Zhi Yueying

Les Touching China Awards, soutenus par la China Central Television, récompense chaque année les citoyens les plus inspirants du pays. 

L’une des gagnantes en 2016, Zhi Yueying, une institutrice d'école rurale, a touché le cœur des gens à travers le pays avec son attitude altruiste et son engagement dans l'éducation. 

Zhi est née et a grandi dans le district de Jinxian, dans la ville de Nanchang, capitale de la province du Jiangxi, au sud-est de la Chine. En 1980, sachant que les villages dans le district de Fengxin à plus de 200 km étaient dans un besoin urgent de professeurs d'école primaire, Zhi, 19 ans, est allée à l'école primaire de Niyang, située dans un village éloigné du district pour prendre le poste. L'école était à 45 km de la ville la plus proche à une altitude de presque 1 000 mètres. 

Perdu au fond des montagnes, le village restait inaccessible par la route. Pour se rendre à l'école, elle devait marcher le long des sentiers de montagne escarpés pendant plus de deux heures après un trajet en bus de deux heures depuis la ville la plus proche. Une fois arrivée, l'endroit était dans un état lamentable, bien pire que tout ce qu’elle avait pu imaginer. Les conditions de vie dans le village étaient difficiles, avec une pénurie de nourriture, et l'école ne disposait d’aucune ressource pédagogique. 

Cependant, malgré ces conditions, elle décida de rester et d'aider les enfants qui avaient soif de savoir. 

« Bien que les enfants dans le village n’ait pas accès au monde extérieur, l'éducation est un outil pour les aider à réaliser leurs rêves et à changer leur avenir », dit-elle. 

Les villageois étaient ravis, mais doutaient aussi que cet enseignant puisse s'installer dans un endroit aussi misérable. Leurs craintes étaient d’ailleurs fondées puisque dans les années passées, de nombreux enseignants avaient tenté de surmonter ces conditions de vie drastiques, mais aucun n'avait réussi. Cependant, Zhi s'installa et travailla dans le village montagneux pendant 36 ans. 

Zhi Yueying

Pour résoudre les problèmes locaux, Zhi a fait pousser des légumes sur un terrain et parce qu'il n'y avait pas de routes, elle et ses collègues ont dû porter leurs manuels, craies et autres fournitures dans les montagnes sur le dos. Plus tard, elle apprit à conduire une moto pour apporter de l'équipement par elle-même. 

Elle fut ensuite promue à la directrice. Elle enseignait le chinois, les mathématiques et les arts en raison du manque d'enseignants. 

Pour les élèves de l'école, Zhi est une enseignante, mais aussi une mère. Elle avait pour habitude d’aider les enfants à cuisiner des repas, à laver leurs vêtements et même à aider les pauvres avec les frais de scolarité. 

Mais ces années d'épuisement ont endommagé la santé de Zhi. En 2003, elle a été diagnostiquée avec des calculs biliaires et trois ans plus tard, sa pression artérielle non traitée a commencé à affecter sa vue. Cependant, elle s'est toujours concentrée sur ses élèves et, chaque fois qu'elle sortait de l'hôpital, elle revenait directement au travail. 

Durant les vacances d'été 2012, afin de résoudre le problème des écoles délabrées, Zhi et son mari, soutenus par les services de l'administration locale, ont peiné pendant des mois aux côtés d'autres travailleurs pour construire une nouvelle salle de classe pour l'école. Au cours des trois décennies qu’elle a passé dans les montagnes, Zhi affirme qu'elle a enseigné à plus de 1 000 enfants, soit deux générations d'étudiants du village. 

Zhi est fière de sa carrière dans la promotion de l'éducation villageoise, mais elle a aussi des regrets. Son existence isolée lui a laissé peu de temps à passer avec sa propre famille, surtout ses deux filles. 

Ce qui lui donne beaucoup de plaisir, c'est quand ses anciens élèves rentrent au village pour lui rendre visite et partager leur réussite. « Ils sont tous mes enfants », a déclaré Zhi. 

Bien qu'elle ait atteint l'âge de la retraite, Zhi a décidé de continuer à enseigner à l'école rurale. « Je suis la fille de la montagne. Je n'arrêterai pas d'enseigner aussi longtemps que ma condition physique me le permettra. »