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  2022-05-11
 

Faire valoir les valeurs d'humanité

par Li Xiaoyu VOL. 14 MAI 2022  ·   2022-05-11
Mots-clés: Rwanda ; génocide

La communauté rwandaise en Chine commémore le 28e anniversaire du génocide, réaffirmant son engagement pour l’unité nationale. 

L’ambassadeur du Rwanda en Chine James Kimonyo (au centre), le représentant permanent de l’Union africaine en Chine Rahamtalla Mohamed Osman (à gauche), et le coordonnateur résident des Nations unies en Chine Siddharth Chatterjee allument des bougies à la mémoire des victimes, lors de la 28e commémoration du génocide des Tutsi au Rwanda, le 7 avril à Beijing. (COURTOISIE) 

 

Des bougies sont allumées à la mémoire des victimes ; une minute de silence est observée en guise d’hommage ; une survivante témoigne, pour ne pas oublier ; un poème est récité par des enfants, ils portent l’espoir. Sous le thème « Remember – Unite – Renew », la 28commémoration du génocide des Tutsi au Rwanda a été organisée par l’ambassade du Rwanda en Chine, le 7 avril à Beijing. L’enjeu, selon l’organisateur, est d’honorer notre devoir de mémoire et de maintenir notre unité tout en renouvelant nos forces pour construire un avenir meilleur. 

  

Souvenons-nous 

 

Le 7 avril 1994 marque le début d’un génocide contre les Tutsi au Rwanda. Dans les 100 jours qui ont suivi, près d’un million de personnes ont été systématiquement assassinées par des extrémistes hutus. Les intervenants de la commémoration s’accordent à dire qu’il est primordial de se souvenir du génocide, 28 ans après la tragédie. 

 

Siddharth Chatterjee, coordonnateur résident des Nations unies en Chine, avoue que « reconnaître le génocide au Rwanda est un acte de courage et de compassion ». Il souligne que « la communauté internationale se joint au peuple rwandais pour se souvenir et faire en sorte que de telles atrocités ne se reproduisent plus jamais ». 

 

De son côté, Rahamtalla Mohamed Osman, représentant permanent de l’Union africaine en Chine, appelle à s’unir dans la lutte contre le génocide, son idéologie ainsi que son déni afin d’éviter que l’histoire ne se répète, ni en Afrique ni ailleurs dans le monde. 

 

James Kimonyo, ambassadeur du Rwanda en Chine, abonde dans ce sens en rappelant la nécessité de promulguer des lois pour punir le négationnisme et la banalisation du génocide. Il insiste pour que les criminels qui sont toujours en liberté dans différentes parties du monde soient traduits en justice au Rwanda, ou du moins dans leurs juridictions respectives. « Nous souhaitons nous assurer que le reste du monde comprenne le danger de tolérer l’existence perpétuelle de cette culture d’impunité et que cela ne devienne pas le terreau à un autre cycle de génocide », partage-t-il avec CHINAFRIQUE. 

 

Selon l’ambassadeur, le gouvernement rwandais se mobilise pour inclure l’enseignement du génocide dans le programme de l’éducation nationale et organiser régulièrement des conférences publiques, afin de sensibiliser les jeunes aux contenus haineux et leur donner les moyens de s’y opposer. « C’est le type d’effort qui garantit que vous aurez une génération humaniste », fait valoir le diplomate. 

  

Unissons-nous 

 

Au Rwanda, la réconciliation n’est pas un vain mot. En son nom, d’innombrables rescapés ont pardonné leurs bourreaux. « Ce faisant, les survivants voient vraiment grand dans la reconstruction nationale et la paix à l’ère post-génocide », admire l’ambassadeur. 

 

Si beaucoup d’entre eux souffrent encore de graves traumatismes, certains cherchent à se réconcilier avec eux-mêmes. C’est le cas de Consolee Nishimwe. Durant le génocide, elle a été violée et infectée du VIH à seulement 14 ans. Après avoir subi des tortures physiques et émotionnelles pendant trois mois de vie clandestine, elle a miraculeusement survécu avec sa mère et sa sœur cadette. Son père et ses trois jeunes frères n’ont pas eu cette chance. 

 

Pour se libérer du trauma psychologique, elle s’est finalement décidée, neuf ans après le crime, à dévoiler en détail son expérience dans ses mémoires intitulés Tested to the Limit: A Genocide Survivor’s Story of Pain, Resilience and Hope. Aujourd’hui conférencière engagée sur le génocide et défenseure des droits des femmes et des rescapés, Mme Nishimwe se sent soulagée d’être en mesure d’instruire les jeunes sur l’histoire du génocide à travers son témoignage. « J’ai survécu pour une raison », insiste-t-elle. Et d’ajouter sa devise : « Peu importe les circonstances horribles auxquelles vous pouvez être confronté dans votre vie, ne perdez jamais espoir, car perdre espoir est le début de votre propre défaite. » 

 

En dépit des faibles ressources financières dont le pays disposait après le génocide, le gouvernement rwandais n’est pas resté indifférent ou passif face à l’adversité des survivants. Le Fonds d’assistance aux rescapés du génocide, par exemple, a été créé pour leur faciliter l’accès à l’éducation, aux soins de santé, aux logements, à l’assistance sociale, entre autres. « Mais il n’est pas simplement question d’aide matérielle », indique l’ambassadeur à CHINAFRIQUE. « D’énormes soutiens psychologiques et sociaux leur sont également apportés par le biais du gouvernement et d’organisations. » 

 

L’assistance à la commémoration regarde un documentaire sur le génocide, le 7 avril à Beijing. (COURTOISIE) 

  

Renouvelons l’espoir 

 

Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, félicite le Rwanda pour avoir réussi à renaître de ses cendres, dans son message prononcé le même jour au siège de l’ONU. « Aujourd’hui, le Rwanda est la preuve que l’esprit humain peut guérir des blessures les plus profondes et qu’une société plus résiliente peut émerger des tragédies les plus sombres. » Il souligne ainsi qu’après avoir subi d’indicibles violences et actes de discrimination fondés sur le genre, les Rwandaises occupent aujourd’hui plus de 60 % des sièges au Parlement. Le Rwanda, ajoute-t-il, figure au quatrième rang des pays contributeurs aux opérations de maintien de la paix des Nations unies. 

 

Force est de constater que la société rwandaise, qui se déchirait, il y a à peine une génération, travaille darrache-pied vers un objectif commun. Sous la direction du Président Paul Kagame, au pouvoir depuis 2000, le pays a réussi à avancer dans de multiples domaines. Il est classé le deuxième pays d’Afrique offrant le plus de facilités pour faire des affaires, juste derrière Maurice, selon l’indice de la Banque mondiale. Ayant mené à bien Vision 2020, le pays va de l’avant avec Vision 2050, qui définit les objectifs pour faire du Rwanda un pays à revenu intermédiaire d’ici 2035, et un pays à revenu élevé à l’horizon 2050. En plus d’un leadership visionnaire et de la résilience de son peuple, la transition réussie du Rwanda vers la voie du développement est indissociable de la coopération internationale, estime l’ambassadeur. Le diplomate tient à souligner l’engagement de la Chine au Rwanda comme en Afrique. « La contribution chinoise dans de nombreux secteurs est pour moi la base de la croissance durable et de la prospérité des pays africains », affirme-t-il. Il apprécie notamment les efforts de la Chine visant à construire une communauté de destin pour l’humanité. 

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