
L'Angola occupe une position distincte dans l'histoire de la transition des pays d'Afrique du colonialisme et de la guerre civile au déve-loppement national. Occupé par le Portugal depuis 1482 environ, le pays a regagné son indépendance en 1975; toutefois, une guerre civile qui a rongé l'Union nationale pour l'indépendance complète de l'Angola (UNITA), menée par Jonas Savimbi et le Mouvement po-pulaire pour la libération de l'Angola (MPLA) sous la conduite de Jose Eduardo dos Santos a persisté jusqu'à 2002.
Depuis lors, l'Angola est parmi les économies du continent africain à la croissance la plus rapide, soutenue par son pétrole à profusion et d'immenses réserves de diamant. D'énormes investissements sont canalisés dans le développement de ses infrastructures, de son hydroélectricité, ses routes, ses télécommunications et son agriculture. Le sommet de son développement d'infrastructures est la nouvelle ville appelée Kilamba Kiaxi construite par les Chinois, à 30 km de la capitale, Luanda, pour un coût de 3,5 milliards de dollars.
Déséquilibre
Toutefois, contre toute cette évolution économique, Luanda a été reconnue comme la ville la plus chère du monde pour les expatriés dans un sondage mené en 2011 par l'agence-conseil Mercer de New York. C'est la deuxième année de suite qu'elle se trouve au sommet de la liste. L'enquête couvrait 214 villes de cinq continents et mesurait les coûts comparatifs de plus de 200 articles à chaque endroit. C'est l'enquête mondiale la plus polyvalente sur le coût de la vie et elle vise à aider les entreprises multinatio-nales et les gouvernements à déterminer les allocations de compensation pour leurs employés étrangers. Les moins chères des villes africaines selon ce sondage sont Tunis (rang 207) et Addis Abeba (211).
Nathalie Constantin-Métral, chercheuse pour Mercer, a dit : « Le prix du logement est actuellement à un niveau record dans les villes comme Luanda et c'est généralement la raison pour laquelle tant de villes africaines occupent un haut rang sur la liste. »
La BBC a rapporté qu'un repas ordinaire dans un restaurant de Luanda peut coûter plus de 100 dollars, et qu'un appartement d'une seule pièce au centre-ville requiert 5 500 à 7 500 dollars par mois de loyer. Une seule visite médicale coûte environ 200 dollars, un kilo de tomates, 20 dollars, et un B&B deux étoiles, 170 dollars par nuit.
Cette exorbitance angolaise ne correspond toutefois pas à la qualité de vie. Le pays a une population d'environ 19 millions d'habitants dont 60 % vivent dans la pauvreté avec moins de deux dollars par jour. Environ le tiers de la population du pays est entassé dans la capitale, qui, selon l'agence Mercer, l'emporte sur Tokyo, Oslo et New York comme villes les plus chères du monde pour les expatriés.
Une des contradictions les plus frappantes de Luanda est que, tandis que le niveau de pauvreté est élevé parmi les indigènes, les expatriés aussi trouvent le coût de la vie haut. Le profil économique de ce pour quoi paient les expatriés ne semble pas produire d'effet substantiel sur ce que la population locale reçoit comme avantages sociaux et économiques qui jouent sur son style de vie.
L'agence-conseil Mercer a fondé son enquête sur une méthode qui tient compte de treize catégories et est pour ce appelée « Treize pa-niers ». Ces catégories représentent les attributs principaux du coût de n'importe quel style de vie urbaine. Parmi ces treize éléments, Luanda avait des coûts exorbitants pour l'habillement, l'éducation, la santé, l'alimentation, les dépenses ménagères, le restaurant, les repas et les hôtels. Ces catégories indiquent fondamentalement que le haut coût de la vie à Luanda pivote autour des éléments reliés aux soins personnels et à la croissance, à l'alimentation et la santé.
|