中文 ANGLAIS Beijing Information
Édition du mois
  2016-04-07
 

Changement de priorités

par Hannah Edinger | VOL.8 AVRIL 2016 CHINAFRIQUE
Mots-clés: rééquilibrage de l’économie chinoise;Afrique

La période durant laquelle la Chine connaissait des taux de croissance économique à deux chiffres est terminée. La seconde économie mondiale est maintenant en phase de rééquilibrage et ne sera plus entraînée par le surinvestissement, mais par les consommateurs et les services. Lors de la session annuelle de la XIIe Assemblée populaire nationale (APN) – le plus haut organe législatif de Chine – qui s’est déroulée en mars à Beijing, les perspectives de croissance pour 2016 en Chine ont été fixées entre 6,5 et 7 %, les plus basses en 25 ans.   

Cette transformation de la structure économique, moins focalisée sur les grands projets d’infrastructure et d’une moindre intensité en ressources, était attendue depuis longtemps. Comme l’ont montré la session de l’APN, la session plénière du XIIe Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) – l’organe de consultation politique suprême – ainsi que les réunions postérieures, la surcapacité économique et la pollution sont des questions prioritaires. Elles sont aussi présentes dans le XIIIe Plan quinquennal (2016- 2020), qui se concentre sur une voie de développement plus durable, notamment en termes de questions environnementales et sociales. 

  

Un impact global 

Le changement structurel et le recalibrage qui touchent actuellement la configuration économique en Chine vont continuer à avoir des impacts globaux et à redéfinir des relations en termes d’engagements avec ses principaux partenaires commerciaux. Parmi eux, de nombreux pays africains qui ont beaucoup bénéficié des précédentes poussées de croissance en Chine. Un certain nombre de pays d’Afrique sub-saharienne ont aussi été excessivement dépendants de la demande chinoise en ressources naturelles pour leur performance économique. 

Même si à 6,5 % selon les estimations les plus basses, le PIB chinois affiche une bonne santé, le ralentissement d’une croissance chinoise à deux chiffres à un chiffre, conjugué à des cours plus bas des matières premières, a déjà eu des répercussions sur les pays africains : des monnaies plus faibles, des pénuries en devises, des déficits budgétaires plus importants et des taux de croissance modérés. Les pays et les entreprises africaines cherchent maintenant à mieux comprendre les nouvelles réalités chinoises pour s’adapter.   

Le Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) − un canal pour la politique étrangère commerciale de la Chine vis-à-vis de l’Afrique qui se déroule tous les trois ans – a toujours prôné un engagement politique, économique, social, sécuritaire et de développement. Lors du Sommet de Johannesburg du FCSA en décembre dernier, on a constaté un déplacement dans les priorités, indiquant le besoin d’un modèle d’engagement commercial plus équilibré, davantage focalisé sur les secteurs non liés aux ressources. C’est la direction qu’indique la « Déclaration de Johannesburg », avec des engagements mettant l’accent sur le soutien à la construction d’infrastructures et de la capacité industrielle et sur les mécanismes de financement. 

  

Coopération version 2.0  

Lors du Sommet, l’engagement du Président chinois Xi Jinping de fournir l’assistance de la Chine pour 10 nouveaux projets de coopération s’est accompagné de la création du Fonds de coopération pour la capacité industrielle Chine-Afrique doté de 10 milliards de dollars. Ce fonds est opérationnel depuis janvier et il est déjà considéré comme une version améliorée de la coopération sino-africaine. Il va accompagner les investissements des entreprises chinoises dans les secteurs à valeur ajouté en Afrique, notamment le secteur manufacturier, des hautes technologies, de l’agriculture, de l’énergie et des infrastructures.  

Le Fonds de développement Chine-Afrique, mieux établi et opérationnel depuis 2007 suite aux engagements du premier Sommet du FSCA qui s’est déroulé à Beijing en 2006, verra son capital passer de 5 à 10 milliards de dollars. Xi Jinping s’y est engagé. Ce fonds, qui est principalement lié aux investissements dans les ressources naturelles et les matières premières, participe aussi activement aux projets industriels et de construction d’infrastructures. 

Ces différents engagements de financements vont accompagner le plan de coopération formulé par Xi Jinping, avec une priorité plus grande donnée à l’industrialisation, à la modernisation agricole, à la construction d’infrastructures, à la coopération dans les services financiers, au développement vert et à la facilitation du commerce et des investissements.   

Avec la fin de la « décennie de croissance en or » de la Chine, cette version 2.0 de coopération telle qu’elle est proposée sera importante pour l’Afrique. Le rééquilibrage de la Chine doit aller de pair avec celui de l’Afrique. Il n’y aura en effet plus jamais une autre Chine et l’impact que le pays a eu sur le marché des matières premières et sur les pays reposant sur les ressources minérales est unique. Les économies africaines doivent trouver un nouveau modèle de développement, et rapidement. 

Au cours de la décennie passée, les relations sino-africaines ont mûri pour passer de la séduction politique à des engagements entre entreprises plus prononcés. Un éventail de plus en plus large d’entreprises chinoises réfléchissent à des investissements dans des secteurs divers et variés ainsi qu’aux différentes opportunités. L’Afrique devrait aussi considérer les différents secteurs en Chine à l’avenir. Le recalibrage intérieur en Chine va par conséquent forcer les entreprises africaines à redéfinir leurs propositions de valeur. 

  

(Hannah Edinger est directrice associée à Frontier Advisory Deloitte. Les opinions présentées dans cet article sont celles de l’auteure et n’engagent pas Deloitte.) 

Imprimer
Liens: french.china.org.cn   |   LA CHINE AU PRÉSENT   |   La Chine Pictorial   |   Xinhuanet   |   Le Quotidien du Peuple   |   CCTVfr
Radio Chine Internationale   |   Réseau sur la coopération sino-africaine
24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine
Copyright CHINAFRIQUE tous droits réservés 京ICP备08005356号
PARTAGER
Facebook
Twitter
Weibo