2025-03-14 |
Un tremplin vers l'avenir |
VOL. 17 / MARS 2025 par DERRICK SILIMINA · 2025-03-14 |
Mots-clés: Zimbabwe |
Un programme de bourses chinois ouvre de nouvelles perspectives aux jeunes Zimbabwéens.
Les lauréats des bourses d’amitié Chine-Zimbabwe 2024 posent lors de la cérémonie de remise à Harare, au Zimbabwe, le 21 janvier. (AMBASSADE DE CHINE AU ZIMBABWE)
Des larmes de joie ont coulé sur les joues de Taurai Tawanda lorsqu’elle a appris qu’elle était lauréate du programme de bourses d’amitié Chine-Zimbabwe pour l’excellence académique. Lancé en 2020 par l’ambassade de Chine au Zimbabwe en partenariat avec l’Université du Zimbabwe, ce programme vise à accompagner les jeunes dans leur parcours académique et professionnel. « Je suis infiniment reconnaissante envers les autorités qui m’ont offert cette opportunité d’affiner mes compétences en enseignement du chinois, surtout à un moment où notre cabinet de conseil linguistique s’apprête à introduire cette langue dans notre offre de formation », a-t-elle confié à CHINAFRIQUE.
Pour cette professeure de linguistique basée à la capitale Harare, cette bourse représente bien plus qu’un simple soutien financier : elle ouvre la voie à de nouvelles perspectives professionnelles, notamment auprès des grandes entreprises chinoises implantées au Zimbabwe.
À 30 ans, Mme Tawanda voit dans cette opportunité une chance unique d’élargir ses horizons, tant sur le plan académique que professionnel. « C’est une occasion en or de perfectionner mes compétences pédagogiques en chinois. Mon ambition est d’aller encore plus loin et de devenir interprète internationale », a-t-elle expliqué avec enthousiasme.
Avec l’expansion croissante des échanges entre la Chine et l’Afrique, la demande pour des interprètes et des spécialistes en langue chinoise ne cesse d’augmenter. De Gabriel Nyoka, un entrepreneur de 30 ans à Harare, aux commerçants, en passant par les employés des entreprises chinoises présentes au Zimbabwe, nombreux sont ceux qui voient dans l’apprentissage du chinois un atout stratégique.
Briser les barrières linguistiques
Conscient de l’importance du chinois, langue parlée par plus d’un milliard de personnes et l’une des langues officielles des Nations unies, M. Nyoka a récemment entrepris son apprentissage à l’Institut Confucius de l’Université du Zimbabwe. Son objectif est clair : surmonter les barrières linguistiques qui entravent ses échanges avec ses fournisseurs basés à Beijing.
« Bien que de nombreux entrepreneurs chinois apprennent l’anglais pour faciliter les affaires au Zimbabwe, les différences linguistiques restent un défi majeur », a-t-il confié. « Avant, je peinais à communiquer efficacement avec mes partenaires, et cela m’a coûté plusieurs contrats. C’est pour cette raison que j’ai décidé d’étudier le chinois. »
L’inscription à l’Institut Confucius s’est révélée être un tournant décisif pour ce distributeur de produits solaires chinois. Aujourd’hui, il fait partie des 52 bénéficiaires du programme de bourses d’amitié Chine-Zimbabwe et mesure pleinement l’impact de cette formation. « C’est une véritable révolution pour moi. Grâce à cette bourse, je peux désormais établir des relations solides avec mes partenaires chinois et assurer une communication fluide », s’est-il réjoui.
L’influence grandissante de la Chine au Zimbabwe se traduit par des investissements massifs dans les secteurs minier, de la construction et de la fabrication, comme le souligne l’Agence zimbabwéenne d’investissement et de développement. Selon la Chambre des entreprises chinoises au Zimbabwe, plus de 100 000 Zimbabwéens travaillent aujourd’hui pour des entreprises chinoises établies dans le pays.
Face à cette dynamique, l’Institut Confucius joue un rôle clé dans l’enseignement du chinois, ouvrant ainsi aux Zimbabwéens des perspectives nouvelles dans le monde du travail.
« Je tiens à féliciter les 52 boursiers et à les encourager à tirer pleinement parti de cette opportunité d’apprentissage de la langue et de la culture chinoises. Leur engagement contribuera au développement du Zimbabwe et renforcera notre partenariat bilatéral », a déclaré Zhou Ding, ambassadeur de Chine au Zimbabwe, lors de la cérémonie de remise des bourses d’amitié Chine-Zimbabwe 2024, le 21 janvier à l’ambassade de Chine à Harare.
L’ambassadeur a également souligné l’importance des relations diplomatiques et éducatives entre les deux nations, rappelant que 2025 marquera le 45e anniversaire de leur partenariat. Il a évoqué le rôle précurseur de l’Université du Zimbabwe, qui a accueilli l’un des premiers Instituts Confucius d’Afrique en 2006. Depuis, plus de 16 000 étudiants y ont appris le chinois, bénéficiant régulièrement de bourses pour poursuivre leurs études en Chine.
Diverses opportunités
L’apprentissage du chinois ouvre un large éventail de perspectives dans des domaines variés : commerce international, traduction, interprétation, enseignement, relations gouvernementales, conseil culturel, journalisme ou encore tourisme. La montée en puissance de la Chine sur la scène économique mondiale renforce encore l’attrait de cette compétence linguistique.
Lors de la cérémonie, Simelisizwe Sibanda, ministre adjoint de l’Enseignement supérieur, de l’Innovation, du Développement scientifique et technologique, a exprimé sa gratitude envers la Chine pour son soutien constant au développement des ressources humaines au Zimbabwe.
Thomas Utete, secrétaire permanent du ministère de l’Industrie et du Commerce, a quant à lui souligné que cette initiative intervient à un moment clé, alors que le gouvernement met en place des stratégies pour dynamiser l’emploi et améliorer les conditions de vie des citoyens. « Ce programme illustre la volonté du secteur privé, notamment de la communauté d’affaires chinoise, de soutenir les efforts gouvernementaux en matière de création d’emplois et de développement des compétences », a-t-il fait part.
Reportage du Zimbabwe
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