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  2022-01-21
 

Vers un réseau électrique homogène

par Godfrey Olukya VOL. 14 JANVIER 2022  ·   2022-01-21
Mots-clés: Ouganda; Isimba

Les investissements d’une banque et d’entreprises de construction chinoises soutiennent l’alimentation de l’Ouganda en électricité. 

 

La centrale hydroélectrique ougandaise d'Isimba, le long du Nil. (WILFRED SANYA)

Edith Namukose, mère célibataire, est postée derrière sa machine à pop-corn électrique et sert chaque jour une centaine de clients. Cette activité lui procure un revenu suffisant pour subvenir aux besoins de ses enfants. Résidente de Bulati, à environ 150 km de Kampala, capitale ougandaise, elle opère au centre commercial local. Sans le récent raccordement de son village au réseau électrique national, elle n’aurait jamais pu créer son commerce. « Notre village est situé à environ 20 km de la centrale hydroélectrique d’Isimba, récemment construite par une entreprise chinoise. Désormais, nous sommes enfin connectés au réseau électrique national », se réjouit-elle.

 

De même, Hassan Mujasi vient d’établir le tout premier moulin à maïs dans le village de Mawoto, grâce à l’électricité produite par la même centrale : « J’emploie une vingtaine d’ouvriers. J’achète le maïs de mon village et de tous les villages voisins. Cela montre à quel point l’électricité de la centrale est importante pour notre pays. » 

  

Investissements chinois 

 

Selon Ruth Nankabirwa, ministre ougandaise de l’Énergie et du Développement minéral, l’ajout récent de la centrale hydroélectrique d’Isimba au réseau national permet au pays de disposer de réserves d’électricité à distribuer à un grand nombre de villes et villages qui n’étaient pas connectés auparavant. 

 

Une autre centrale, située à Karuma Falls sur le Nil, est en cours de construction par une société chinoise et sera mise en service d’ici avril 2022. Fin 2021, 90 % des travaux de la centrale de Karuma avaient été achevés. « Le Président ougandais Yoweri Museveni a officiellement inauguré la centrale hydroélectrique d’Isimba », indique-t-elle. « En avril 2022, ce sera le tour de la centrale de Karuma. Leur construction est prise en charge par des entreprises chinoises avec des fonds provenant d’une banque chinoise. » 

 

En raison d’une pénurie d’électricité il y a environ 15 ans, l’Ouganda avait pris contact avec des investisseurs du secteur privé de l’énergie et utilisé des prêts chinois et d’autres sources, pour aider à stimuler la production d’électricité et répondre à la demande en forte croissance.

 

L’Ouganda est l’un des six pays ayant signé un accord-cadre de coopération en 2010, qui définit les principes, les droits et les obligations en matière de gestion et de développement coopératifs des ressources en eau du bassin du Nil. Dans son discours lors de l’inauguration de la centrale hydroélectrique d’Isimba, le Président ougandais a exprimé ses remerciements auprès du gouvernement chinois pour son amitié, son soutien et le prêt accordé. Selon le ministère ougandais de l’Énergie et du Développement minéral, ce projet, d’une valeur de 570 millions de dollars, a bénéficié d’un financement par emprunt de la Banque d’import-export de Chine. China International Water and Electric Corporation (CWE) a reçu le feu vert pour le contrat d’ingénierie, d’approvisionnement et de construction du projet. Signé entre CWE et le ministère le 6 septembre 2013, le contrat comprenait la construction de la centrale d’Isimba et de la ligne d’interconnexion de 132 kV Isimba-Bujagali. La production annuelle de la centrale hydroélectrique d’Isimba devrait être de 1 039 GWh avec une capacité installée de 183,2 mW. CWE a fait appel à une autre société chinoise, Geotech Solutions, pour réaliser des études géologiques supplémentaires sur le site, ainsi que des travaux de forage et d’injection de roches. Jiang Jiqing, conseillère économique et commerciale à l’ambassade de Chine en Ouganda, a exprimé sa satisfaction au journal ougandais The Independent concernant tous ces investissements. 

  

Prévisions pour 2022 

 

« La centrale de Karuma est en cours de construction par la société chinoise Synohydro. Lorsqu’elle sera pleinement opérationnelle, il s’agira du plus grand projet énergétique du pays », dévoile James Okello, ingénieur au ministère de l’Énergie et du Développement minéral. Le projet comprend également la construction d’une ligne électrique de 33 kV vers plusieurs districts du pays. 

 

Selon le ministère de l’Énergie et du Développement minéral, les fonds pour la construction du barrage proviennent de la Banque d’import-export de Chine. Le coût de la construction est de 1,7 milliard de dollars et la capacité installée est de 600 mW. 

 

« La centrale emploie plus de 2 000 travailleurs locaux et environ 200 Chinois, ce que nous apprécions en tant que dirigeants », a déclaré Muzamiru Odyek, président du conseil local de l’un des villages entourant les chutes de Karuma. De nombreux habitants vivant près de la centrale électrique ont également créé de petits commerces de proximité pour faciliter la vie des employés.

 

En plus de ces deux grands projets, l’Ouganda a reçu une demande de licence d’une autre société chinoise pour construire une centrale hydroélectrique sur le Nil. Selon Julius Wandera, porte-parole de l’Autorité de régulation de l’électricité (ERA), ce projet de centrale, d’une valeur de 1,4 milliard de dollars, permettrait d’augmenter de 40 % la production d’électricité nationale. « La société chinoise PowerChina International Group souhaite développer la centrale hydroélectrique d’Ayago, située sur une section du Nil, entre les lacs Kyoga et Albert. Elle a obtenu une licence sur demande », rapporte-t-il. Selon l’ERA, cette centrale aurait une capacité de 840 mW, dépassant la production attendue de Karuma. Le projet augmenterait potentiellement la capacité de production de l’Ouganda de 40 % pour atteindre environ 2 800 mW, selon les calculs effectués à partir des données disponibles auprès du ministère de l’Énergie et du Développement minéral. Avant l’arrivée des financements chinois et la construction de nouvelles centrales électriques, l’Ouganda ne disposait que de deux grands barrages hydroélectriques, à savoir le barrage d’Owen Falls, situé à 5 km en aval sur le Nil, et achevé en 1954, et le barrage de Bujagali, construit ultérieurement à environ 1 km du premier. 

  

Vers une autonomie totale 

 

« Les entreprises chinoises soutiennent notre avancée vers une production d’électricité autonome. L’augmentation de la population et la construction de nouvelles usines créent encore plus de besoins en électricité. D’autres entreprises chinoises prévoient de venir en Ouganda pour construire d’autres centrales électriques », révèle Leonard Kavuma, directeur d’une entreprise de câblage électrique à Kampala. Il note que la demande d’électricité augmente d’environ 10 % par an, ce qui exige le développement de sources d’énergies renouvelables : l’hydroélectricité notamment.

 

Ziria Tibalwa Waako, directeur général de l’ERA, a précisé qu’environ 44 licences de production opérationnelle avaient été délivrées, en particulier pour les petites centrales électriques dans les zones rurales. « La majorité des licences sont accordées dans des zones reculées, avec des entreprises exploitant de petites centrales hydroélectriques sur des îles, des sites miniers, des hôpitaux et des usines de canne à sucre », ajoute-t-il.  

 

Selon Mme Nankabirwa, l’Ouganda prévoit de stimuler l’approvisionnement en électricité du pays au cours des deux prochaines décennies. « Pour que le pays puisse réaliser sa transformation socio-économique, l’accès au réseau national doit passer de 26 % à 80 % », calcule-t-elle avec espoir. 

  

Reportage d’Ouganda 

Pour vos commentaires : lixiaoyu@chinafrica.cn 

  

 

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