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  2022-11-15
 

L'autoroute de l'émergence

par François Essomba VOL. 14 NOVEMBRE 2022  ·   2022-11-15
Mots-clés: Cameroun ; Yaoundé

Yaoundé a procédé à l’ouverture partielle de sa toute première autoroute, une mégastructure qui connecte désormais la capitale camerounaise à laéroport international de Nsimalen. 

L’autoroute offre la fluidité entre le centre urbain de Yaoundé et son aéroport international de Nsimalen. (COURTOISIE) 

  

Ouverte à la circulation et inaugurée le 5 janvier dernier par Célestine Ketcha Courtès, ministre camerounaise de l’Habitat et du Développement urbain, l’autoroute Yaoundé-Nsimalen est un axe routier à grande vitesse. Cet ouvrage d’envergure a suscité beaucoup de fantasmes parmi les populations locales pendant sa construction, du fait de son gigantisme. Ainsi, sa mise en service fragmentaire va contribuer à fluidifier le trafic dans cette ville d’environ quatre millions d’habitants, où il est toujours difficile de circuler aux heures de pointe. 

 

L’autoroute est l’œuvre de l’entreprise China Communications Construction Company (CCCC), qui, à travers cette infrastructure, étale le savoir-faire technologique chinois. Lors de l’inauguration, la ministre n’a pas omis de remercier les hautes autorités républicaines, et a aussi encensé la coopération sino-camerounaise : « Je remercie le chef de l’État, qui a porté personnellement ce projet. Je tiens aussi à remercier nos amis chinois pour la qualité de l’ouvrage, fruit d’une amitié solide entre le Cameroun et la Chine. » 

 

La CCCC figure parmi les entreprises publiques chinoises qui maîtrisent la construction de gros ouvrages : ponts, routes et autres mégastructures. La société dispose d’un certain nombre de filiales sur les cinq continents. Classée dans le top 500 de Chine, l’entreprise enregistre un bénéfice annuel qui avoisine à ce jour près de 20 milliards de yuans (2,75 milliards de dollars). À Nsimalen, zone rase campagne, les prouesses technologiques de la CCCC sont tangibles. 

  

Une voie de communication stratégique 


Dans le but de désengorger les rues de Yaoundé effroyablement encombrées, ainsi que pour réduire les risques d’accident sur les grands axes de la capitale camerounaise, le gouvernement a adopté la construction d’une autoroute dans la capitale. 

 

La ville a connu un bond démographique qui a eu pour conséquence une forte densification de la circulation routière. Ainsi, des embouteillages perpétuels paralysent les principales voies routières de la capitale. Un handicap monstrueux qui réduit considérablement l’activité économique, ce qui constitue un frein incontestable à l’essor de la ville. 

 

C’est ainsi que les autorités républicaines ont lancé depuis quelques années un vaste programme d’urbanisation dans plusieurs villes, visant l’émergence du pays à l’horizon 2035 à travers la construction de nombreuses infrastructures de développement parmi lesquelles figure en bonne place, l’autoroute Yaoundé-Nsimalen. Celle-ci va permettre de connecter directement l’aéroport international Nsimalen au centre-ville de Yaoundé. 

 

Longue de 24 kilomètres au total, l’autoroute Yaoundé-Nsimalen devra globalement coûter 300 millions de dollars. Cette infrastructure se découpe en deux sections.  

 

La section de rase campagne, d’ores et déjà en service, longue d’environ 11 kilomètres, dispose de deux fois trois voies, recouvertes de quatre couches de bitume sur la chaussée, de trois échangeurs et de trois passages supérieurs. 

 

La section urbaine, longue de 13 kilomètres, constitue le tronçon qui traverse la ville de Yaoundé et compte trois lots. Le premier lot de la zone urbaine s’étend du carrefour des trois statuts et se raccorde au pont aérien à la section rase campagne non loin du carrefour Ahala. Il comporte deux échangeurs. Un pont aérien sera aussi installé pour raccorder le tronçon venant du ministère des Finances à celui se prolongeant à l’immeuble de la Société nationale d’investissement du Cameroun. Ceci pour améliorer la fluidité du trafic tout en assurant la circulation rapide des cortèges des hautes autorités de la République. 

 

Cet ouvrage rentre en étroite ligne avec les ambitions des hauts dignitaires du pays qui consistent à doter les grandes villes du Cameroun d’infrastructures ultramodernes. Selon Mme Ketcha Courtès, cette infrastructure s’intègre dans un grand plan de développement, qui inclut la voie de contournement de Yaoundé qui est d’une distance de près de 92 kilomètres, qui va permettre de filtrer le trafic, et faciliter le transit à l’intérieur de la capitale. 

  

Impacts socio-économiques 


Cette autoroute a permis de réduire la durée du trajet entre Yaoundé et Nsimalen à 15 minutes seulement contre 46 minutes par le passé. À terme, elle permettra le développement de nouvelle zone d’activités sur l’axe menant à l’aéroport et au niveau de l’entrée sud de Yaoundé. 

 

Constance Odile Mbatoumou, ancienne haute fonctionnaire de l’administration camerounaise, actuellement membre du Comité consultatif de l’Institut Chine-Afrique, dont la mission est de rendre fructueuse la coopération sino-africaine, indique que cette autoroute suscite pour elle deux intérêts. D’abord, l’aéroport est la porte d’entrée de tout pays. Ensuite, Yaoundé étant le siège des institutions, elle doit se doter d’infrastructures dignes de la vision 2035. Elle argue que dans ce monde en concurrence, le Cameroun doit s’arrimer aux exigences mondiales de développement des pays qui aspirent à l’émergence. De ce fait, la relation sino-camerounaise est une aubaine. Celle-ci offre des perspectives et propose des outils de réalisation. La physionomie du pays a changé, les emplois se sont créés, et la rentabilité des infrastructures pour la croissance est perceptible. 

 

De son côté, Mabelle Ewande, laborantine en géotechnique dans une société de BTP à Yaoundé et résidente du quartier Ahala, situé sur le tracé de l’autoroute, ne tarit pas d’éloge sur cette infrastructure. « L’autoroute est magnifique. J’apprécie l’apport de la Chine sur le développement des infrastructures routières au Cameroun de manière générale. Sauf que pour cette belle autoroute, il faudra construire des passages aériens pour les piétons qui ont de la peine à circuler d’un côté à l’autre de la voie rapide. Une autoroute est une infrastructure à grande vitesse qui exige donc toutes les mesures de sécurité. J’espère que les autorités vont y penser », a-t-elle précisé. 

 

Boris Menye, résident de Meyo, quartier situé sur le tracé de l’autoroute, soutient que la voie rapide va améliorer les conditions de vie des habitants du coin. En dehors de l’infrastructure en elle-même qui rend plus fluide le trafic, le quartier a aussi bénéficié d’autres équipements de grande importance pour la communauté tels que les forages en eau potable. Selon lui, l’apport chinois au développement du Cameroun est palpable. Leur travail est de qualité et les délais toujours bien respectés, a-t-il conclu. 

  

Reportage du Cameroun

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