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  2022-01-14
 

Un mode de transport incontournable

par François Essomba VOL. 14 JANVIER 2022  ·   2022-01-14
Mots-clés: Cameroun; moto-taxi

Les motos-taxis font partie du paysage urbain au Cameroun mais les réglementations font encore largement défaut dans lensemble du pays.  

  

De nombreux motos-taxis transportant des passagers circulent sur la chaussée. (COURTOISIE) 

  

Apparu au Cameroun dans les années 1990, le phénomène des motos-taxis, communément appelés « bend-skin », constitue le mode de transport incontournable à Douala, capitale économique du Cameroun, qui en compte plus de 300 000. Les axes routiers de la ville sont constamment encombrés, surtout aux heures de grande affluence. Les habitants sont donc contraints de se tourner vers les motos-taxis qui zigzaguent facilement entre les voitures pour atteindre rapidement leur destination. 

 

 

Avec une population estimée à plus de 5 millions d’habitants, la ville industrielle fait face à une explosion démographique insoutenable, ce qui a conduit à l’apparition de nouveaux ancrages sociaux d’une population à la recherche de moyens de subsistance au quotidien. De ce fait, la dynamique sociale a abouti à un mode alternatif de transport au cœur des fractures urbaines. Notons que les conducteurs de motos-taxis sont recrutés dans toutes les tranches d’âge de la société camerounaise, mais l’âge moyen se situe entre 16 et 29 ans. Il s’agit donc, pour la plupart d’entre eux, des exclus du système éducatif sans qualification professionnelle. 

  

Circulation compliquée à Douala 

  

Les motos-taxis ne passent pas inaperçus à Douala. C’est tout d’abord leur conduite débridée qui marque les esprits. Les lieux de prédilection que les conducteurs de motos-taxis occupent pour attendre les clients ont également des caractéristiques bien définies, avec une préférence assumée pour les carrefours et autres intersections. Le moindre piéton à proximité est ainsi facilement accosté et, même s’il ne désire pas de prendre une moto, il continue d’être hélé jusqu’à disparaître de leur champ de vision. Dans certains points de la ville, la chaussée est complètement engorgée par le stationnement des motos-taxis, obligeant les autres usagers de la route à redoubler d’inventivité pour poursuivre leur itinéraire. 

  

Dans les rues de Douala, un groupe de motos-taxis a pour habitude de se poster au lieu-dit Ndokoti. À cet endroit, la circulation est étouffante, la zone grouille de monde, les motos cherchent à se frayer un passage par tous les moyens. Une fois sorti de ce calvaire, chacun s’empresse de se plaindre de la pénibilité de la circulation à Douala dans sa configuration actuelle, avec le risque de tomber sur des embouteillages monstres. Conséquence d’une voirie dégradée et de modes de transports en commun limités. 

  

Ville industrielle et l’une des places financières importantes du continent africain, Douala est une agglomération qui aspire à plus de modernité. À cet effet, Thomas Tchouffo, architecte basé dans la ville, offre quelques pistes de réflexion pour réduire ces congestions régulières observées sur les axes principaux. Selon lui, la ville de Douala devrait investir dans un moyen de transport moderne comme le tramway, que les Camerounais attendent de voir dans leurs grandes villes depuis quelques années. « Ce serait un bon début pour résoudre ce problème d’embouteillages à Douala », affirme-t-il. « En attendant la construction de ces tramways, il ne reste qu’à multiplier les échangeurs dans la ville, ainsi que des autoroutes pour fluidifier la circulation. Et pourquoi ne pas exploiter la voie fluviale, comme le Wouri (affluent qui arrose Douala) sur lequel peuvent naviguer des chaloupes transportant des passagers d’un coin à l’autre de la rive ? » 

  

Un axe du centre-ville de Douala encombré par des centaines de véhicules aux heures de grande affluence. (COURTOISIE)  

  

Avantages et inconvénients 

Circuler en moto-taxi à Douala est plus avantageux qu’en voiture aux heures de pointe. Une opinion que partage Blandine Tagu, étudiante en faculté des sciences économiques à l’Université de Douala. « Ces deux-roues nous permettent de circuler un peu plus rapidement au centre-ville de Douala, régulièrement saturé aux heures de pointe. En plus, les chauffeurs sont généralement d’accord pour nous emmener là où les taxis classiques ne vont habituellement pas. » Cependant, elle pense qu’à moyen et long terme, ce type de transport sera désuet et devra céder la place à des moyens de locomotion plus modernes. 

  

Loin de faire l’unanimité, l’adoption des motos-taxis comme mode de transport continue de diviser l’opinion camerounaise. Pour certains, il s’agit d’une activité dégradante et trop dangereuse, causant de nombreux accidents. En revanche, les conducteurs de motos-taxis trouvent leur activité très lucrative, au-delà des a priori. 

 

Alvine Ewane, employé de banque, met plutôt l’accent sur la bonne organisation de ce secteur, et invite les autorités à se pencher urgemment sur l’aspect sécuritaire qui devrait régir l’activité des motos-taxis à Douala. « Je crois que les pouvoirs publics devraient garder un œil permanent sur les motos-taxis pour éviter les cas d’agression enregistrés dans certains quartiers de la ville », estime-t-il. 

  

Pour résorber ce problème d’insécurité, il suggère à l’État de procéder à un recensement systématique de tous ceux qui opèrent dans ce secteur et d’instaurer une chasuble obligatoire pour distinguer les conducteurs de motos-taxis des motos à usage personnel, comme c’est déjà le cas dans la ville de Maroua, à l’extrême nord du pays, où ils arborent un uniforme de couleur orange, sur lequel est mentionné un numéro de matricule individuel. « Ceci pourrait aider les forces de maintien de l’ordre à mieux contrôler cette activité », espère-t-il. 

  

Reportage du Cameroun  

Pour vos commentaires : lixiaoyu@chinafrica.cn 

  

Encadré : 

Achat de motos chinoises 

  

L’ouverture de la Chine concernant les échanges économiques et commerciaux constitue un véritable gisement d’opportunités et d’emplois pour les jeunes, ainsi que pour les entrepreneurs en panne d’activité rentable. 

  

Concernant l’aspect financier, les motos « made in China », comparées à celles d’autres fournisseurs, permettent d’obtenir un rabais considérable sur les prix, pratiquement à la portée de toutes les bourses africaines. Petit à petit, les marques chinoises, telles que Senke, Sanili, Lifan, Nanfang, Jincheng, Sanya, Skygo, etc., commencent à faire l’unanimité auprès de la population camerounaise. 

  

Ces deux-roues sont importés en masse depuis plusieurs décennies et se démarquent par des prix défiant toute concurrence, qui balancent entre 700 et 800 dollars. 

  

 

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