2024-09-02 |
Semences d'alliance |
VOL.16 / SEPTEMBRE 2024 par LI YIN · 2024-09-02 |
Mots-clés: coopération agricole ; Éthiopie |
Quand la Chine et l’Éthiopie cultivent la résilience agricole.
Des agriculteurs et des techniciens agricoles locaux, ainsi que des experts chinois posent pour une photo de groupe dans un champ de démonstration à Holeta, en Éthiopie, le 4 juin. (COURTOISIE)
Appelées les « piliers essentiels de l’agriculture », les semences constituent la base de la sécurité alimentaire et de la modernisation agricole. En 2021, la Chine a initié le Plan d’action pour la revitalisation de l’industrie semencière, élevant cette dernière au rang de priorité nationale pour garantir la sécurité alimentaire du pays. Avec des investissements renforcés et des efforts soutenus, la Chine a enregistré des avancées significatives en matière de recherche et d’innovation dans ce secteur. Ces trois dernières années, les semences chinoises ont gagné en notoriété sur la scène internationale. Les variétés qui ont contribué à la prospérité des régions rurales en Chine sont désormais adoptées par de nombreux pays africains, y compris l’Éthiopie, dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route ».
Au fil des ans, la collaboration entre la Chine et l’Éthiopie dans le domaine de la technologie agricole s’est intensifiée, grâce au soutien mutuel des gouvernements et à l’engagement des experts agricoles. Cette coopération a permis de lancer de nouvelles variétés de cultures et de promouvoir des techniques de culture avancées, contribuant ainsi significativement à la sécurité alimentaire, à la réduction de la pauvreté et au développement durable de l’agriculture.
Le bureau de communication de la municipalité de Holeta rend compte de la culture réussie de maïs résistant à la sécheresse à Holeta, en Éthiopie, le 4 juin. (COURTOISIE)
Cultiver de nouvelles variétés
Le maïs, l’une des trois principales cultures de l’Éthiopie, représente 30 % de la production céréalière totale du pays. Cultivé principalement dans les régions frontalières de l’ouest, du sud-ouest et de l’est, entre 1 500 et 2 200 mètres d’altitude, il joue un rôle crucial dans l’économie agricole.
Dans le but d’améliorer la production de maïs de l’Éthiopie, un projet quadriennal d’assistance scientifique et technologique a été lancé en octobre 2019 par l’Institut de biotechnologie et des sciences alimentaires de l’Académie des sciences agricoles et forestières du Hebei, en collaboration avec l’entreprise Hebei Universe Agriculture Science and Technology et l’Institut des ressources agricoles et de la planification régionale de l’Académie chinoise des sciences agricoles.
En septembre 2020, l’équipe du projet a mené des recherches en Éthiopie, démontrant des technologies pour cultiver des variétés de maïs tolérantes à la sécheresse. Quarante variétés hybrides de maïs ont été introduites pour évaluation, parmi lesquelles six ont montré une excellente adaptabilité locale et une bonne résistance à la sécheresse. Notamment, la variété Xuntian 608 a augmenté les rendements de 38,7 % par rapport aux variétés locales, recevant des éloges de la part des agriculteurs et des techniciens.
Liu Yueyang, responsable du projet, a indiqué que la culture du maïs en Éthiopie est principalement assurée par des petits exploitants pratiquant une agriculture pluviale traditionnelle, caractérisée par de faibles intrants et rendements. Il souligne qu’il y a une marge considérable pour améliorer les variétés de maïs et les méthodes de culture, renforçant ainsi le potentiel du maïs comme aliment de base essentiel en Éthiopie.
Seboka Adugna, directeur du département des sciences végétales du Holeta Polytechnic College, a loué les performances des variétés de maïs hybrides testées. Ces variétés ont une période de croissance réduite de 20 à 40 jours comparativement aux variétés locales et offrent une meilleure résistance à la sécheresse et aux maladies, ainsi que des rendements supérieurs. Les variétés telles que Zhongjin 368, Xuntian 608 et Zhongke Yu 505, adaptées aux conditions de haute altitude, ont montré des résultats prometteurs. M. Adugna envisage d’étendre la zone de plantation de démonstration l’année prochaine pour maximiser les bénéfices pour les agriculteurs locaux.
Il a également annoncé que des efforts continus seront entrepris pour promouvoir davantage la culture du maïs hybride dans plusieurs régions d’Éthiopie et pour sélectionner des variétés encore mieux adaptées aux conditions environnementales locales.
Des techniciens locaux bénéfcient d’une formation sur les techniques de culture du maïs résistant à la sécheresse. (COURTOISIE)
Un accompagnement complémentaire
En plus de développer la culture de semences de maïs hybrides, une série de mesures visant à soutenir le développement agricole en Éthiopie a également été mise en œuvre. Dans le cadre de cette coopération agricole, la Chine partage avec l’Éthiopie son expertise de longue date dans la production de maïs. À travers des démonstrations technologiques et l’envoi de techniciens agricoles expérimentés, les experts chinois transmettent leurs connaissances en production agricole et en gestion.
Dans le cadre du Plan d’action pour la revitalisation de l’industrie semencière, une équipe chinoise a organisé deux sessions de formation en technologie agricole en Éthiopie, bénéficiant à plus de 100 participants. De plus, cinq experts agricoles éthiopiens ont été invités en Chine pour une formation approfondie et des échanges. Par ailleurs, l’équipe du projet a recommandé Biru Alemu Chali, chercheur à l’Institut de biotechnologie et de technologies émergentes, au Jardin botanique tropical de Xishuangbanna de l’Académie chinoise des sciences pour poursuivre un doctorat, élargissant ainsi les possibilités d’échange et de développement des talents.
« Étudier en Chine m’a offert une expérience éducative enrichissante, avec un fort accent sur les sciences et des méthodes d’enseignement interactives qui encouragent la pensée critique et la collaboration. Les avancées rapides en science et technologie en Chine ont été extrêmement inspirantes », a rapporté M. Chali à CHINAFRIQUE. « L’ambiance collaborative et l’accès à des installations de recherche de pointe m’ont permis d’explorer de nouvelles méthodologies et idées. J’ai également participé à divers séminaires et ateliers, interagissant avec des experts de renom et des collègues de divers horizons. »
L’introduction de variétés de maïs, de technologies agricoles et de modèles de production chinois en Éthiopie a transformé des méthodes de culture obsolètes, amélioré la productivité et renforcé la sécurité alimentaire. Ces efforts contribuent également à aider l’Éthiopie à relever les défis climatiques et à progresser vers un développement agricole durable.
À l’heure actuelle, l’Éthiopie se trouve à un moment crucial pour renforcer son développement agricole et assurer sa sécurité alimentaire, rendant la coopération sino-éthiopienne plus indispensable que jamais. Le faible usage des technologies agricoles reste un obstacle majeur. Ce projet vise à partager des technologies et à encourager l’innovation pour résoudre les problèmes de sécurité alimentaire en Éthiopie.
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