2018-05-31 |
Les mots qui nous manquaient |
François Dubé · 2018-05-31 |
Mots-clés: Lina Ayenew; Éthiopie |
Passant d’apprenante à enseignante, Lina Ayenew a réalisé un exploit hors du commun : elle a créé le premier manuel d’apprentissage du mandarin adapté à la langue nationale de l’Éthiopie.
Quand Lina Ayenew a posé les pieds en Chine pour la première fois en 2010, elle était loin de se douter qu’elle allait, à sa manière, marquer l’histoire des relations sino-éthiopiennes.
En acceptant un poste de professeure d’anglais au Hunan (centre-sud du pays) en 2011, la jeune femme originaire d’Éthiopie s’est retrouvée plongée dans une culture qu’elle s’est empressée d’assimiler. Or, dans son apprentissage de la langue de Confucius, Lina a rapidement constaté que quelque chose clochait : les manuels en langues africaines étaient inexistants. Les apprenants du continent devaient se résigner à utiliser du matériel d’apprentissage dans une troisième langue pour aborder le chinois.
Quelques années plus tard, Lina a apporté sa pierre à l’édifice des échanges sino-éthiopiens en signant le tout premier manuel de mandarin spécialement conçu pour les locuteurs de l’amharique, une des langues officielles d’Éthiopie parlée par environ 22 millions de personnes.
« Tout comme mon voyage en Chine, ce livre a vu le jour sans que j’aie vraiment de plan concret », dit-elle, humblement.
Publié en mai 2016 à Addis-Abeba, l’ouvrage, intitulé Dalu: Introduction to Chinese for Amharic Speakers, a généré un intérêt sans précédent en Éthiopie. Les 2 000 copies se sont rapidement envolées, ce qui a surpris tout le monde, incluant la principale intéressée. « La réaction en Éthiopie a été extrêmement positive. En fait, je ne m’étais pas préparée à une telle demande », avoue-t-elle. Retour sur un parcours inspirant.
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