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  2024-11-14
 

Aiguilles de salut

VOL. 16 / NOVEMBRE 2024 par DERRICK SILIMINA  ·   2024-11-14
Mots-clés: Zimbabwe

L’essor de la médecine traditionnelle chinoise au Zimbabwe.

Des médecins échangent avec un patient au Centre de MTC et d’acupuncture à Harare, au Zimbabwe, le 20 avril 2021. (XINHUA) 

 

Tom Dambudzo, cloué au lit par des problèmes de santé dans son village rural, n’avait d’autre choix que les analgésiques pour soulager ses douleurs. « Pendant six mois, de graves maux de dos m’empêchaient de marcher normalement, et ma dépendance aux médicaments était particulièrement stressante », confie-t-il à CHINAFRIQUE. La décision de M. Dambudzo de quitter sa maison rurale près de Bulawayo pour Harare, capitale du Zimbabwe, en quête de meilleurs soins médicaux, s’est révélée judicieuse.  

 

À Harare, M. Dambudzo a consulté un praticien de médecine traditionnelle chinoise (MTC). « Il m’a traité avec de petites aiguilles retirées au bout de 30 minutes. Après dix jours de traitement, je me sens nettement mieux », raconte-t-il. 

 

Cette démarche coïncide avec la signature d’un protocole d’accord entre le Zimbabwe et la Chine pour la coopération en MTC. Suite à cet accord, des milliers de Zimbabwéens se sont tournés vers cette thérapie ancestrale pour soigner divers maux. 

 

En 2020, le Zimbabwe a inauguré le Centre de MTC et d’acupuncture Zimbabwe-Chine au sein du groupe d’hôpitaux Parirenyatwa à Harare. Ce centre, qui inclut la plus grande école de formation et le plus grand institut de recherche en MTC du pays, a déjà traité plus de 150 personnes pour des affections variées telles que l’hypertension, les douleurs lombaires, le diabète et les hernies. 

 

Les médecins locaux explorent avec enthousiasme le potentiel curatif de cette technique thérapeutique, un système médical utilisé en Chine depuis des millénaires pour diagnostiquer, traiter et prévenir les maladies. Cette approche représente une lueur d’espoir pour améliorer l’accès à des soins de santé de qualité dans un pays confronté à des infrastructures médicales défaillantes.

 

Vue extérieure du Centre de MTC et d’acupuncture à Harare, au Zimbabwe, le 15 avril 2021. (XINHUA) 


Une alternative abordable 


En 2022, dix professionnels de la santé zimbabwéens ont été diplômés en MTC, grâce à un programme de formation dirigé par des médecins chinois, le premier du genre au Zimbabwe. Leur formation englobait des cours théoriques et pratiques, incluant l’acupuncture, la moxibustion, ainsi que le diagnostic et le traitement des maladies. 

 

Suite à leur diplôme, plusieurs d’entre eux ont choisi la pratique privée, offrant des alternatives médicinales à moindre coût, forts de leur expérience avec les traitements médicaux traditionnels chinois. Parmi eux figure Tatenda Chimbunde, qui a exploité sa passion pour soulager la douleur en ouvrant une clinique mobile d’acupuncture. 

 

« Dans ma pratique, j’ai constaté qu’après une séance d’acupuncture, la nécessité de prendre des analgésiques toutes les quatre à six heures se transformait en une prise tous les cinq à sept jours. Avec davantage de séances, certains patients ont même pu cesser complètement de prendre ces médicaments, grâce aux bienfaits thérapeutiques de l’acupuncture sur leur condition », a expliqué Mme Chimbunde à CHINAFRIQUE. 

 

La jeune pharmacienne de 26 ans souligne que la MTC est plus économique que la médecine occidentale, tout en reconnaissant l’efficacité complémentaire des médicaments occidentaux. « La MTC a moins d’effets secondaires. En tant qu’acupunctrice, j’ai observé que des traitements comme l’acupuncture, notamment pour l’arthrite et les douleurs, permettent une guérison plus rapide et durable, réduisant ainsi les coûts par rapport aux analgésiques, souvent temporaires », conclut-elle. 

 

Richard Mutingwende, acupuncteur à Harare, traite environ 20 patients par jour dans sa clinique et vise à en accueillir 50. Il affirme que l’acupuncture est efficace pour des affections résistantes à d’autres traitements. Chris Chatunga, enseignant dans le Mashonaland, témoigne des bienfaits de cette pratique : « J’ai souffert de nombreux maux de tête chroniques malgré de nombreuses dépenses en analgésiques. L’acupuncture a eu des résultats miraculeux. » 

 

La clinique de M. Mutingwende emploie diverses techniques de MTC, dont la moxibustion, la thérapie par ventouses, l’acupuncture, les remèdes à base de plantes et les pratiques intégrant le corps et l’esprit. Ces méthodes ont aidé des patients souffrant de maladies variées telles que l’arthrite, la sciatique, les maux de dos, les AVC, le diabète, l’hypertension et même l’infertilité et les troubles digestifs.  

 

Parmi les nombreux traitements anciens proposés, l’acupuncture a rencontré un vif succès. Cette technique traditionnelle chinoise, qui consiste à insérer de fines aiguilles dans des points spécifiques du corps, est largement plébiscitée pour son efficacité à soulager la douleur et à traiter diverses maladies. 

 

Coopération avec la Chine 


Selon l’Organisation mondiale de la santé, la MTC complète depuis longtemps la médecine conventionnelle et continue de montrer un potentiel prometteur. Dans de nombreux pays en développement, les remèdes à base de plantes représentent le premier recours pour plus de 60 % des enfants atteints de fièvre élevée. 

 

Certains défenseurs de la MTC affirment même que cette approche sauve davantage de vies que la médecine moderne, en évitant de nombreux effets secondaires associés aux traitements contemporains. En réponse à cette perception, le Zimbabwe a récemment renforcé sa collaboration avec la Chine pour élargir l’accès à la MTC, offrant ainsi plus d’options thérapeutiques à ses citoyens. 

 

Le ministre zimbabwéen de la Santé et de la Protection de l’enfance, Douglas Mombeshora, a exprimé sa gratitude envers la Chine pour son soutien technique qui a significativement amélioré l’offre de soins de santé au Zimbabwe. « Nous tirons également des leçons précieuses des pratiques médicinales chinoises et avons mis en place un conseil pour réguler ce secteur », ajoute-t-il. 

 

La popularité des arts de guérison traditionnels chinois s’accroît dans cette nation d’Afrique australe, attirant un nombre croissant de patients vers les cliniques locales de MTC. Brighton Chiwenga, un chauffeur de camion à Harare, loue particulièrement la moxibustion, une méthode qui a résolu son épuisement chronique après de longues heures de conduite. « J’étais souvent stressé et fatigué après avoir parcouru des centaines de kilomètres chaque semaine. J’ai essayé les médicaments modernes, mais sans grand succès. En revanche, la moxibustion a été remarquablement efficace », témoigne-t-il. 

 

Mme Chimbunde souligne l’impact transformationnel de l’acupuncture, notamment chez les patients victimes d’accidents vasculaires cérébraux. « Beaucoup perdent leur mobilité et leurs capacités cognitives, mais grâce à l’acupuncture combinée à la physiothérapie, j’ai été témoin de changements de vie significatifs. Des personnes ayant perdu tout espoir retrouvent une vie renouvelée », conclut-elle. 

 

Reportage du Zimbabwe 

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