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Des ouvriers se reposent sur leur chantier de construction devant un panneau publicitaire vantant les mérites des appartements qu'ils construisent à Beijing |
Le vermillon des portes en bois, le gris des briques ornant les pans de murs et l'élégance des objets sculptés en marbre. Tous les éléments architecturaux typiques des classes supérieures chinoises ont été reproduits à Beijing dans la zone résidentielle de luxe « Courtyards on Canal Bank » pour refléter la richesse et le statut social de la clientèle d'exception.
Ce complexe résidentiel a été classé dans le palmarès de tête des 10 plus luxueux de Chine cette année. Les brochures prétendent que les briques sont composées de roches volcaniques vieilles de plus de 100 millions d'années et provenant des océans, à plus de 1 000 mètres de profondeur. De nombreux arbres dans les jardins sont plus que centenaires et les plus grands soins ont été apportés pour les faire venir des quatre coins du pays. On dit que chaque abricotier qui s'y trouve vaut plus de 30 mille dollars. Des propriétés d'une superficie allant de 350 à 3 500 mètres carrés sont proposées, la plus coûteuse pouvant atteindre des dizaines de millions de dollars.
Seuls les plus riches en Chine peuvent se permettre d'acquérir ces résidences, hors de portée du commun des mortels.
Explosion du nombre des millionnaires
La forte expansion économique de ces trente dernières années en Chine a généré une richesse inouïe. Selon la base de données sur les indicateurs de développement dans le monde de la Banque mondiale, le PIB chinois est passé de 189,40 milliards à plus de 9 240 milliards de dollars de 1980 à 2013. Cela signifie qu'il a été multiplié par presque 49. Le PIB par habitant a progressé pour passer de 193 dollars à 6 807 dollars, multiplié par 35.
En instaurant la politique de réforme et d'ouverture, le dirigeant chinois Deng Xiaoping avait déclaré que certains devaient être autorisés à s'enrichir les premiers. Dans les années 1980, la création d'entreprises individuelles a explosé et les plus riches sont maintenant milliardaires. Le 23 septembre, l'Institut de recherche Hurun (HRI) en a publié la liste pour l'année 2014. Plus de 354 résidents chinois détiennent un patrimoine de plus d'un milliard de dollars, soit 39 de plus que l'an passé. Ils n'étaient que trois il y a dix ans.
Dans le palmarès de tête des dix plus grosses fortunes de Hurun, cinq personnes se sont enrichies dans les technologies de l'internet, notamment Robin Li, le fondateur de Baidu, Pony Ma du groupe Tencent, Liu Qiangdong de JD.com et Lei Jun de Xiaomi Technology. On compte deux nouveaux magnats de l'immobilier, Wang Jianlin du groupe Wanda et Yan Bin de Reignwood, soit au total six milliardaires dans l'immobilier.
Le 12 septembre, le HRI a aussi publié un rapport sur les gros patrimoines en Chine, dépassant la barre des 10 millions de yuans (1,6 million de dollars). Il précise que ces multimillionnaires se répartissent en quatre catégories : les propriétaires d'entreprises (55%), les détenteurs de portefeuilles boursiers (10%) et immobiliers (15 %) et les cadres supérieurs salariés (20%).
D'après le HRI, fin 2013, la Chine comptait 1,09 million de détenteurs de gros patrimoines, une hausse de 3,8% en un an. Parmi eux, le nombre des « super riches », soit un patrimoine d'au moins 16 millions de dollars, atteignait 67 mille. Certains d'entre eux sont aussi parmi les plus riches au monde. D'après Forbes, sur les 1 645 milliardaires en 2014, la Chine en comptait 152, contre 111 en Russie, la Chine se plaçant juste derrière les Etats-Unis qui en compte 492.
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