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  2018-12-24
 

Une mère poule

par Li Xiaoyu  ·   2018-12-24
Mots-clés: Coopération agricole

Ma Lina donne une formation à ses élèves.

 

La fin approche. Alors que son retour en Chine se profile, Ma Lina est encore occupée à animer des sessions de formation pour ses collègues et étudiants de l’Université d’Holeta pour la formation technique et professionnelle à l’agriculture (FTPA). C’est dans cet établissement de la région d’Oromia, située à plus de 50 kilomètres d’Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie, que la technicienne chinoise en élevage et production animale a passé les cinq dernières années de sa carrière professionnelle. À 55 ans, cette année sera celle à la fois de son retour au pays et de son départ à la retraite. 

Son premier séjour en Afrique remonte à 2004, année à laquelle Madame Ma a été envoyée au Nigéria par le ministère chinois de l’Agriculture de l’époque et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, dans le cadre d’un programme de coopération Sud-Sud agricole. Elle a tissé dès lors un lien d’amitié profonde avec les Nigérians.  

De retour début 2007 à Chengdu, sa ville natale, elle s’est lancée dans la production porcine, sans jamais toutefois renoncer à l’idée de retourner en Afrique. Sept ans plus tard, l’occasion se présente. Avec la restructuration économique en cours chez elle, l’élevage cesse d’être un pilier de l’agriculture locale. Madame Ma en profite pour remettre les pieds fin 2013 sur le continent africain. 

Malgré les inconforts inévitables liés à la vie quotidienne dans un pays étranger, elle dit n’avoir jamais regretté sa décision. « Quand je vois la soif d’apprendre dans les regards allumés de mes élèves, je sens une lourde responsabilité peser sur mes épaules. Je me donne donc corps et âme dans l’espoir de les aider à passer avec succès l’évaluation COC (centre of competence test) et les initier aux techniques chinoises en matière d’élevage moderne », confie la technicienne à CHINAFRIQUE.  

À cet effet, elle n’hésite pas à illustrer ses exposés à l’aide de PowerPoint et de photos pour rendre son enseignement plus accessible aux apprenants. Mais ses efforts ne se limitent pas à la formation. Étant l’un des premiers instructeurs chinois envoyés à l’Université d’Holeta, elle est responsable également de l’introduction et de la démonstration de nouvelles techniques aux enseignants et étudiants de l’école, mais aussi aux exploitants agricoles des régions voisines. 

 

 

Ma Lina en train de former des techniciens et des éleveurs éthiopiens.

 

Le croisement des poules 

L’élevage des poules est une activité importante dans la région d’Oromia. Or, les poules de races locales sont de petite taille et de croissance lente. De plus, elles ne produisent pas beaucoup de viande. Ce constat rappelle à Madame Ma une technique qui consiste à croiser les coqs de races locales avec des poules de chair sélectionnées pour produire des poules hybrides. Cette méthode est déjà largement répandue dans les zones rurales en Chine, et avec raison. Ces poules hybrides sont supérieures en production, en qualité de chair et en rapidité de croissance par rapport aux autres races, et sont abattues généralement à l’âge de 110 jours. Fortes de ces atouts, elles jouissent souvent d’un prix de vente plus élevé sur le marché, et par conséquent ne cessent de gagner en popularité auprès des fermiers chinois. 

Persuadée de son efficacité, Madame Ma propose à plusieurs reprises cette technique aux responsables de l’université, mais en vain. De fait, en raison d’un budget plutôt modeste, l’école est tout d’abord réticente à sa proposition – le coût pour alimenter les poules pourrait à lui seul s’établir à plus de 20 000 birrs éthiopiens (740 dollars).  

Pour dissiper leurs inquiétudes, Madame Ma adapte son projet, en minimisant au maximum les dépenses éventuelles. Le nouveau plan est ainsi accepté et mis en œuvre en 2017. Au terme de l’essai, 100 poules hybrides sont produites. Bien que cette technique n’ait rien d’une découverte récente, c’est pourtant la première fois qu’elle fait son apparition dans la région d’Oromia. Comme l’indique M. Merga Nagassa, doyen de l’Université d’Holeta pour la FTPA, les instructeurs chinois ont apporté avec eux de grands changements. « Si ces projets de démonstration des techniques agricoles sont concrétisés, non seulement la qualité de l’enseignement de l’école sera améliorée, mais les agriculteurs locaux pourront aussi en bénéficier. »   

La restauration du poulailler   

L’autre programme de démonstration mis en avant par Ma Lina concerne aussi l’élevage des poules. De fait, le poulailler de l’université a été construit il y a plus de dix ans. Avec une vieille toiture en tôles de fer rouillées, les fuites d’eau de pluie sont choses communes. Il arrive fréquemment aussi que des rats se faufilent à l’intérieur et mordent des poulets. On a bien essayé de colmater les trous dans le mur avec des sacs d’alimentation, mais sans résultat. Cela pose des problèmes au contrôle des maladies dans le poulailler, nuisant à la production. Pour toutes ces raisons, le poulailler a été abandonné il y a cinq ou six ans. Comme l’université n’avait pas assez de moyens pour construire un nouveau poulailler, Madame Ma a proposé de restaurer l’ancien. 

Suivant cette proposition, et malgré ses contraintes financières, l’université n’a épargné aucun effort pour réunir des fonds, dans le but de remettre à neuf le poulailler au plus tôt. Ainsi, les travaux de restauration du poulailler, qui est l’un des huit programmes de démonstration de la mission chinoise pour cette année, ont été inaugurés début mars. À la demande de l’Université d’Holeta, le plan inclut non seulement la remise en état de la porte, des fenêtres (100 m2), de la toiture (220 m2), mais aussi la construction du mur (460 m2), et des installations comme les juchoirs et les nichoirs pour les poules pondeuses. Sous la coordination de Madame Ma, les travaux de rénovation sont achevés au bout de deux mois et sont bien accueillis par l’école et les fermiers aux alentours. 

La reconnaissance vient aussi « d’en haut ». Dans une lettre de remerciement adressée début juillet à Han Changfu, ministre chinois de l’Agriculture et des Affaires rurales, son homologue éthiopien, M. Eyasu Abraha, a hautement salué la performance de la mission chinoise, à l’image de Madame Ma. « Les experts agricoles chinois, qui partagent leur expérience et leur expertise avec nos instructeurs locaux, ont joué un rôle essentiel, en dotant les étudiants de connaissances, de compétences et d’attitudes de base qui leur permettront de réussir dans leur carrière professionnelle », apprécie le ministre.   

*Pour vos commentaires : lixiaoyu@chinafrica.cn 

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