2016-01-12 |
Un outil vert pour le développement écologique |
Par Hans Friederich | VOL.8 JANVIER 2016 |
Mots-clés: bambou ; Afrique ; solutions climato-intelligentes |
Le bambou est une plante polyvalente, qui fournit des solutions climato-intelligentes pour les communautés rurales à travers l’Afrique. Le Dr. Hans Friederich, directeur général de l’International Network for Bamboo and Rattan (INBAR), pense que l’économie africaine peut bénéficier du savoir-faire de la Chine dans le développement de l’industrie du bambou.
À la suite de la 21e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21), alors que les décideurs politiques africains initient leurs plans d’actions nationales sur le climat, ceux-ci peuvent tirer avantage de l’expertise chinoise dans le développement du bambou pour libérer le potentiel de cette ressource stratégique.
L’Afrique est déjà exposée à certains des pires effets du changement climatique, tels que la sécheresse, les parasites et maladies agricoles et des précipitations incertaines. Il lui faut des solutions pour faire face à cette nouvelle réalité, qui menace des centaines de millions d’habitants de catastrophe environnementale et de pauvreté endémique.
Le partenariat de la Chine avec de nombreux pays africains montre qu’elle peut jouer un rôle important sur la façon dont le continent fait face aux enjeux climatiques. Ce pays possède la clé pour mobiliser une ressource de grande valeur et pourtant en grande partie délaissée. Une ressource, qui a le potentiel de porter le développement d’une économie verte pour de nombreux pays dans les décennies à venir. Cette ressource, c’est le bambou.
Le bambou constitue un potentiel significatif et non-exploité permettant de générer des revenus dans les zones rurales, restaurer des environnements dégradés et combattre le changement climatique.
L’Afrique possède des réserves importantes de bambou sauvage, ainsi que d’excellentes conditions pour faire pousser des espèces cultivées. Avec une gestion attentive et grâce à l’expertise de la Chine sur ces 30 dernières années, les ressources en bambou pourraient apporter des solutions rapides et pratiques à de nombreux défis.
En Chine, le secteur du bambou est passé d’une activité de subsistance dans les années 1980 à une grande industrie. Elle offre un modèle pour le développement du bambou africain, ainsi que la technologie et le savoir-faire nécessaire pour renforcer ce secteur.
Grâce à cette expertise, les dirigeants africains et les décideurs économiques peuvent exploiter le potentiel du bambou dans trois domaines : le développement de l’emploi et de l’industrie locale ; la sécurité environnementale et la restauration des terres ; et l’énergie durable.
Le récent essor des produits industriels en bambou a créé une nouvelle chaîne de valeur, que les communautés rurales peuvent approvisionner. Il s’agit d’une opportunité pour exploiter un secteur mondial, qui atteint désormais les 60 milliards de dollars.
Le bambou croît rapidement et peut se récoler en seulement trois à six ans. Il fournit une source propre et renouvelable de combustible biologique et peut capturer le carbone à des taux aussi important que de nombreuses espèces d’arbres.
C’est aussi un allier puissant pour la restauration des terres, car il s’épanouit sur des sols difficiles et des pentes abruptes. Il peut aider à combattre la déforestation croissante, qui scarifie de nombreuses régions d’Afrique.
L’INBAR est une organisation multilatérale pour le développement basée à Beijing. Nous soutenons nos 41 membres à travers le monde dans le développement du bambou et du rotin. En coopération avec des agences et des experts de Chine, nous renforçons la capacité de développement de nos partenaires à travers l’Afrique, dans les domaines du développement industriel, des standards internationaux, des cadres réglementaires et des techniques de gestion. Le résultat : de nouvelles industries climato-intelligentes, qui soutiennent des moyens de subsistance durables, réduisent la pauvreté et protègent notre environnement naturel.
Ces partenariats sont d’excellents exemples de la coopération sud-sud, un terme qui définit le coeur du travail de l’INBAR, facilitant les échanges d’idées, d’innovations et de technologies parmi nos partenaires.
La coopération sud-sud se voit au Ghana, où l’expérience chinoise aide à renforcer les capacités des agences gouvernementales et des communautés rurales pour produire du charbon de bambou. En Éthiopie, les experts chinois soutiennent les efforts pour réhabiliter les terres dégradées et protéger les paysages en utilisant le bambou.
Aujourd’hui, le bambou gagne en popularité à travers le monde et nous pouvons voir l’équation évoluer vers une dynamique sud-sud-nord. Nous sommes les partenaires de la Chine, mais aussi de l’Éthiopie, du Kenya et de l’Ouganda pour soutenir encore davantage le développement de ce secteur.
La coopération triangulaire sud-sud-nord permet d’apporter aux entrepreneurs et aux agences gouvernementales de l’Afrique l’expérience de la Chine pour le développement des moyens de subsistance par le bambou. Celle-ci accompagne l’expertise des Pays-Bas dans des domaines de la production, du marketing et des standards, qui représentent les clés pour accéder aux marchés de consommation à forte valeur ajoutée.
Alors que le monde se dirige vers un nouveau paradigme du développement économique et écologique, ces exemples démontrent le potentiel significatif que la production de bambou offre à l’Afrique. Il s’agit d’une opportunité pour s’engager sur une voie plus durable, avec des scénarios gagnant-gagnant pour la population et l’environnement. Lorsque les décideurs politiques initieront leurs plans sur le changement climatique, ils feraient bien de considérer le rôle que cette plante pourrait jouer dans le futur écologique de l’Afrique.
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