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  2023-12-25
 

Une existence paisible et confortable

VOL. 15 DÉCEMBRE 2023 par Zuo Zuofei  ·   2023-12-25
Mots-clés: Vivre en Afrique ; Érythrée

Les débuts d’un enseignant chinois résidant à Asmara, capitale de l’Érythrée.

Des habitants se déplacent en chariot dans les rues d’Asmara, en Érythrée. (COURTOISIE)


Depuis mon arrivée en Érythrée il y a dix jours, je réside à l’hôtel Midian, situé dans la capitale, Asmara. Malgré le prestige de l’établissement, j’ai dû faire face à une pénurie d’eau, m’obligeant à dormir habillé sans possibilité de prendre une douche. Au cours de ces dix jours, mes dépenses s’élèvent à 14 401 nakfas (1 000 dollars). Réaliser que cette somme représente le revenu annuel moyen d’un citoyen érythréen m’a profondément troublé.

 

En parallèle, j’ai exploré plusieurs options de logement. Chaque appartement visité offrait un espace généreux, avec au moins deux chambres et un salon, souvent agrémenté d’une petite cour. Ces villas surpassent de loin tout appartement que j’ai occupé depuis ma première expatriation en 2011. Actuellement, je me trouve dans une résidence au sein d’une communauté coréenne, où les maisons, construites par des Coréens, allient équipements modernes et mobilier neuf, rappelant les standards des appartements chinois. Malgré leur confort, ces logements ne sont pas exempts d’inconvénients, notamment en raison du problème récurrent de pénurie d’eau.

 

J’essaie de m’établir


Ces jours-ci, aidé par des collègues de l’Institut Confucius en Érythrée, je me suis lancé dans la quête d’un appartement, explorant diverses options proposées par des agents immobiliers. Pour moi, ces logements semblent d’un luxe inouï. Les agents insistent pour me les présenter, probablement convaincus de la richesse supposée des Chinois. Une autre motivation pour eux est sans doute la commission qu’ils perçoivent, équivalant à un mois de loyer. Plus le loyer est élevé, plus leur gain est conséquent. Le loyer mensuel moyen de ces logements est d’environ 10 000 nakfas (650 dollars), trois à cinq fois le salaire moyen local. Bien que je puisse me faire rembourser le loyer, il m’est inconcevable de dilapider ainsi l’argent des contribuables. Une simple chambre me suffirait amplement.

 

Les agents immobiliers, persistants, continuent de me contacter malgré mon manque d’intérêt. L’un d’eux, peu fiable et ayant même passé du temps en prison, a tenté de me tromper en se faisant passer pour un directeur d’hôtel. Cette expérience a renforcé ma réticence à traiter avec lui.

 

Faute de logement définitif, je réside actuellement à l’hôtel et n’ai pas encore acquis de vélo. Obtenir une carte SIM est également un processus long, nécessitant un à deux mois, en attendant mon titre de séjour. De ce fait, je n’ai pas encore eu l’occasion d’explorer pleinement la ville. Globalement, cette dernière m’apparaît propre, spacieuse, quelque peu délabrée et basse. Elle regorge de plantes tropicales mais semble poussiéreuse, du fait du manque d’eau, et est dépourvue de rivières. Les routes, asphaltées, sont dénuées de panneaux et de feux de signalisation. L’absence d’embouteillages et la courtoisie des habitants sur les routes sont notables, et il n’est pas rare de croiser des charrettes tirées par des chevaux.

 

Mon travail va bientôt débuter, et je serai responsable des cours de langue, de calligraphie et d’arts martiaux dans deux écoles locales durant les week-ends. J’aurai besoin d’un vélo pour me déplacer entre ces deux lieux. Avant-hier, nous avons visité une école locale pour discuter de la rentrée avec la direction. L’école se trouve sur une colline aride, sans voies d’accès adéquates. Il est possible de marcher partout sans craindre d’endommager l’herbe. Après notre rencontre, notre doyen et le directeur de l’école se sont arrêtés près d’un hangar pour poursuivre leur discussion. J’ai saisi cette occasion pour capturer en photo ce moment singulier, où des questions aussi importantes étaient abordées dans un cadre aussi inattendu. Ce campus m’a rappelé les périodes difficiles en Chine, où les étudiants assistaient à leurs cours à flanc de colline.

 

Vue extérieure de l’hôtel Midian à Asmara, en Érythrée. (COURTOISIE)


Une existence paisible et confortable


En Érythrée, je ne ressens pas le dépaysement habituel associé à l’Afrique. Les clichés africains courants dans l’imaginaire chinois, comme les lions, les steppes, les déserts, ou autre mont Kilimandjaro, sont absents ici.

 

Classée parmi les nations les moins développées, l’Érythrée offre pourtant, à quelqu’un habitué à la simplicité comme moi, un cadre de vie satisfaisant. La disponibilité de nourriture, de vêtements et d’un toit suffit à mon bonheur. Observant la vie modeste et joyeuse des Érythréens, je suis convaincu que ce pays n’a rien de déplaisant. Le climat y est exceptionnel, ni trop chaud, ni trop froid, me libérant de la préoccupation constante de choisir des vêtements adaptés ou de conserver des tenues hivernales. L’air y est pur, le ciel bleu et les nuages blancs ornent chaque jour l’horizon. La beauté du paysage est telle qu’une photo digne d’une carte postale peut être capturée en un instant.

 

Il est remarquable de noter que, malgré sa pauvreté, l’Érythrée a fait preuve d’une grande générosité en donnant 50 000 dollars à Wenchuan, en Chine, après le séisme dévastateur de 2008. Un pays en développement certes, mais dont la largesse mérite notre respect.

 

La situation géographique de 
l’Érythrée est aussi un atout majeur. Situé à l’extrémité nord-est de l’Afrique, jouxtant la mer Rouge et l’océan Indien, c’est un pays littoral par excellence. Il fait face à l’Arabie saoudite et au Yémen de l’autre côté de la mer, tandis que l’Éthiopie et Djibouti sont ses voisins du sud. Avec une superficie d’environ 124 000 km² et une population d’environ 6,7 millions, il se classe respectivement 96e et 130e dans le monde pour ces indicateurs.

 

Les ressources naturelles du pays sont abondantes. La mine polymétallique d’Asmara, un investissement chinois, est actuellement la plus grande coentreprise sino-érythréenne, avec des réserves prouvées de plus de 90 millions de tonnes de cuivre, de zinc et d’autres minéraux. Malgré un littoral de 1 200 km, le pays ne possède que trois ports pour les cargos. Ses ressources halieutiques, immenses mais largement inexploitées, pourraient, si correctement valorisées, propulser l’Érythrée vers un avenir plus prospère. J’anticipe avec enthousiasme les progrès futurs de ce pays, qui pourrait aisément atteindre le statut de nation à revenu intermédiaire.

 

L’auteur est enseignant à l’Institut Confucius en Érythrée.

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