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  2022-01-19
 

Industrialisation amorcée

par Aly Diouf VOL. 14 JANVIER 2022  ·   2022-01-19
Mots-clés: Sénégal; PSE

Au Sénégal, la Chine participe au financement et à la construction de la phase 2 du Parc de Diamniadio. 

 

Lors de cérémonie de la pose de la première pierre, Macky Sall, Président sénégalais, entouré de Moustapha Diop, ministre du Développement industriel et des Petites et Moyennes Industries, et de Xiao Han, ambassadeur de Chine au Sénégal. (COURTOISIE) 

  

Dans sa politique d’émergence, le secteur industriel revêt pour le Sénégal une importance stratégique. C’est d’ailleurs le levier fondamental de l’axe 1 du Plan Sénégal Émergent (PSE) dédié à la transformation structurelle de l’économie nationale. C’est dans cette dynamique que Macky Sall, Président sénégalais, a lancé le 6 juillet 2021, en présence de l’ambassadeur de Chine au Sénégal Xiao Han, la phase 2 du Parc international intégré de Diamniadio (P2ID). Celle-ci, prévue sur une superficie de 40 hectares, se situe à 26 km à l’est de Dakar, dans la ville nouvelle de Diamniadio. Son financement a été rendu possible grâce à un prêt concessionnel de 60 milliards de francs CFA (103,5 millions de dollars) octroyé par la Banque d’import-export de Chine. Les travaux de construction doivent s’étendre sur deux ans, et seront réalisés par les entreprises chinoises Sichuan Road and Bridge Group et CGCOC Group. 

  

Selon un document de présentation du projet, plus de 235 000 m2 d’espaces comprenant des hangars, un immeuble, ainsi qu’un parc logistique seront aménagés sur le site dédié. Plus clairement, le parc comprendra 17 hangars pour abriter les entreprises, ainsi qu’une cité d’habitation pouvant accueillir 1 400 personnes avec toutes les commodités urbaines nécessaires. Au total, 25 entreprises viendront s’y installer et la moitié des hangars sont déjà réservés. Ce qui a fait dire au Président Sall lors de la cérémonie du lancement des travaux que cette plateforme est promise à une belle performance. M. Sall est en effet fortement convaincu qu’un changement de paradigme est nécessaire pour relever le défi de l’industrialisation du Sénégal. Il a promis de déployer un dispositif législatif et réglementaire pour accompagner cette dynamique d’industrialisation. M. Sall est persuadé que pour accélérer l’industrialisation du pays, il faut absolument un nouvel état d’esprit, mais aussi de nouveaux paradigmes d’organisation et de méthodes, surtout avec les centres de formation professionnelle et technique et les instituts supérieurs d’enseignement professionnel. « Nous disposerons de ressources humaines plus qualifiées et plus compétitives pour répondre aux besoins des filières industrielles », soutient-il. À travers ce projet de P2ID, poursuit-il, le Sénégal ambitionne de renforcer le potentiel économique du pays en mettant à la disposition des industriels des espaces dédiés combinant des infrastructures et services fiscaux et non fiscaux « significatifs et exceptionnels ». Il cible l’essentiel des activités à fort potentiel de valeur ajoutée, non polluantes et créatrices d’emplois. 

  

Inspiration chinoise 

  

Le P2ID est calqué sur le modèle des parcs industriels chinois. « Le processus de développement passe aussi par une phase d’inspiration d’expériences réussies et de leur adaptation à la réalité locale », rappelle M. Sall. 

  

Par ses utilités multiples, souligne l’ambassadeur de Chine au Sénégal, la phase 2 du P2ID apportera une contribution importante au développement économique et social du Sénégal. Cela contribuera à perfectionner la structure économique, à réduire les importations de produits étrangers, à accélérer la transformation industrielle et à consolider la position du pôle industriel au niveau national et régional. En outre, le « Made in Senegal », voire le « Made by Senegal », deviendra un atout et une fierté du pays qui pourra paver son chemin vers l’émergence. La réforme et l’ouverture de la Chine, rappelle M. Xiao, ont également commencé par l’implantation de zones économiques spéciales (ZES). L’expérience chinoise montre que les plateformes industrielles riches en ressources et en politiques préférentielles peuvent attirer les investisseurs étrangers. Ce développement industriel va nécessairement bénéficier à la croissance économique du Sénégal. 

  

L’autre avantage du P2ID, souligne le diplomate, c’est sa dynamique d’urbanisation. « En tant que projet pivot, la phase 2 du P2ID donnera une impulsion à l’implantation industrielle, commerciale et urbaine dans la zone voisine, et favorisera le développement de toute la région », prévoit encore M. Xiao. Dans la continuation de sa première phase réussie, la phase 2 du P2ID est un projet phare sur la voie de l’industrialisation du Sénégal. 

  

Optimiser les conditions 

  

Rappelant le proverbe chinois « construire un nid pour attirer le phénix », M. Xiao s’est réjoui du fait que de nombreuses entreprises chinoises aient signé des accords d’investissement et qu’une quarantaine d’entre elles aient exprimé leurs intentions de venir s’installer dans le P2ID. Selon lui, avec la mise en service récente du data center de Diamniadio, le P2ID marque sans doute le renforcement de la souveraineté industrielle du Sénégal. Il estime que ces deux projets sont des cristallisations de la coopération entre la Chine et le Sénégal et de nouveaux fleurons sur le continent africain. 

  

Rappelons que la première phase du P2ID a été inaugurée par le Président le 22 novembre 2018. Construit sur 13 hectares, le site est déjà opérationnel et rempli à 100 %. Il comporte trois hangars de type A de 7 200 m2, un hangar de type B de 4 910 m2, et un bâtiment administratif composé de cinq étages offrant 4 910 m2 de bureaux. Érigée en ZES, la plateforme devrait accueillir plus de 23 000 emplois d’ici 2023. Déjà, plusieurs sociétés industrielles et entreprises de services s’y sont installées. 

  

En plus de Diamniadio, le Sénégal s’est doté de deux autres ZES. Ainsi, le 6 janvier 2017, le pays a promulgué deux projets de loi (n°2017-06 et n°2017-07) portant orientation sur la gouvernance des ZES et sur le régime incitatif applicable aux ZES. Cette loi porte, outre le P2ID de Diamniadio, sur la ZES intégrée de Diass et la ZES de Sandiara. Ces deux dernières se trouvent respectivement près de l’aéroport international, à environ 50 km à l’est de Dakar, et dans le département de Mbour, à 100 km au sud de la capitale sénégalaise. 

  

La loi porte, entre autres, sur la finalisation et la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement des ZES ; la définition du paquet investisseurs pour les projets phares hors ZES ; la réalisation de l’étude sur la cohérence des ZES avec les schémas de libéralisation des échanges ; la finalisation du cadre législatif et réglementaire des ZES, notamment avec l’élaboration des textes réglementaires prévus par les textes de référence des ZES et l’élaboration du cadre fiscal et réglementaire de l’import-substitution dans les ZES. 

  

Reportage du Sénégal 

Pour vos commentaires : lixiaoyu@chinafrica.cn 

 

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