Un agronome chinois chevronné forme les agriculteurs 
de Sao Tomé-et-Principe aux méthodes de lutte contre 
les ravageurs et les maladies des plantes. 

Xu Zhouda explique les mesures de prévention et de contrôle des ravageurs des légumes verts auprès des stagiaires, le 17 décembre 2021. (COURTOISIE)

Un après-midi de l’été dernier, Xu Zhouda a pu accueillir son premier visiteur après son arrivée à Sao Tomé-et-Principe. Osvaldo Lima Massago, maraîcher cultivant principalement des tomates, des haricots et des poivrons, est venu demander de l’aide après avoir appris que des experts agricoles chinois travaillaient sur un projet de coopération agricole. Bien sûr, M. Xu a immédiatement accepté. Tôt le lendemain matin, il s’est donc rendu sur la plantation de M. Massago pour vérifier la situation. « Il exploite une grande plantation, mais les dommages causés par les ravageurs étaient importants et la croissance des plantes n’était pas très bonne. Il utilisait mal les pesticides, ce qui réduisait le rendement de plus de 70 % », se rappelle M. Xu. L’expert chinois a donc passé une matinée à présenter en détail à M. Massago diverses mesures, à l’instar de la fertilisation, de la ramification des cultures et des légumes, de la prévention et du contrôle des parasites, mais aussi l’utilisation scientifique des pesticides. M. Xu lui a finalement remis pesticides et engrais, et après deux mois, M. Massago a pu profiter d’une excellente récolte. 

Il y a un an, M. Xu a été envoyé à Sao Tomé-et-Principe pour participer à la troisième phase du projet de coopération agricole sino-santoméenne. Avant cette mission, M. Xu était employé au Bureau agricole et rural de Qinhuangdao (Hebei), où il s’occupait, entre autres, de la lutte contre les parasites et les maladies. « Il y a longtemps, c’était mon rêve de participer à une telle mission en Afrique. Je pensais que j’avais les qualifications professionnelles requises, mais aussi la confiance et la capacité d’exceller dans le travail », affirme M. Xu. 

Recherche et étude 

Située au sud-est du golfe de Guinée, Sao Tomé-et-Principe dispose d’un climat tropical. Il s’agit d’un pays tourné vers l’agriculture, avec environ 51 % de la population directement engagée dans la production agricole. 

Après son arrivée, M. Xu s’est immédiatement rendu dans les champs, visitant des instituts de recherche agricole, et de petites et moyennes exploitations pour acquérir une vision approfondie de la situation. Les problèmes comprenaient notamment un faible taux d’utilisation des pesticides et une formation insuffisante à la protection des plantes. 

« Il est difficile de changer les choses en peu de temps grâce à une seule mesure. Par conséquent, nous devons utiliser une méthode conforme à la réalité locale, et basée sur de nouvelles technologies et de nouvelles idées », explique M. Xu. À ce titre, enrichir l’écosystème était essentiel pour lutter contre les ravageurs et les maladies. Divers écosystèmes fournissent en effet un habitat abondant, un refuge, des hôtes alternatifs et de la nourriture pour les ennemis naturels des parasites, ce qui permet un contrôle efficace. 

Par ailleurs, l’expert cible le maïs, la culture la plus prometteuse à l’échelle locale, pour faire avancer son travail de protection des plantes. Avec plus de céréales et de fourrage produits à partir du maïs, un cercle vertueux peut être créé pour le développement agricole moderne. 

Xu Zhouda dispense une formation technique sur la prévention et le contrôle des maladies et des ravageurs du maïs dans le comté de Lobata, le 3 décembre 2021. (COURTOISIE) 

Démonstrations et formations

Sur la base des informations acquises par M. Xu et ses collègues, l’équipe a effectué plusieurs démonstrations dans la région, afin de créer une base pour la diffusion des connaissances à l’échelle nationale et d’améliorer le niveau général de l’agriculture. 

En novembre 2021, la construction du séchoir à grains, projet phare de l’équipe d’experts, a été achevée. Afin d’en améliorer l’efficacité, M. Xu a promu une approche verte de la prévention et du contrôle des parasites, par des méthodes physiques comme les pièges lumineux. En testant ces procédés pour les plants de pommes de terre et de poivrons, il a finalement mis au point un ensemble de méthodes efficaces. M. Xu a également recherché activement un moyen de produire des pesticides écologiques et peu coûteux pour remplacer certains de ceux qui étaient utilisés localement.

Au cours de sa mission, l’expert a aussi dispensé des formations techniques aux responsables agricoles locaux, aux petits et moyens agriculteurs, ainsi qu’aux étudiants en agriculture. M. Xu a choisi les thèmes et les contenus, en tenant compte des problèmes spécifiques qu’il a pu relever au cours de ses recherches. Il a également développé différents cours à destination de publics variés. En ce qui concerne les agriculteurs, l’expert chinois a pu partager avec eux des méthodes claires, comme la manière de sélectionner les pesticides, et la manière de réaliser le plus d’économies possible. Pour les techniciens agricoles, l’accent a été mis sur l’introduction de théories basées sur des cas concrets. M. Xu s’est principalement concentré sur l’identification des maladies fongiques, bactériennes et virales, les modes de transmission des parasites et des maladies, mais aussi les méthodes pour en venir à bout efficacement. « Pour les étudiants, je présente l’état actuel du développement agricole, en utilisant des exemples célèbres en Chine, comme la vie et la contribution de l’académicien Yuan Longping », précise M. Xu. Fin 2021, il avait ainsi formé plus de 200 personnes et reçu des éloges de la part des étudiants. 

Sens des responsabilités 

Lorsqu’il était enfant, M. Xu admirait profondément les militaires. À ses yeux, les soldats avaient une chance de servir leur pays. Son souhait de « porter un uniforme et défendre la nation » n’a jamais été réalisé, mais cette affectation en Afrique lui a clairement procuré un sens du devoir accompli. « Plus les difficultés sont grandes, plus mon envie d’atteindre mon but est forte. Et ce sens du devoir est la source de ma force et de mon courage », rappelle M. Xu. 

Après être venu à Sao Tomé-et-Principe, il a ainsi pris la mesure et ressenti toute la chaleur et la gentillesse de la population. « Vous pouvez entendre le mot “ bonjour ” en chinois partout où vous allez. J’ai été touché par les enfants près de notre lieu de travail. Ils avaient à peu près le même âge que ma fille », se souvient M. Xu avec beaucoup d’émotion. 

« J’espère pouvoir faire encore plus. Ce sont nos amis et ils méritent une vie meilleure. J’espère que le développement agricole ici ira de mieux en mieux, et je souhaite que notre amitié dure toujours », conclut enfin l’expert. 

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