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  2024-11-12
 

Climat de confiance

VOL. 16 / NOVEMBRE 2024 par ZHANG CHENG  ·   2024-11-12
Mots-clés: changement climatique

Quand la Chine et l’Afrique sèment les graines d’un avenir vert.

Centre géothermique de 35 MW de Sosian Menengai dans le comté de Nakuru, au Kenya, le 26 mai 2023. (XINHUA) 


Au cours de l’été 2024, des températures record ont été enregistrées à travers le monde, soulignant l’escalade des impacts et des risques du changement climatique. L’Afrique, en particulier, est confrontée à des défis croissants. Ces dernières années, la fréquence et la gravité des catastrophes climatiques ont augmenté, menaçant sérieusement la sécurité alimentaire, l’énergie, l’équilibre écologique et le développement socio-économique du continent. 

 

Lors de la 28e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques en 2023, plus de 100 pays ont signé l'engagement mondial en faveur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Selon les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), pour contenir le réchauffement climatique à 1,5 °C, il sera nécessaire de tripler la capacité mondiale en énergies renouvelables d’ici 2030 et de doubler le taux d’amélioration annuel de l’efficacité énergétique, passant de 2 % à plus de 4 % chaque année jusqu’à 2030. 

 

Opportunités et défis 


Dotée de ressources énergétiques renouvelables exceptionnelles, l’Afrique joue un rôle crucial dans la transition énergétique mondiale et le développement durable. Selon un rapport de l’AIE, le continent est riche en énergies renouvelables, avec des réserves solaires, éoliennes et hydroélectriques qui représentent 40 %, 32 % et 12 % des réserves mondiales, respectivement. De plus, l’Afrique regorge de minéraux essentiels tels que le cuivre, le cobalt et le lithium, indispensables aux technologies des énergies renouvelables, ce qui lui confère une importance stratégique majeure pour la transition mondiale vers une économie à faible émission de carbone. 

 

Cependant, malgré ces vastes réserves, l’Afrique doit encore intensifier ses efforts pour exploiter pleinement ces ressources. À titre d’exemple, le continent a seulement ajouté 3,74 GW de capacité solaire en 2023, soit moins de 1 % de la nouvelle capacité installée à l’échelle mondiale. D’après un rapport de l’IRENA, seulement 2 % des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables des deux dernières décennies ont été réalisés en Afrique.  

 

Par ailleurs, les financements actuels dédiés au climat en Afrique sont largement insuffisants. La Climate Policy Initiative estime que le continent nécessite un financement climatique de 2 500 milliards de dollars pour la période 2020-2030, avec un coût total estimé à 2 800 milliards de dollars pour la mise en œuvre des engagements nationaux durant cette même période. 

 

Pour mobiliser ces fonds essentiels, les nations africaines doivent élaborer des politiques incitatives efficaces, améliorer le climat des affaires, optimiser la construction d’infrastructures critiques telles que les réseaux de transport et d’électricité, et renforcer la coopération énergétique, tant bilatérale que multilatérale. 

 

Ressources complémentaires 

 

La coopération sino-africaine est bien positionnée pour jouer un rôle majeur dans les énergies renouvelables. Ces dernières années, la Chine a renforcé son soutien politique, participé aux échanges internationaux et lancé des projets pilotes, favorisant un développement à grande échelle. Ces initiatives ont consolidé les chaînes de production, accéléré l’innovation, standardisé les produits et réduit les coûts, contribuant ainsi à l’essor global des énergies renouvelables.  

 

Depuis 15 ans, la Chine est le principal partenaire commercial de l’Afrique et une source majeure d’investissements. Dans le cadre du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) et de l’initiative « la Ceinture et la Route », la coopération énergétique sino-africaine a fortement évolué : la transition vers une économie sobre en carbone est devenue prioritaire, les projets d’énergie propre « petits et beaux » complètent les grandes installations, les modèles d’investissement se diversifient, et une attention accrue est portée à la gestion ESG (environnementale, sociale et de gouvernance), à la création d’emplois locaux et à l’intégration communautaire. 

 

Le Sommet 2024 du FCSA tenu à Beijing au début de septembre a jeté des bases solides pour la future coopération en matière de développement économique, commercial et d’investissement entre les deux parties, avec un accent particulier sur la promotion de l’utilisation des énergies propres et la réalisation d’un développement durable. 

 

Lignes et pylônes de transmission à Bangui, en République centrafricaine, le 2 juin 2022. (XINHUA) 


Adaptation locale  


Le développement industriel adapté aux spécificités locales est essentiel pour la coopération sino-africaine. En Afrique subsaharienne, le marché des énergies renouvelables distribuées est vaste et touche divers secteurs. La Chine doit donc diversifier ses stratégies d’investissement, en passant des projets énergétiques centralisés à des initiatives de plus petite échelle et en explorant des modèles de financement innovants. 

 

La Chine a fait des avancées notables dans le domaine du « photovoltaïque plus », diversifiant les applications de cette technologie. Notamment, le projet « photovoltaïque et agriculture » a permis de déployer des installations de plus de 30 GW, bénéficiant à l’agriculture, la pisciculture, les serres, l’élevage, et la culture du thé. Étant donné que l’agriculture est un pilier de l’économie africaine, l’approvisionnement en énergie stable est vital. L’expérience de la Chine dans ce domaine peut être adaptée aux conditions spécifiques de l’Afrique pour piloter des projets innovants, favorisant ainsi une modernisation agricole efficace et à faible émission de carbone. 

 

L’industrie chinoise de l’énergie éolienne et solaire, leader mondial en termes de capacités de conception et de fabrication, contribue également à la réduction continue des coûts. Ces technologies et savoir-faire peuvent aider l’Afrique à développer des industries manufacturières « vertes » adaptées aux conditions locales et répondant à la demande du marché, ce qui crée des emplois, augmente la valeur ajoutée des produits, et stimule le développement économique local. 

 

Le développement des talents est crucial pour cette transformation. La Chine peut proposer des formations spécialisées pour renforcer les compétences des travailleurs africains en énergies renouvelables. Une coopération accrue en éducation et formation professionnelle favorisera l’autonomisation des jeunes et des femmes, promouvant ainsi l’égalité des sexes et l’entrepreneuriat. 

 

La route vers une coopération fructueuse dans les énergies renouvelables est longue, et il est crucial d’établir un partenariat de confiance mutuellement bénéfique. Ce partenariat est également avantageux pour les entreprises chinoises, leur permettant de mieux comprendre les besoins du marché africain, de naviguer entre les différences culturelles et commerciales, et d’améliorer leur intégration locale. 

 

Comme le dit un proverbe africain : « Si tu veux aller vite, marche seul mais si tu veux aller loin, marchons ensemble. » Nous espérons que la Chine et l’Afrique pourront unir davantage leurs forces, coopérer sincèrement et œuvrer pour un développement coordonné de l’humanité et de la nature. 

 

L’auteur est associé de recherche au programme d’investissement durable de l’Institut mondial des ressources, en Chine. 

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