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  2025-05-06
 

Rivière de savoirs partagés

par XIA YUANYUAN et DONATIEN NIYONZIMA  ·   2025-05-06
Mots-clés: revitalisation rurale ; élimination de la pauvreté

Deux ambassadeurs africains réfléchissent aux stratégies de réduction de la pauvreté de Nujiang. 

Des villageois donnent un spectacle de chants et danses traditionnels pour des touristes, dans le village de Qiunatong, district de Gongshan, préfecture autonome Lisu de Nujiang, province du Yunnan, le 28 mars. (HU JUN) 

  

Diplomates, responsables gouvernementaux et experts venus de 34 pays et régions ont partagé leurs expériences en matière de réduction de la pauvreté à l’occasion du Forum international 2025 sur la gouvernance de la pauvreté et le développement mondial, tenu le 29 mars à Lushui, dans la préfecture autonome Lisu de Nujiang (province du Yunnan). Les discussions ont porté notamment sur les moyens de promouvoir le développement durable ainsi que sur la revitalisation et la modernisation globales des zones rurales. 

Durant le forum, les journalistes de CHINAFRIQUE Xia Yuanyuan et Donatien Niyonzima ont interrogé l’ambassadeur du Cameroun en Chine, Martin Mpana, ainsi que l’ambassadeur du Lesotho en Chine, Kenneth Sentle Rabale, sur la possibilité d’appliquer les expériences réussies de Nujiang aux initiatives africaines en matière de lutte contre la pauvreté. 

 

Martin Mpana, ambassadeur du Cameroun en Chine. 

  

Culture et progrès 

Lors de sa visite à Nujiang, l’ambassadeur du Cameroun en Chine, Martin Mpana, a souligné combien l’adaptation des stratégies de réduction de la pauvreté aux spécificités locales, tout en respectant les traditions culturelles, était essentielle. Selon lui, la démarche chinoise visant à préserver les cultures des minorités ethniques constitue une source d’inspiration précieuse pour le Cameroun, notamment pour soutenir les communautés autochtones telles que les Pygmées. 

M. Mpana a insisté sur l’importance d’intégrer la préservation culturelle au développement : « À Nujiang, les minorités ethniques préservent et enrichissent leurs traditions tout en profitant d’infrastructures modernes et d’un meilleur accès à l’éducation. Cet équilibre garantit que leur identité ne sera pas diluée par les avancées économiques. » 

Évoquant les défis propres aux communautés autochtones camerounaises, notamment l’isolement lié à leur habitat reculé, il a précisé : « Ces populations nécessitent un accompagnement éducatif et une assistance au développement adaptés à leur situation. » 

En comparant les Pygmées camerounais, vivant en retrait dans les forêts tropicales du fait de leur mode de vie nomade, aux ethnies du Yunnan, M. Mpana a ajouté : « À l’image des minorités ethniques chinoises, les Pygmées ont besoin d’une aide sur mesure. Les infrastructures doivent parvenir jusqu’à eux sans altérer leur culture, et l’éducation devrait enrichir leurs traditions plutôt que les marginaliser. » Pour lui, le Cameroun pourrait s’inspirer de l’approche chinoise centrée sur les besoins réels des populations, évitant les solutions toutes faites. 

Par ailleurs, l’ambassadeur a souligné l’importance des infrastructures pour favoriser l’inclusion : « Ici, en Chine, les routes et infrastructures facilitent le commerce et le tourisme tout en préservant la culture locale. Des projets similaires au Cameroun pourraient aider les communautés pygmées à valoriser leur artisanat ou à développer l’écotourisme. » Il a aussi salué l’engagement chinois en matière de renforcement des capacités, notamment via la formation des populations à la gestion d’industries durables ancrées dans leur patrimoine culturel. 

Malgré les ressources financières limitées en Afrique, M. Mpana reste optimiste quant aux possibilités de progrès. « Nous aimerions pouvoir bénéficier de routes et d’infrastructures semblables à celles de la Chine », a-t-il exprimé, nourrissant l’espoir que des développements futurs amélioreront la connectivité et les opportunités économiques au Cameroun. 

 

Kenneth Sentle Rabale, ambassadeur du Lesotho en Chine 

  

Inspiration partagée  

De son côté, l’ambassadeur du Lesotho en Chine, Kenneth Sentle Rabale, a qualifié les réalisations de la Chine en matière de réduction de la pauvreté de « jalon remarquable ». Saluant les progrès accomplis par le pays au cours des dernières décennies, il en tire de précieuses leçons pour les nations africaines.  

M. Rabale a notamment mis en avant l’efficacité de l’intégration des groupes ethniques diversifiés dans le processus de développement en Chine : « La Chine implique directement les villages et les communautés dans l’élaboration de leurs objectifs de développement, ce qui constitue une leçon particulièrement pertinente pour l’Afrique, également riche en diversité ethnique. » 

Considérant la pauvreté comme un « défi mondial » nécessitant une réponse globale, il a mis en avant des éléments clés de la stratégie chinoise, tels que l’usage efficace des technologies dans l’agriculture, le tourisme et l’industrie, l’engagement gouvernemental, une allocation budgétaire adéquate et un suivi rigoureux. 

Selon M. Rabale, des approches comme le développement industriel, la construction d’infrastructures et la lutte ciblée contre la pauvreté sont particulièrement pertinentes pour l’Afrique. Il a salué les mesures multidimensionnelles de la Chine, comparant la lutte contre la pauvreté à une guerre mobilisant toutes les ressources : « La Chine avance sur les fronts industriel et technologique, cible les besoins des communautés et investit massivement, tout en respectant leur diversité culturelle. » 

Conscient des défis africains, notamment le changement climatique et la nécessité d’adapter les politiques aux réalités locales, il a jugé utile de s’inspirer de la pratique chinoise, fondée sur les compétences existantes. Il a aussi insisté sur l’importance de démarches participatives pour un développement réellement adapté. 

Pour l’avenir, M. Rabale identifie la technologie et les infrastructures comme domaines clés de coopération sino-africaine : « Ce que nous pouvons emprunter à la Chine, ce sont avant tout ses avancées technologiques », soulignant que l’Afrique a besoin de ces outils modernes et du savoir-faire technique associé pour accélérer son propre développement. 

« Engagement, dévouement, responsabilité, réactivité face aux défis et capacité à œuvrer ensemble pour éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes », a conclu l’ambassadeur, résumant ainsi les enseignements tirés du forum et de l’expérience chinoise. 

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