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  2020-06-01
 

Repartir de l'avant

Hu Fan  ·   2020-06-01
Mots-clés: Deux Sessions; COVID-19; Chine

Des enfants jouent à Wuhan, dans la province du Hubei, suite à la fin du confinement, le 29 avril.

Si le peuple chinois était dans l’expectative d’une annonce concernant le contrôle du COVID-19 par le gouvernement, alors ce signal est arrivé le 29 avril, lors d’une réunion de l’APN, le principal organe législatif de la Chine. Le feu vert y a été donné, permettant la convocation des deux sessions annuelles, l’événement politique le plus important du pays.

Les Deux sessions, ou les réunions de l’APN et de la CCPPC, principal organe consultatif politique de la Chine, ont commencé le 21 mai de cette année. Le retard de deux mois de cet événement est sans précédent.

Le mois d’avril a également connu de grands progrès dans la lutte contre l’épidémie, en particulier à Wuhan, ville gravement touchée par le nouveau coronavirus. La dernière équipe médicale d’assistance de la province du Sichuan (sud-ouest) a quitté Wuhan le 7 avril, un jour avant la levée de l’isolement de la ville. Les deux hôpitaux spécialement construits pour recevoir des patients COVID-19, les hôpitaux Huoshenshan et Leishenshan, ont été officiellement fermés le 15 avril. Le 19 mai, Wuhan n’avait plus que sept cas confirmés.

Cela a permis de passer du contrôle de l’épidémie à la reprise économique. Selon le Bureau national des statistiques de Chine (BNS), au 24 avril, 84,6 % des entreprises chinoises au-dessus de la taille désignée avaient restauré plus de la moitié de leur capacité de production. Il s’agit d’une augmentation de 4,1 % par rapport à celle du début du mois, même si de nombreux défis restent à relever pour les entreprises, notamment l’accumulation des stocks et une baisse des bénéfices.

Des gens se baladent sur la voie verte du Lac de l’Est à Wuhan, Hubei, le 5 mai.

Reprise progressive 

La situation est particulièrement délicate dans les secteurs où la réouverture n’est pas prête. Les industries qui impliquent un rassemblement d’un grand nombre de personnes dans des espaces confinés, comme les cinémas ou les théâtres, subissent une plus grande pression.

Yao Qiuxin est traductrice à plein temps au Centre national chinois des arts du spectacle à Beijing, l’un des théâtres chinois de haut niveau. Le centre est fermé au public depuis fin janvier et il n’est pas encore certain de sa réouverture au public.

Malgré l’absence d’audience, le centre a réussi à poursuivre ses opérations, mais d’une manière différente. Le 11 avril, le centre a organisé une première série de concerts dédiée au public en ligne. Les performances ont été délivrées par les orchestres du centre dans les salles de concerts et diffusées en ligne ainsi qu’à la télévision en coopération avec plusieurs agences médiatiques.

Afin de compenser la mauvaise qualité sonore, une équipe de diffusion a été mise en place pour, non seulement enregistrer le plus de son possible, mais aussi pour filmer les mouvements et expressions faciales des musiciens. Ces détails ne sont souvent pas disponibles pour les audiences sur site.

Les effets ont été étonnamment bons. Les trois concerts de la série printanière ont enregistré 160 millions de vues en ligne. Le 12 mai, le centre a commencé sa série d’été, avec le premier spectacle dédié au personnel médical luttant contre la pandémie afin de célébrer la Journée internationale des infirmiers. Cette fois, ils ont coopéré avec 22 organisations artistiques dans 16 autres pays pour être diffusé en ligne à travers le monde.

Mme Yao travaille comme traductrice de sous-titres sur ces performances, qui seront mises sur disque et distribuées à l’étranger.

Bien que la plupart des commerces de la ville soient réouverts et qu’elle ait connu des mois de confinement à la maison, Mme Yao n’a pas hâte de sortir et de rattraper le temps perdu. Au lieu de cela, elle choisit de rester chez elle, sauf si elle doit aller au marché de son quartier pour faire ses courses.

« Je ne suis pas totalement sereine à l’idée de sortir trop souvent », a-t-elle confié à CHINAFRIQUE.

Pour son plus grand plaisir, le centre a prévu d’ouvrir ses salles d’exposition aux visiteurs en juin. Mme Yao s’enthousiasme que les choses deviennent lentement plus positives.

Le travail reprend sur une chaîne de montage de camions lourds dans une usine automobile à Xi’an, dans la province du Shaanxi, le 23 avril.

S’adapter pour survivre 

Les derniers mois ont vu la transformation des services Internet dans de nombreux secteurs, en particulier l’éducation.

Yu Jing est professeure d’anglais dans un centre de formation à Wuhan. Lorsque l’enseignement en classe a été interdit après l’apparition de l’épidémie, son entreprise a rapidement basculé vers l’enseignement en ligne.

Elle était mécontente de cette transition au départ, mais a maintenant commencé à entrevoir les mérites de cette forme d’enseignement. « Au moins, je n’ai pas à me rendre jusqu’à mon lieu de travail », a-t-elle expliqué à CHINAFRIQUE.

La ville se rétablit, a observé Mme Yu. Les magasins dans les rues commencent à rouvrir, bien que le nombre de clients soit en baisse. Des écoles ouvrent également leurs portes, mais uniquement aux élèves de troisième année de collège et de lycée.

Les élèves de Mme Yu ne font pas partie de ces catégories, il n’est donc pas permis de leur enseigner en classe. Elle se sent maintenant chanceuse que l’entreprise se soit réinventée. Autrement, elle aurait pu perdre son emploi.

Les statistiques montrent qu’au cours des deux premiers mois de la pandémie, plus de 1 000 entreprises en Chine ont fait faillite, parmi lesquelles beaucoup étaient dans le secteur de l’éducation, en particulier celles fortement dépendantes des opérations hors ligne.

Un autre secteur fortement touché est celui de l’exportation. De nombreuses entreprises axées sur l’exportation ont été autorisées à rouvrir à mesure que les précautions de contrôle aient été assouplies, mais pour constater qu’il n’y avait que peu de commandes de l’étranger. Pour survivre, ils ont dû trouver des moyens de vendre leurs produits sur le marché intérieur.

Internet a une fois de plus joué un rôle important à cet effet à un moment où les ventes hors ligne ne se sont pas encore redressées. Les plateformes de commerce électronique telles que JD.com et Taobao, ainsi que les plateformes de médias sociaux telles que Douyin et Kuaishou, ont fourni des canaux de vente indispensables. Selon le ministère du Commerce, les ventes intérieures des entreprises exportatrices ont enregistré une croissance de 17 % en avril.

Au niveau politique, aider les entreprises a été une priorité du gouvernement, en particulier les petites et moyennes d’entre elles. Un soutien sous diverses formes telles que des réductions d’impôts, des financements, la mise en place de plateformes de vente et des incitations à la consommation a été fourni.

Ces mesures prennent effet. Selon le BNS, la production industrielle dans des secteurs tels que l’équipement, la haute technologie, les matières premières de base et les biens de consommation a connu un taux de croissance plus élevé en avril qu’en mars. En termes de ventes, les ventes au détail totales de biens de consommation ont enregistré en avril une baisse de 9,1 % en glissement annuel, 9 points de pourcent de mieux qu’en mars.

Une plateforme de diffusion en direct offre un soutien technologique lors d’un concert au Centre national des arts du spectacle, le 4 mai.

Les touristes visitent le vieux bourg de Ciqikou, un lieu touristique à Chongqing, au sud-ouest de la Chine, le 3 mai.

Rester vigilant 

Depuis la levée de l’isolement de Wuhan le 8 avril, signe important du succès de la Chine à contenir le virus, des réapparitions contrôlables à petite échelle du COVID-19 se sont produites dans différentes parties du pays, y compris Wuhan elle-même. Le dernier cas a été détecté dans le district de Shulan, dans la province du Jilin dans nord-est de la Chine. Un blanchisseur local a été dépisté le 7 mai, 73 jours après l’annonce du dernier cas d’infection dans la province. Au 18 mai, 37 cas d’infection avaient été identifiés le long de la chaîne de transmission, sans conclusion définitive sur la source de l’infection.

Cela a conduit à une escalade des mesures de contrôle dans la ville de Jilin où se trouve le district. Dans une vidéo devenue virale, des lycéens de la ville, qui venaient de reprendre les cours en vue du prochain examen d’entrée au collège, ont dû quitter leurs écoles et recourir à nouveau aux cours en ligne.

Craignant que le contrôle de la pandémie obtenu après un travail aussi dur puisse être détruit par une détente prématurée, les experts ont continué à rappeler au public de rester vigilant et de continuer à suivre les mesures de prévention et de contrôle.

Le 16 mai, Zhong Nanshan, membre de la meilleure équipe d’experts chinois dans la prévention et le contrôle du COVID-19, a mis en garde contre les risques potentiels d’une deuxième vague épidémique en Chine dans une interview accordée à l’agence de presse américaine Cable News Network. Selon lui, en raison du manque d’immunité, la plupart des Chinois restent sensibles au virus et le défi auquel la Chine est confrontée n’est pas meilleur que celui des pays étrangers.

En matière de développement de vaccins, la Chine a une longueur d’avance sur la plupart des autres pays. Selon Zhang Boli, un autre expert en prévention et contrôle des pandémies, trois vaccins candidats sont en cours de test clinique, dont un déjà en phase deux d’essais cliniques. Ils sont cependant loin d’être accessibles à tous. « Même si ces vaccins s’avèrent efficaces, le prochain défi serait d’en produire suffisamment. Cela prend du temps », a indiqué M. Zhang dans une émission diffusée à la Télévision centrale chinoise le 17 mai.

Il a exhorté le public à rester prêt à faire face à une situation où la pandémie pourrait durer beaucoup plus longtemps que ce à quoi les gens s’attendaient auparavant. « Nous ne pourrons peut-être pas enlever nos masques d’ici peu », a-t-il averti.

 

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