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  2023-07-07
 

Recouvrer la santé

VOL. 15 JUILLET 2023 par Gitonga Njeru  ·   2023-07-07
Mots-clés: Rwanda ; coopération médicale ; mission médicale

Les hôpitaux rwandais bénéficient d’une modernisation significative grâce aux investissements chinois.

Des médecins chinois réalisent une opération chirurgicale sur un patient rwandais à l’Hôpital de Kibungo, dans la province de l’Est, au Rwanda, le 22 septembre 2022. (XINHUA) 


Kizzye Bikiirye, âgée de 50 ans et originaire de la capitale rwandaise, Kigali, a été le témoin privilégié des fluctuations historiques qui ont dessiné le paysage de son pays. L’un des événements marquants a été l’implication continue des entreprises chinoises, soutenues par leur gouvernement, dans l’expansion et la construction des hôpitaux, catalysant d’importantes transformations de l’infrastructure médicale au fil des ans. 

 

Après le génocide de 1994, il y avait moins de huit hôpitaux offrant des services médicaux limités en raison d’une demande croissante. L’Hôpital de référence de Ruhengeri était l’un des rares établissements fonctionnels à l’époque, selon Mme Bikiirye, comptable de profession. Elle se rendait souvent là-bas pour se faire soigner, notamment pour une pneumonie et une tuberculose. Malheureusement, de nombreuses personnes décédaient de maladies curables. Mais aujourd’hui, la situation a radicalement changé et il y a un plus grand choix d’hôpitaux publics offrant des services de meilleure qualité, explique-t-elle. 

 

Une nouvelle orientation 


Les autorités rwandaises ont confirmé que l’Hôpital de référence de Ruhengeri a été considérablement rénové et agrandi pour un montant de 36,4 millions de dollars en février 2020, grâce à des fonds alloués par la Chine. En effet, un grand nombre des anciennes installations ont été totalement refaites. 

 

Au fil des ans, le Rwanda et la Chine ont signé plusieurs accords pour le développement des infrastructures de santé, comprenant la modernisation des hôpitaux existants et la construction de nouveaux établissements. « Nous espérons mettre en place 624 nouveaux postes de santé d’ici fin 2026, qui pourraient être des petits dispensaires ou d’autres types d’établissements. Cet objectif à court terme est réaliste et atteignable. De nombreuses communautés, notamment en milieu rural, ont un besoin urgent de soins de santé », a indiqué Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais. Les fonds proviennent principalement de la Chine, avec une petite contribution de fonds locaux, et les hôpitaux seront équipés de fournitures médicales et de matériel de pointe. 

 

Selon Mme Makolo, la majorité de la population rwandaise préfère utiliser les services des hôpitaux publics plutôt que ceux des établissements privés. Le Rwanda est reconnu par l’OMS comme l’un des pays africains les plus avancés sur le plan médical. 

 

Parmi les nouveaux hôpitaux en construction, l’Hôpital du district de Nyarugenge est un exemple notoire. La construction de cet hôpital a commencé en 2018, grâce aux fonds fournis par les gouvernements chinois et belge. 

 

À la fin de l’année 2022, le Rwanda comptait 42 hôpitaux de district, 1 700 postes de santé et 500 centres de santé, ainsi que cinq hôpitaux de référence. Avec la croissance de la population, il est de plus en plus nécessaire d’avoir davantage d’établissements médicaux. De nombreux hôpitaux en cours de rénovation seront équipés d’unités spécialisées pour traiter différentes maladies et des cas spécifiques. La plupart des hôpitaux auront également un centre de cancérologie, car le cancer est un défi majeur pour le secteur de la santé. Ainsi, l’aide financière de la Chine pour améliorer les infrastructures hospitalières est d’une grande importance. 

 

La rénovation de l’Hôpital universitaire de Kigali, le plus grand du Rwanda, a été lancée le 1er juin, a annoncé Mme Makolo. Une fois les travaux terminés, il accueillera le plus grand centre de cancérologie du pays, ainsi que le plus grand centre de recherche sur les maladies tropicales et virales, dont le VIH. Le coût estimé des travaux est d’environ 150 millions de dollars. 

 

Sabin Nsanzimana, ministre rwandais de la Santé, a affirmé que les hôpitaux jouent un rôle crucial dans chaque communauté, car les besoins sanitaires des populations ne cessent d’augmenter et seront mieux servis par de nouvelles installations dotées d’unités spécialisées. « Alors que nous renforçons notre système de santé, nous nous concentrons sur les maladies les plus préoccupantes, comme la tuberculose, le VIH et l’hépatite », a-t-il expliqué. Ces maladies disposeront de leurs propres salles et installations. « Par exemple, nous prévoyons d’aménager un centre spécifique au Centre biomédical du Rwanda pour traiter la grippe. La grippe constitue une menace majeure pour la santé publique au Rwanda. Elle représente 65 % de toutes les consultations médicales dans nos hôpitaux et institutions gouvernementales. La méningite et la dysenterie constituent également une menace. Nous aurons donc également des unités spéciales pour ces maladies », a affirmé le ministre. 

 

Le Premier ministre rwandais, Édouard Ngirente (à droite), et l’ambassadeur de Chine au Rwanda, Wang Xuekun (à gauche), ont assisté à la cérémonie de pose de la première pierre du projet de rénovation et d’agrandissement de l’Hôpital du district de Masaka à Kigali, capitale du Rwanda, le 30 mars. (AMBASSADE DE CHINE AU RWANDA) 

 

La santé à l’honneur 


Lors de la cérémonie commémorant la rénovation de l’Hôpital du district de Masaka à Kigali le 31 mars, Wang Xuekun, ambassadeur de Chine au Rwanda, a souligné à la presse l’importance accordée par les dirigeants chinois et rwandais au projet. Initialement construit par la Chine en 2011, l’hôpital sera désormais rénové pour devenir un établissement moderne avec plus de 830 lits, a précisé M. Wang. Le projet d’extension et de rénovation, prévu pour être achevé d’ici juillet 2025, permettra à l’hôpital d’accueillir jusqu’à 2 000 patients par jour. 

 

« Nous avons vu l’arrivée de 22 équipes médicales et plus de 270 médecins chinois au Rwanda. Ils ont considérablement contribué à la santé du peuple rwandais », a déclaré M. Wang à l’agence de presse Xinhua. Rappelons que la Chine a envoyé sa première équipe médicale au Rwanda en 1982. M. Wang a assuré que la Chine s’engage à travailler avec le Rwanda pour améliorer le bien-être de sa population et continuera à soutenir le développement du pays. 

 

Le secteur de la santé au Rwanda a connu une croissance importante. Selon M. Nsanzimana, près de 7 % du budget national a été alloué à la santé l’année dernière. « Le secteur de la santé est en plein essor. Nous sommes également reconnaissants envers la Chine pour la construction et l’expansion des hôpitaux, ce qui a été d’une grande aide. Nous espérons poursuivre l’expansion des hôpitaux de cette manière tout au long de la prochaine décennie », a-t-il partagé.  

 

M. Nsanzimana a indiqué que le Rwanda est en discussion avec la Chine pour doubler le nombre d’hôpitaux de référence, ceux qui fournissent des soins tertiaires, dans un délai de cinq ans. L’Hôpital du district de Gisenyi bénéficiera également d’une rénovation. L’établissement accueillera une unité pour nouveau-nés et la fin des travaux est prévue pour début 2024. 

 

Grâce à la capacité des hôpitaux de référence à traiter presque toutes les maladies et à leur équipe de médecins spécialisés, les Rwandais n’ont plus besoin de quitter le pays pour obtenir des soins. « Il y a quelques années, les patients partaient au Kenya, en Europe et en Inde pour recevoir des traitements. Aujourd’hui, ce n’est plus nécessaire car nous disposons ici, au Rwanda, de certaines des meilleures infrastructures de la région », a fait savoir M. Nsanzimana. 

 

« La majorité des Rwandais sont couverts par une assurance maladie, soit environ 90 % de la population. Ils en comprennent les bénéfices », a ajouté M. Nsanzimana, précisant qu’il est envisageable et tout à fait possible d’inclure toute la population dans le programme d’assurance maladie. 

 

Le ministre a indiqué que le gouvernement envisage de discuter avec certains hôpitaux privés en vue de fusions, afin d’améliorer la qualité des services de santé. « Nous entamerons des discussions avec des prestataires de santé privés à une date ultérieure. Certains hôpitaux publics fusionneront avec des hôpitaux privés, soit par fusion, soit par rachat », a-t-il expliqué, avant d’ajouter : « Cela sera très bénéfique pour le pays. » 

 

Reportage du Rwanda 

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