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  2019-03-13
 

En lieu sûr

par François Essomba  ·   2019-03-13
Mots-clés: réfugié; Cameroun

(COURTOISIE)

En tant que pays qui jouit d'une stabilité sociale depuis de nombreuses décennies, le Cameroun est une destination de choix pour les réfugiés d'Afrique centrale. Dans son rapport publié le 31 janvier 2018, le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a dévoilé que le nombre de réfugiés vivant au Cameroun était de 665 947.

Il existe huit camps de réfugiés dans le pays. Minawao dans l'extrême nord, Gam et Borgof dans l'Adamaoua, et Gado-Badzez, Timangolo, Mbile, Lolo et Ngari-Singo dans l'est.

Selon le HCR, le centre de transit de Gourenguel (région de l'extrême nord du Cameroun) continue de recevoir un nombre croissant de nouveaux arrivants en raison de la recrudescence des attaques du groupe terroriste Boko Haram.

Le HCR a également annoncé le lancement de l'enregistrement biométrique au camp de Minawao, qui abrite la plus forte concentration de réfugiés nigérians.

La Coordonnatrice résidente et humanitaire des Nations unies, Allegra Baiocchi, a lancé un appel de fonds de 10 millions de dollars pour la prise en charge de ces réfugiés. Ces derniers sont originaires de pays tels que la République centrafricaine, le Tchad, le Nigeria, le Rwanda et la République démocratique du Congo.

Trouver un lieu sûr

Depuis les années 70, le Cameroun a toujours été ouvert aux réfugiés, comme avec les Tchadiens fuyants la guerre civile entre les nordistes et les sudistes. Vu l'ampleur du phénomène, un camp du HCR a été créé pour mieux gérer les arrivants. Ont ensuite commencé les crises rwandaise et burundaise, les tensions ethno-religieuses au Soudan, les coups d'État en Sierra Leone, la longue guerre au Libéria, la discrimination en Guinée équatoriale, les mutineries congolaises et centrafricaines et la guerre civile en Angola, qui ont amené un grand nombre de réfugiés au Cameroun.

Le camp Minawao, situé dans la région de l'extrême nord du pays près de la frontière entre le Cameroun et le Nigeria, constitue un refuge pour les Nigérians qui fuient les horreurs de Boko Haram. À l'entrée du camp se trouve un poste de sécurité du bataillon d'intervention rapide (BIR), unité d'élite des forces de défense camerounaises, servant de ligne de front face au groupe terroriste. Les membres du BIR interrogent et évaluent tous les réfugiés qui entrent dans le cantonnement.

Près du point de contrôle se trouve un hôpital construit par le Cameroun, non seulement pour assurer la prise en charge des réfugiés, mais également pour prévenir les épidémies. Les réservoirs d'eau potable et les installations d'ablution font partie des infrastructures indispensables au soin des réfugiés.

À perte de vue, des rangées de tentes, estampillées du logo du HCR, fournissent des logements temporaires aux familles qui tentent d'entreprendre une nouvelle vie.

Création d'emplois

La plupart des réfugiés étant des femmes et des enfants, des mesures ont été prises pour favoriser leur développement personnel.

Les écoles construites dans le camp veillent à ce que les enfants de réfugiés reçoivent une éducation. Selon Baiocchi, les écoles permettent d'améliorer le taux d'alphabétisation des enfants et leur promettent un avenir meilleur.

Un autre aspect important du programme en faveur des réfugiés est la formation professionnelle des femmes. Le programme d'appui et d'intégration des réfugiés du gouvernement camerounais forme les femmes à la fabrication de poisson fumé et à la fabrication de produits d'entretien, de jus de fruits et de produits à base de soja. Ces formations leur permettent de gagner en autonomie et de mieux s'intégrer sur le marché du travail local.

Il y a un changement notable dans la prise en charge des réfugiés au Cameroun, où le gouvernement, en collaboration avec le HCR, a lancé un programme d'autonomisation afin de répondre aux problèmes de financement nécessaires pour aider ces communautés. Ce projet est principalement destiné aux réfugiés et demandeurs d'asile, aux résidents de Yaoundé et aux habitants d'autres grandes villes camerounaises, dont Douala, la capitale économique.

Besoin de plus de soutien externe

Le Cameroun a également invité la communauté internationale à apporter un soutien financier aux pays accueillant des réfugiés sur leur sol. Ce financement peut aider à résoudre les difficultés liées à l'accès à l'eau potable, à l'hygiène et à l'assainissement des abris de réfugiés, ainsi que les problèmes de santé.

Cet appel est d'autant plus nécessaire que Baiocchi a dénoncé que le Cameroun avait le moins de fonds humanitaires en Afrique en 2018.

« Cette situation est inacceptable. Les donateurs doivent en faire plus », s'est-elle exprimée. Selon Baiocchi, dans l'est du pays, le Cameroun a accueilli 250 000 nouveaux réfugiés de République centrafricaine, la situation instable n'ayant pas changé. « Il est impossible de s'appuyer uniquement sur le gouvernement camerounais », a-t-elle ajouté.

Reportage du Cameroun

Pour vos commentaires : liuwei@chinafrica.cn

 

L'Éthiopie révise le droit des réfugiés

Le Parlement éthiopien a révisé l'une de ses lois sur les réfugiés. Celle-ci leur permet dorénavant de bénéficier de nouveaux droits, le plus important étant celui d'obtenir un permis de travail.

L'Administration éthiopienne pour les questions relatives aux réfugiés et aux rapatriés (ARRA), en collaboration avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), a participé au processus d'élaboration de la révision de la loi sur les réfugiés.

Parmi ses autres avantages figurent l'accès à l'enseignement primaire, l'obtention d'un permis de conduire, l'ouverture de comptes bancaires ainsi que l'enregistrement légal des faits d'état civil tels que les naissances et les mariages.

La révision propose ainsi une solution consistant à être plus inclusif avec les réfugiés dans les systèmes nationaux de santé et d'éducation plutôt que de créer des systèmes parallèles à un coût supplémentaire. En fournissant une autorisation légale de trouver un emploi, cela aide également à rendre les réfugiés plus autonomes et, en retour, à contribuer aux économies locales par la consommation et la fiscalité.

Le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés Filippo Grandi a déclaré que l'adoption de cette loi est historique et marque une étape importante dans la longue tradition d'accueil de réfugiés en Éthiopie.

« En permettant aux réfugiés de mieux s'intégrer à la société, l'Éthiopie respecte non seulement ses obligations en vertu du droit international des réfugiés, mais sert également de modèle aux pays hôtes dans le monde », a affirmé Grandi.

Sur sa page Facebook officielle, l'ARRA a publié que l'Éthiopie était l'un des pays d'accueil de réfugiés les plus importants au monde et le deuxième en Afrique, après l'Ouganda. En octobre 2018, il y avait 926 263 réfugiés en Éthiopie. 99 % des réfugiés proviennent du Soudan du Sud, de la Somalie, de l'Érythrée et du Soudan.

L'Éthiopie accueille depuis des décennies des réfugiés et continue d'appliquer une politique d'asile qui offre un refuge sûr à ceux qui le cherchent.

Selon le HCR, les réfugiés en Éthiopie sont accueillis dans 26 camps où les services et les perspectives sont insuffisants et dépendent principalement de l'aide humanitaire. Le pays est également l'un des premiers pays africains à participer au cadre global pour la réponse des réfugiés, ensemble d'engagements définis par l'Assemblée générale des Nations unies, visant à améliorer la protection des populations migratoires.

L'Éthiopie a révisé sa loi sur les réfugiés un mois à peine après que l'Assemblée générale des Nations unies ait approuvé le Pacte mondial pour les réfugiés le 17 décembre 2018. L'engagement pris dans ce pacte en faveur d'une action commune implique de relever les défis spécifiques auxquels sont confrontés les pays hôtes. 

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