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  2025-07-01
 

Les engrenages du renouveau

VOL. 17 / JUILLET 2025 par HU FAN  ·   2025-07-01
Mots-clés: EECSA

L’Exposition économique et commerciale sino-africaine à Changsha témoigne d’un nouvel élan dans la coopération industrielle. 

Kilimall présente ses services lors de la 4e EECSA à Changsha, dans la province du Hunan, le 12 juin. (HU FAN) 

  

Machines-outils et services spécialisés ont occupé le devant de la scène lors de la 4e Exposition économique et commerciale sino-africaine (EECSA), organisée en juin à Changsha, dans la province du Hunan. Ce grand rendez-vous a mis laccent sur lapprofondissement de la coopération en matière de chaînes industrielles, dans des domaines stratégiques tels que les infrastructures, l’énergie ou lagriculture. Sur place, industriels, responsables publics et entrepreneurs ont multiplié les échanges et signé une série d’accords et de protocoles qui augurent d’un nouvel essor de la coopération industrielle sino-africaine. 

Un point d’orgue de l’événement a été la conférence du 12 juin, consacrée à la collaboration industrielle sino-africaine. Elle a mis en lumière l’essor d’un réseau de partenariats dynamiques, fondé sur des solutions financières, juridiques et technologiques, appelé à soutenir cette coopération dans la durée. 

Les intervenants ont unanimement souligné que le développement des chaînes industrielles constitue désormais un pilier central d’un partenariat mutuellement bénéfique. Pour les entreprises chinoises, il s’agit d’ouvrir de nouveaux horizons d’investissement et d’implantation sur le continent. Pour les pays africains, il offre une voie pour convertir leurs ressources naturelles et humaines en capital industriel durable, tout en créant des emplois et en améliorant les conditions de vie. 

Michelle Umurungi, directrice des investissements au Rwanda Development Board, a illustré cette dynamique en évoquant la Vision 2050 de son pays, qui ambitionne de faire du Rwanda une économie à revenu élevé grâce à l’industrialisation, à l’innovation numérique, à la croissance verte et à l’intégration régionale des chaînes de valeur. « Mais nous avons compris que ce parcours ne peut se faire en solitaire », a-t-elle déclaré. « Nous voyons la Chine non seulement comme un partenaire commercial stratégique, mais aussi comme un partenaire de long terme dans notre trajectoire industrielle. » 

  

La cérémonie de signature du projet d’usine de véhicules électriques SKD et d’exploitation de la mobilité publique au Kenya se tient le 12 juin à Changsha, dans la province du Hunan. (COURTOISIE) 

  

Des investissements orientés vers l’avenir 

Au cours des cinq dernières années, les investissements directs chinois en Afrique ont atteint en moyenne plus de 3 milliards de dollars par an, selon le ministère chinois du Commerce (MOFCOM), confirmant l’intérêt croissant des entreprises chinoises pour une implantation durable sur le continent. Si les investissements dans les secteurs traditionnels tels que les infrastructures, l’agriculture et l’industrie manufacturière restent soutenus, une nouvelle dynamique s’installe dans des domaines émergents comme l’économie numérique ou le développement vert. 

Dans le numérique, les entreprises chinoises participent à la construction de centres de données, au déploiement de services de cloud computing et à l’introduction d’applications 5G, notamment dans les secteurs de la mine et de la gestion urbaine. Le commerce électronique connaît lui aussi un essor marqué, avec des plateformes telles que Kilimall ou les programmes de formation à l’entrepreneuriat lancés par Alibaba, qui aident les PME africaines à se connecter au marché mondial. 

Parallèlement, l’économie verte s’affirme. La capacité installée des projets photovoltaïques sino-africains dépasse aujourdhui les 15 000MW, selon le MOFCOM, fournissant une électricité propre à des millions de foyers. Par ailleurs, plusieurs constructeurs automobiles chinois développent des chaînes de production de véhicules électriques en Afrique du Sud, en Égypte ou au Maroc. 

L’entreprise chinoise SANY illustre bien la transition vers un développement durable. Son président pour l’Afrique, Guo Ruiguang, explique que le groupe, autrefois simple fournisseur d’engins, s’engage désormais dans les énergies vertes. Depuis 2015, SANY a lancé un parc éolien en Éthiopie, devenu clé pour l’approvisionnement de la capitale, et a finalisé en 2024 un micro-réseau éolien à l’étranger. L’entreprise prévoit d’investir 7 milliards de yuans (970 millions de dollars) dans des projets similaires en Afrique et de débuter la production locale en Afrique du Sud dès octobre. 

Ahunna Eziakonwa, secrétaire générale adjointe des Nations unies et directrice du Bureau régional pour l’Afrique du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a souligné l’importance cruciale d’une industrialisation verte pour le développement durable du continent. « Attirer les investissements dans les énergies propres permettra de répondre à une demande croissante, tout en comblant le déficit d’accès pour plus de 500 millions d’Africains encore privés d’électricité », a-t-elle souligné. 

Le PNUD soutient activement cette transition, avec des projets dans la biomasse, le solaire ou l’éolien. Et pour Mme Eziakonwa, le renforcement de la coopération avec la Chine dans ces secteurs est une priorité partagée. 

  

L’entreprise SANY présente un groupe électrogène lors de la 4e EECSA à Changsha, dans la province du Hunan, le 12 juin. (HU FAN) 

  

Un levier financier renforcé 

Lors de la même conférence, la Banque d’import-export de Chine (BIEC) et la Banque de Chine ont présenté un plan daction commun pour accompagner linternationalisation des entreprises chinoises, combinant financements de projets, services de commerce et conseils spécialisés en fusion-acquisition et en investissement. 

Pour Yang Dongning, gouverneur adjoint de la BIEC, l’objectif est clair : utiliser les projets phares de la Chine à l’étranger comme leviers pour structurer des chaînes industrielles plus intégrées, en soutenant les écosystèmes en amont et en aval. 

Présente dans plus de 160 pays, dont 50 en Afrique, la BIEC constitue un pilier financier du partenariat sino-africain. Fin 2023, son encours de prêts au commerce extérieur atteignait 3 140 milliards de yuans (437,23 milliards de dollars), finançant aussi bien de grands projets d’infrastructure que des services de proximité. 

PowerChina illustre parfaitement cette synergie. Présente dans plus de 130 pays, cette entreprise d’ingénierie a bénéficié du soutien constant des institutions financières chinoises, selon Ma Yuxin, son directeur général adjoint. « Les entreprises chinoises qui s’internationalisent ne doivent pas avancer seules », a-t-il affirmé. « La coopération étroite entre banques, entreprises et partenaires locaux est essentielle. » 

Autre acteur emblématique : Kilimall, plateforme d’e-commerce lancée au Kenya en 2014 avec le soutien chinois, devenue aujourd’hui l’un des leaders du commerce électronique en Afrique. Grâce à son ancrage local, Kilimall facilite l’implantation des marques chinoises, en fournissant des services allant du marketing au financement, en passant par la logistique et la gestion des opérations numériques. 

Chen Fuping, vice-président de Kilimall, se montre optimiste : « L’Afrique dispose de nombreux atouts : des ressources abondantes, des coûts compétitifs et des accords tarifaires avantageux pour l’export vers la Chine. » Et de conclure : « Avec une base conjointe de plus de 2,7 milliards de consommateurs, la Chine et l’Afrique constituent un marché d’avenir. Beaucoup d’entreprises relocalisent déjà leur production pour répondre à cette demande croissante. » 

  

Reportage de Changsha, province du Hunan 

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