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  2018-05-31
 

Les mots qui nous manquaient

François Dubé  ·   2018-05-31
Mots-clés: Lina Ayenew; Éthiopie

D’étudiante à auteure

Originaire d’Addis-Abeba, rien ne prédestinait a priori Lina à la Chine. La jeune fille se laisse plutôt charmée par les États-Unis, où elle entreprend ses études supérieures en 2006. C’est par hasard qu’elle tombe un jour sur une brochure de l’Association Yale-Chine, une organisation américaine qui envoie des étudiants américains en Chine chaque année depuis 1901.

« J’ai décidé de me rendre à l’une de leurs séances d'information, même si je pensais que c’était sans espoir parce que je n’avais aucune expérience liée à la Chine. Mais à ma grande surprise, ils ont dit qu’ils acceptaient les candidats qui, comme moi, étaient des non-initiés. »

Lina est envoyée à l’École médicale de Xiangya, au Hunan, en 2010, où elle donne des cours d’anglais et de santé publique. Après ce premier contact, elle poursuit sa découverte de la culture chinoise à l’Université des langues et cultures de Beijing pendant deux ans. Lorsqu’elle revient en Éthiopie, elle est frappée par les changements qu’elle y constate.

« J’ai vraiment été étonnée de voir l’énorme impact de la Chine sur ma ville, Addis-Abeba. J’étais surprise par le nombre d’épiceries et de restaurants chinois qui avaient surgi ici et là. Les Chinois construisaient également une ligne de métro léger à travers la ville, leur présence était donc visible partout », se souvient-elle.

Elle prend vite conscience que la maîtrise de la langue est quelque chose de précieux dans ce nouveau contexte.

« J’ai rencontré de nombreux ressortissants chinois qui travaillaient à Addis. Voyant que je parlais chinois, beaucoup m’offraient du travail. Les traducteurs chinois-amharique étaient très demandés. Or, à l’époque, on ne trouvait pas beaucoup d’Éthiopiens qui parlaient couramment le mandarin. »

Et avec raison : il n’existait à l’époque aucun manuel de langue chinoise en amharique. C’est ainsi qu’a germé en elle l’idée d’en créer un. « Donc, un peu comme un hobby, je me suis mise à écrire ce livre. C’est ainsi que tout a commencé. »

Son expérience en tant qu’étudiante lui a été précieuse dans ce processus d’écriture. Plusieurs Éthiopiens se découragent après quelques semaines d’études, explique-t-elle, car le système de translittération du chinois est difficile à apprendre et que le contenu des leçons est déconnecté de leur vécu quotidien.

Ainsi, son manuel enseigne la prononciation chinoise directement avec l’alphabet amharique, permettant aux Éthiopiens d’aborder cette langue étrangère par un sentier familier. « En fait, je suis d’avis que l’alphabet amharique capture les sons chinois beaucoup mieux que l’alphabet anglais », dit-elle.

De plus, les textes abordent des thèmes qui ont un lien direct avec la vie et la culture des Éthiopiens, réduisant la distance culturelle. « J’ai fait en sorte que le livre inclue des contextes particuliers à l’Éthiopie pour que les lecteurs puissent dresser des parallèles entre notre culture et la culture chinoise. » Le manuel est en outre accompagné de leçons audio pour bien enseigner les bases de la prononciation et, pierre d’achoppement des apprenants africains, les variations toniques du mandarin.

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