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  2022-05-23
 

Transformation par le textile

par Derrick Silimina VOL. 14 MAI 2022  ·   2022-05-23
Mots-clés: Rwanda ; textile

Une usine de confection textile chinoise permet d’accroître les revenus locaux et de développer lindustrie locale au Rwanda. 

 Un travailleur de Pink Mango C&D montre une veste fabriquée par l’usine, le 9 juin 2020. (RWANDA DEVELOPMENT BOARD) 

  

Avec son stylo soigneusement attaché à la poche de son bleu de travail, Fabrice Tuyishime observe l’usine, où des dizaines de femmes cousent des vêtements destinés aux marchés locaux et internationaux. Après une dure journée de labeur dans la célèbre usine de confection du Rwanda, Fabrice est de bonne humeur. 

 

« Depuis le jour où j’ai été embauché ici, j’ai travaillé dur pour atteindre mes objectifs financiers et remplir mes fonctions de manière exceptionnelle, et mon travail acharné a porté ses fruits récemment », a confié Fabrice à CHINAFRIQUE. Dans cette usine, Fabrice a d’abord été employé comme ouvrier général et est devenu superviseur. Puis un an plus tard, directeur de production. Il compte parmi les milliers d’employés rwandais qui ont grandement profité de la création de la société chinoise de confection de vêtements, qui les a sortis de la pauvreté. 

 

Il est de notoriété publique que de nombreuses industries du textile dans les pays en développement ont disparu après des années de récession. Mais au Rwanda, l’usine de confection chinoise transforme la vie des populations locales grâce à la création d’emplois et à l’augmentation des revenus des ménages. 

 

Alors que la Chine intensifie son transfert de technologies et de compétences, et crée davantage d’emplois afin d’aider l’Afrique dans sa quête de développement, les expériences sur le continent laissent entrevoir de belles perspectives. 

  

Une source de revenus 

 

Dans le district de Gasabo, à la périphérie de Kigali, la capitale du Rwanda, à seulement quatre kilomètres de l’aéroport international, se trouve la zone économique spéciale de Kigali, qui abrite l’une des usines de confection les plus modernes d’Afrique de l’Est, Pink Mango C&D Products Rwanda. Il s’agit de l’un des principaux fabricants et exportateurs de sacs, de vêtements, de textiles de maison et d’emballages pour une large gamme de marques internationalement reconnues. 

 

Dans sa quête d’amélioration du transfert de technologies et de développement de l’industrie textile locale, Pink Mango C&D cherche à recruter 7 500 travailleurs au Rwanda et à devenir la plus grande usine de confection de vêtements en Afrique. Cela fait suite à un accord signé en 2019 avec le Rwanda Development Board (RDB) pour la création d’une usine qui produira des vêtements pour le marché intérieur et l’exportation. 

 

Depuis l’apparition de Pink Mango C&D, les experts chinois de l’usine ont apporté connaissances et compétences au personnel local en matière de couture. Certains sont maintenant des experts en création de design. 

 

Fabrice est responsable de la production et se charge des entretiens d’embauche. « Avant, il m’était difficile de subvenir aux besoins de ma famille. Dorénavant, j’ai un salaire mensuel qui nous permet de vivre aisément. » Ainsi le directeur de production a pu acheter un terrain où il prévoit de construire une maison. Il peut également payer les frais de scolarité de ses enfants. « Je remercie les experts chinois de m’avoir transmis les compétences nécessaires qui me permettent ainsi de prendre soin de ma famille », a manifesté Anita Kaberuka, l’une des collègues de Fabrice. 

  

Vêtements d’occasion 

 

On estime que l’Afrique de l’Est importe à elle seule pour plus de 150 millions de dollars de vêtements et de chaussures usagés, en grande partie des États-Unis et d’Europe. 

 

En 2017, l’Agence des États-Unis pour le développement international a estimé que l’industrie employait plus de 350 000 personnes et générait 230 millions de dollars de recettes publiques. Elle a également soutenu les moyens de subsistance de 1,4 million de personnes au sein de la communauté d’Afrique de l’Est. 

 

Selon des experts du commerce mondial, l’Afrique possède l’un des plus grands marchés de vêtements d’occasion au monde, avec 80 % des habitants du continent portant des vêtements d’occasion principalement importés des États-Unis, d’Europe, d’Inde et du Pakistan. Cependant, ces vêtements ne sont pas nécessairement distribués une fois en Afrique mais sont souvent vendus par des intermédiaires aux communautés locales. 

 

Bien que ce commerce soit une forme de recyclage textile, il peut avoir des conséquences sociales et économiques négatives sur les marchés finaux. L’afflux de vêtements d’occasion sur les marchés africains a créé des emplois, quoique précaires. Mais ce commerce a également délocalisé les usines et freiné le développement de nouvelles. 

 

Il existe une croyance largement répandue selon laquelle les vêtements d’occasion ont contribué à l’effondrement de l’industrie textile nationale dans de nombreuses régions d’Afrique dans les années 1980 et 1990. Leur utilisation est perçue comme indigne et érode la fierté africaine. 

  

Développement de l’industrie locale 

 

Dans le but de relancer la fabrication locale, les gouvernements d’Afrique de l’Est, dont ceux du Kenya, de la Tanzanie, de l’Ouganda et du Rwanda, ont convenu en mars 2016 d’augmenter les droits de douane sur les vêtements d’occasion importés avec l’intention de les éliminer progressivement avant 2019. 

 

Dans ce contexte, le Rwanda a activement exploré la possibilité d’interdire l’importation de vêtements d’occasion. Au cours de l’exercice 2016/17, la nation d’Afrique de l’Est a augmenté la taxe sur les vêtements usagés importés de 0,20 dollar à 2,50 dollars par kg et à quatre dollars au cours de l’exercice suivant. 

 

Le directeur général adjoint du RDB, Emmanuel Hategeka, a récemment affirmé que le pays utilisait des mesures fiscales pour décourager progressivement l’importation de vêtements d’occasion, car cela nuisait à la croissance de l’industrie du textile et de l’habillement. 

 

« L’investissement de Pink Mango C&D améliorera les compétences des Rwandais, leur donnera accès à des emplois productifs et leur assurera ainsi un meilleur niveau de vie. Cela nous permettra non seulement d’augmenter nos exportations, mais aussi de réduire les importations de vêtements. Par conséquent, nous atteindrons deux objectifs en signant cet accord », a souligné M. Hategeka lors de la cérémonie de signature. 

 

Il a révélé que la fondation de Pink Mango C&D soutiendrait la création d’un écosystème de l’industrie du vêtement attirant d’autres acteurs des secteurs de la teinture, du tricot et du tissage, ainsi que des fournisseurs d’accessoires qui seront assurément de la valeur ajoutée. 

 

Selon le RDB, la décision de taxer les vêtements usagés a déjà contribué au développement des industries locales du textile et de la chaussure à mesure que la production a augmenté, et cette politique a déjà produit des résultats positifs. Le président du groupe de C&D, Gu Jingyong, a soutenu que son entreprise ne se contentait pas de rechercher des bénéfices au Rwanda, mais avait pris en considération l’impact positif à long terme de l’investissement dans ce pays d’Afrique de l’Est. « Nous avons apporté la technologie et nous espérons améliorer les conditions de vie des populations locales », a-t-il partagé. 

  

Reportage du Rwanda 

 

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