentée en Italie avec des fournitures médicales le 25 mars. Une partie du personnel médical a travaillé à Wuhan et possède une vaste expérience et compréhension du virus.

Au Moyen-Orient, où l’Iran est le plus durement touché, de longs conflits et des troubles politiques ont généralement affaibli les systèmes médicaux. En outre, selon le porte-parole du Parlement iranien Ali Larijani, les sanctions américaines, qui visent les fournitures médicales et de laboratoire à l’Iran, entravent les efforts du pays pour contrôler le COVID-19.

La Chine a également envoyé des équipes médicales en Irak, en Iran et au Pakistan. Ces équipes ont emporté avec elle, en plus de leur expérience dans la lutte contre les épidémies, des fournitures d’urgence telles que des kits de test et des combinaisons de protection.

Le secteur privé chinois n’est pas en reste. La Fondation Jack Ma, l’organisation caritative de M. Ma, fondateur du géant du e-commerce Alibaba, a envoyé 500 000 kits de test et 1 million de masques aux États-Unis. Elle a également fait des dons au Japon, en République de Corée, en Italie, en Iran, en Espagne et à des pays Africains.

En outre, la fondation a compilé un manuel à partir de l’expérience des médecins dans le traitement des patients COVID-19. « Comme la plupart des régions du monde seront confrontées à des défis, j’espère que cette expérience pratique pourra être partagée entre tous les travailleurs médicaux afin de mieux les préparer », a fait part M. Ma via un réseau social chinois.

Sany Group, un fabricant international d’équipements de construction et d’exploitation minière basé à Changsha, dans la province du Hunan, a fait don de ses 13 000 premiers masques à l’Allemagne le 13 mars. Sur chaque boîte, il inscrit un proverbe allemand, « La montagne et la vallée ne se rencontrent jamais, mais les gens le font. »

Selon Sun Yongfu, chercheur principal au Center for China and Globalization, un groupe de réflexion chinois, les mesures prises par la Chine pour lutter contre le COVID-19 ne peuvent pas être entièrement reproduites dans d’autres pays car leurs conditions nationales sont différentes. « Mais l’expérience de prévention et de traitement pourrait être partagée », a-t-il indiqué. En outre, « les pays devraient renforcer la coopération dans la recherche scientifique sur les vaccins, les kits de test et les plans de traitement. »

Efforts conjoints en Afrique

Comme l’a affirmé Matshidiso Moeti, directeur régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique, le virus cesse d’être une menace et est désormais une réalité sur le continent.

En effet, selon les statistiques du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, au 17 mars, 417 cas au total avaient été notifiés dans 29 pays du continent africain, dont 7 décès. Un mois auparavant, l’Égypte a confirmé le premier cas de nouveau coronavirus en Afrique le 14 février.

Parallèlement, davantage de pays africains intensifient leurs mesures pour empêcher la propagation du virus mortel à travers le continent, avec les enseignements tirés d’Ebola.

Parmi les pays d’Afrique subsaharienne, l’Afrique du Sud a connu la plus forte augmentation du nombre de cas. Le pays a signalé son premier le 5 mars et le 18 mars, le total des cas confirmés a atteint 116. La plupart étant importés par des personnes ayant voyagé en Europe et en Amérique du Nord, l’Afrique du Sud a imposé une interdiction de voyager aux pays gravement touchés par le COVID-19.

« Nous avons maintenant déclaré l’état de catastrophe nationale en vertu de la loi sur la gestion des catastrophes », a dévoilé le 15 mars le président sud-africain Cyril Ramaphosa lors d’une allocution télévisée à la nation. Il a également annoncé un ensemble de mesures d’urgence, dont la fermeture d’écoles, l’interdiction aux rassemblements de plus de 100 personnes, des tests obligatoires, l’auto-isolement ou la mise en quarantaine pour les ressortissants sud-africains revenant des pays touchés.

La communauté internationale apporte également son soutien au continent. Au 12 mars, 62 experts de l’OMS dans des domaines techniques tels que la coordination, le traitement, la prévention et le contrôle des infections, l’engagement et la surveillance communautaires ont été déployés dans 18 pays. D’autres déploiements sont prévus.

Le Centre de l’Union africaine pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC Afrique) a distribué des kits pouvant exécuter plus de 10 000 tests, et il achète et stocke des fournitures médicales essentielles pour répondre aux demandes des États membres de l’Union, a rapporté le directeur de l’organisation, John Nkengasong.

Outre des organisations mondiales et régionales, des pays comme la Chine offrent également une assistance à l’Afrique. Le CDC chinois travaille en étroite collaboration avec le CDC africain, fournissant un soutien au groupe de travail africain sur le coronavirus récemment créé, a signalé Tajudeen Raji, directeur des instituts de santé publique et de la recherche du CDC africain.

Jack Ma a annoncé le 16 mars sur Twitter que sa fondation offrirait 20 000 kits de test à chacun des 54 pays africains, ainsi que 100 000 masques et 1 000 combinaisons de protection et écrans faciaux à usage médical.

Huajian International, un fabricant chinois de chaussures, a fait don de matériaux anti-épidémiques à l’Éthiopie pour soutenir la lutte du pays contre le COVID-19.

« L’Éthiopie attend des actes de bienveillance similaires de la part de ses partenaires alors que nous travaillons avec diligence pour empêcher la propagation », a formulé le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed Ali dans un tweet.

Le premier lot de dons de Huajian International comprenait 100 000 masques de protection générale et a été expédié de Chine le 18 mars. Le deuxième lot de dons du groupe, d’une valeur de 2 millions de yuans (281 000 de dollars), a été expédié le 22 mars.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang, a stipulé le 17 mars que la Chine avait fourni le premier lot de kits d’essai à l’Union africaine et qu’elle offrirait bientôt plus de fournitures médicales. En outre, les équipes médicales chinoises en Afrique sont également activement engagées dans l’action anti-épidémie de leur pays d’accueil.

Des représentants du gouvernement chinois et des experts de la santé publique ont quant à eux tenu une vidéoconférence le 18 mars avec leurs homologues du CDC africain et de plus de 20 pays africains pour partager leurs expériences anti-épidémiques.

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