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  2022-07-18
 

De jeunes Africaines à la manœuvre

par François Essomba VOL. 14 JUILLET 2022  ·   2022-07-18
Mots-clés: Cameroun ; TIC ; économie numérique

Plus de 70 projets numériques novateurs ont été mis au point par différents groupes de jeunes femmes africaines après seulement dix jours de mentorat.

Les récipiendaires du camp de codage « Connected African Girls » posent avec le représentant de l’UIT au Cameroun, Jean-Jacques Massima-Landji. (COURTOISIE) 

  

Selon un rapport publié par l’UNESCO, les femmes sont 20 % moins susceptibles de connaître le recours aux technologies de l’information et de la communication (TIC). Cela reflète le fossé entre les genres en ce qui concerne l’accès aux outils numériques.  

 

Le projet « Connected African Girls », camp de codage lancé simultanément dans les villes camerounaises de Buea, Douala et Yaoundé en juillet 2021, se propose ainsi de réduire le gap en encourageant un accès équitable au numérique pour tous. L’initiative de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies (CEA), avec l’appui du ministère camerounais des Postes et Télécommunications, a permis de former 8 500 jeunes femmes en Afrique dont près de 4 000 Camerounaises âgées de 12 à 25 ans, en seulement dix jours. 

  

Réduire le retard 

 

Lors d’une cérémonie riche en couleur tenue à Yaoundé en février, plus de 70 projets ont été mis en lumière. L’objectif était de faire connaître les accomplissements de jeunes femmes africaines dans les domaines de l’animation, du développement web, de la robotique et de l’intelligence artificielle, sous la tutelle d’experts de la CEA, de l’Union internationale des télécommunications (UIT) et de l’organisation ONU Femmes. 

 

Pour réduire les inégalités numériques entre les sexes en Afrique, la CEA et ses partenaires sont disposés à appuyer des programmes qui permettent aux femmes d’exceller en arts et en mathématiques. Vera Songwé, secrétaire générale adjointe des Nations unies et secrétaire exécutive de la CEA, indique qu’une connectivité haut débit abordable et fiable est essentielle pour libérer tout le potentiel d’innovation des femmes africaines. 

  

Un groupe présente à la ministre camerounaise des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng (à gauche), certaines de leurs inventions. (COURTOISIE) 

  

Innovations à la pelle 

 

Dans le mouvement novateur des TIC, un groupe de filles qui se fait appeler « Iron Girls », a élaboré un système de feux de signalisation intelligent appelé « auto feux », qui devrait contribuer à réduire les engorgements dans les principales artères des grandes métropoles africaines. Cette invention vise à fluidifier le passage aux carrefours principaux en fonction du flux de circulation à la place du compte à rebours des feux tricolores. Ce système dispose d’une caméra qui enregistre les coordonnées des zones embouteillées et les transmet en temps réel à la police. 

 

Un autre groupe, nommé « Winners », a développé une application baptisée « My Comfy Doctor ». Ce concept permet aux femmes de consulter de façon anonyme des médecins et passer outre à la prise en charge conventionnelle en raison de tabous sociaux et de la discrimination qui peuvent exister. « Notre plateforme permet aux femmes ayant des problèmes de santé particuliers de remplir un formulaire en ligne et de recevoir instantanément un code sur leur téléphone à utiliser pour traiter de manière anonyme tous les aspects de leur consultation avec un médecin dont le visage est masqué », a expliqué Estel Nkeng, coordonnatrice du groupe. 

 

Happi Tientcheu, âgée de 12 ans, a dirigé le groupe « Dangerous » dans l’élaboration d’une boîte aux lettres intelligente pour les factures d’eau, d’électricité, d’Internet et d’autres services publics, parfois emportées par les intempéries lorsqu’elles sont déposées sur les portails ou les vitres des abonnés. Dès que le prestataire dépose une facture dans cette boîte, le client est prévenu par SMS, et la boîte reste allumée jusqu’à ce que le courrier soit récupéré. 

 

Pour mieux maîtriser les départs d’incendie, un autre groupe a réalisé un système de lutte contre les feux, basé sur l’intelligence artificielle. Lorsqu’un incendie se déclare, un capteur le détecte et envoie une alerte à une unité de lutte contre l’incendie à l’aide d’une application mobile. L’alerte reçue déclenche automatiquement une première intervention de drones, avant même que les sapeurs-pompiers n’arrivent sur les lieux. 

 

Le groupe connu sous le nom de « Rotech » a quant à lui conçu un électrocardiogramme abordable à usage domestique baptisé « Energyce ». L’appareil utilise une batterie alimentée par une dynamo pour aider les patients cardiaques à faire des exercices légers tout en surveillant leur santé sans dépendre d’un système connecté au réseau électrique. 

 

Pour sa part, le groupe qui se fait appeler « Dynamic Girls » a proposé une solution intelligente de gestion des déchets. Leur innovation, dénommée « Keep Clean », est une poubelle publique dotée de capteurs qui lui permettent d’ouvrir automatiquement son couvercle lorsque quelqu’un s’en approche. « Au fur et à mesure qu’un utilisateur dépose ses ordures, la poubelle les trie dans plusieurs compartiments. Une fois plein, le bac intelligent alerte automatiquement une entreprise de collecte des déchets », a rapporté Gwladys Nadine Simo, membre du groupe. 

  

Un soutien universel 

 

Pour les encourager à aller de l’avant, Minette Libom Li Likeng, ministre camerounaise des Postes et Télécommunications, a exhorté les participantes en ces termes : « Mettez à profit tous les enseignements que vous avez appris. Tout le continent compte sur vous. Allez et innovez. Apportez des solutions aux problèmes de votre société. » 

 

Le représentant de l’UIT au Cameroun, Jean-Jacques Massima-Landji, a salué le camp d’innovation, déclarant que son agence restait déterminée à faire progresser la transformation numérique grâce à de telles initiatives et se tenait prête à soutenir toutes démarches. 

 

Jason Pau, directeur exécutif de la Fondation Jack Ma, a souligné le rôle moteur des femmes entrepreneures africaines dans l’économie numérique du continent. Il a été véritablement inspiré par les jeunes Camerounaises qui innovent aujourd’hui. « Le programme Africa’s Business Heroes se réjouit d’approfondir sa coopération avec la CEA afin de révéler et soutenir davantage de talents féminins en Afrique », a-t-il fait part. En outre, Mme Songwé a fait savoir que l’initiative du groupe Alibaba offrirait aux filles sélectionnées du camp d’innovation la possibilité de s’associer à un mentor parmi divers leaders. 

 

Selon ONU Femmes, représentée par Letty Chiwara, il est important de renforcer le partenariat avec la CEA, l’UIT et le secteur privé sous la direction de l’UA, pour plaider en faveur de politiques qui font progresser l’intégration du genre dans les programmes nationaux et veiller à ce que les femmes africaines soient à l’avant-garde du développement du continent. 

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