La cimenterie chinoise, moteur des ambitions de développement rwandais.

Le Président rwandais, Paul Kagame (à l’avant-droite), visite l'usine de ciment AnJia à Muhanga, au Rwanda, le 3 août. 

L’ouverture de la cimenterie AnJia marque un tournant dans l’effort du Rwanda pour développer ses infrastructures et stimuler son économie. Avec un investissement de 100 millions de dollars, cette installation moderne est prévue pour fournir plus d’un million de tonnes de ciment annuellement au Rwanda, répondant ainsi à la demande nationale et boostant les exportations. 

La participation du Président Paul Kagame à l’inauguration de l’usine témoigne de son engagement déterminant dans l’avancement du Rwanda. Face à l’essor de l’urbanisation et de la démographie nationale, les besoins en logements et en infrastructures ont connu une forte hausse. La contribution d’AnJia joue un rôle majeur, générant des opportunités d’emploi, notamment pour les jeunes Rwandais, et favorisant l’expansion du marché. Située stratégiquement à environ 50 km au sud-ouest de Kigali, l’usine est sur le point d’être la première cimenterie du Rwanda. 

Le Président Kagame s’est montré optimiste quant à l’avenir, mettant en avant l’effort collectif pour rehausser le niveau de vie et développer les infrastructures sur tout le continent. 

Symbole de progrès 

AnJia, filiale de West International Holding et branche africaine de West China Cement (WCC), incarne la vision d’une Afrique davantage interconnectée. Bien que l’impact de l’usine dépasse les limites du Rwanda, une part significative de sa production est orientée vers le marché régional. Toutefois, une majeure partie, atteignant près de 79 %, répond à la demande locale rwandaise, stabilise l’offre et diminue la dépendance aux importations. 

Zhang Jimin, président de WCC, a souligné l’engagement d’AnJia à proposer des produits de qualité supérieure à des tarifs compétitifs. Cet engagement est envisagé comme un moteur de croissance socio-
économique pour le Rwanda et pour la région en général. 

Claire Kamanzi, PDG du Rwanda Development Board (RDB), a mis en avant le rôle d’AnJia en complémentarité avec les cimenteries déjà en place. La nouvelle installation vise à corriger les déséquilibres commerciaux, diminuer les coûts d’importation et répondre à la demande nationale croissante en ciment. 

Tandis que le Rwanda continue sa métamorphose, AnJia se pose comme un symbole de progrès, d’unité et de vision commune. En investissant dans cette installation moderne, le pays a franchi des étapes majeures, visant non seulement à pallier le manque d’infrastructures, mais aussi à rehausser la qualité de vie de ses habitants. « Chaque sac de ciment produit par AnJia renforce la croissance et la prospérité du Rwanda, esquissant un futur prometteur et consolidant sa position en tant que moteur du développement durable », a affirmé Mme Kamanzi. 

Avec une production quotidienne actuelle de 2 255 tonnes métriques, l’usine affiche clairement son potentiel. L’ambition majeure est de transformer le secteur du ciment en optimisant l’efficacité opérationnelle et en augmentant les capacités de production, bénéficiant ainsi aux consommateurs locaux. 

L’engagement d’AnJia à proposer du ciment à tarif réduit pourrait transformer l’industrie. Envisageant un coût unitaire de 9 750 francs rwandais (8,25 dollars) pour du ciment 32,5 et de 10 500 francs rwandais (8,9 dollars) pour du ciment 42,5, cette initiative pourrait améliorer le quotidien des populations locales ayant longtemps cherché du ciment de qualité à un prix abordable. 

Israel Byiringiro, cadre supérieur chez AnJia, a mis l’accent sur leur détermination à optimiser l’efficacité de l’usine et à lancer des projets novateurs pour accroître naturellement la capacité de production. Les premiers mois de présence de la société sur le marché sont signe de sa préparation à satisfaire la demande en ciment du pays. 

À mesure que les activités d’AnJia s’étendent, l’entreprise envisage de porter ses effectifs à près de 500 employés, favorisant ainsi l’économie locale et le marché de l’emploi. Cette expansion s’aligne sur les chiffres du ministère du Commerce et de l’Industrie, qui montrent que l’approvisionnement intérieur du Rwanda de 600 000 tonnes métriques couvre déjà près de 50 % des besoins en ciment. 

Des emplois pour les jeunes 

Lors de l’inauguration de la cimenterie, CHINAFRIQUE a interviewé de jeunes Rwandais pour recueillir leurs impressions sur les nouvelles perspectives d’emploi à venir. 

Habimana Maurice s’est exprimé avec ferveur : « L’élargissement des activités d’AnJia et l’anticipation de 500 nouveaux postes représentent une étincelle d’espoir pour nous, jeunes Rwandais. Ce n’est pas seulement des emplois, c’est la construction d’un futur meilleur pour nos familles et notre communauté locale ! » 

Alice Muhoza, diplômée de l’Université du Rwanda, avec un regard empreint d’espoir, a confié : « Ces emplois nous permettent non seulement d’assurer le bien-être de nos familles, mais aussi d’investir dans l’éducation, les soins de santé et l’amélioration de la qualité de vie pour tous nos proches. » 

Alice visualise un futur radieux, affirmant : « Pensez à l’impact de 500 nouveaux salariés dans la communauté. L’agrandissement d’AnJia va au-delà de simples constructions ; c’est la base d’une transformation. Une vie améliorée, un accès accru aux ressources et la chance de bâtir une existence stable. Cette usine symbolise notre résilience. » 

« Faire partie des équipes d’AnJia va bien au-delà d’un simple salaire ; c’est la fierté de participer au développement économique de notre nation. Chaque kilogramme de matière que l’usine fabrique, c’est non seulement des édifices que nous élevons, mais également des bases plus solides pour nos existences », a-t-elle ajouté. 

Niyigena Kalim, étudiante universitaire de 25 ans, n’est pas étonnée qu’une entreprise chinoise reconnue ait implanté une cimenterie au Rwanda, car « le Rwanda et la Chine entretiennent une belle amitié et les investisseurs chinois se sentent comme chez eux ici ».  

« La présence de cette entreprise au Rwanda reflète les aspirations de notre jeune génération. Nous sommes disposés à embrasser les opportunités qui se présentent. Ces emplois nous permettent de poursuivre nos ambitions pour le Rwanda, d’édifier un pays où le progrès est palpable et les rêves accessibles », a complété Niyigena. 

Reportage du Rwanda